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Actualités - CHRONOLOGIES

Kataëb - Près de 4 000 personnes ont assisté à la célébration du 65e anniversaire des Phalanges - Karim Pakradouni aux chrétiens : Ne boycottez plus et le parti sera avec vous

À défaut d’unifier les rangs internes du parti, Karim Pakradouni a rassemblé autour de lui la plupart des composantes politiques libanaises pour le 65e anniversaire de la fondation des Kataëb. Devant les représentants des trois présidents ainsi que de nombreuses personnalités politiques sans compter l’importante délégation du Hezbollah, le représentant du PSP et bien sûr les émissaires de Mme Sethrida Geagea et les responsables des FL de Fouad Malek, le président élu du parti (qui n’entrera en fonctions qu’en mai 2002) a tenu un langage d’ouverture, d’intégration et en même temps de fermeté pour que les chrétiens cessent d’être marginalisés. Les responsables phalangistes peuvent souffler : depuis près d’un mois, ils sillonnent tous les villages où le parti était implanté afin de battre le rappel des troupes et d’enregistrer le maximum de présence à la cérémonie organisée pour l’anniversaire de la fondation du parti. Car, pour le chef élu sur fond de contestation des partisans de l’ex-président Amine Gemayel, il s’agissait de montrer que la majorité de la base partisane est de son côté. Finalement, ses partisans sont venus nombreux, près de deux mille selon les estimations, sur une assistance évaluée à 4 000 personnes. En effet, ne voulant pas être en reste, l’ancien vice-président du Conseil, M. Michel Murr, avait amené de nombreux partisans, ainsi que l’ancien ministre Élie Hobeika et certains groupes des Forces libanaises. Tout ce monde s’est installé dans le nouveau stade couvert du complexe sportif Michel Murr, à Nahr el-Mott, pour applaudir les orateurs qui se sont succédé à la tribune. Des messages dans toutes les directions Côté populaire, la face était donc sauvée et côté politique, la représentativité assurée. Toutes les composantes politiques avaient donc envoyé des représentants, sauf le groupe de Kornet Chehwane – qui avait déjà refusé d’admettre dans ses rangs M. Pakradouni – et bien sûr l’opposition kataëb. Les FL étaient largement représentées et même Mme Sethrida Geagea avait envoyé Me Antoine Mardini. Les députés du bloc Murr étaient tous là : Antoine Haddad et Émile Émile Lahoud, ainsi que Ghassan Achkar du PSNS. Il y avait aussi des représentants du Hezbollah en plus des députés du bloc de ce parti. De même, le fils de l’ancien chef du parti Georges Saadé est venu à la tête d’une importante délégation de Batroun et les Kataëb du Metn étaient largement représentés. D’ailleurs, le chef du régional du Metn-Nord au sein du parti Georges Kassis a pris la parole en premier pour bien montrer que l’ex-président Amine Gemayel ne peut prétendre regrouper autour de lui les Kataëb de cette région. À 11 heures précises et devant un immense panneau bleu portant le slogan : Un grand parti au service d’un grand pays, le coup d’envoi de la cérémonie a été donné. Malgré l’omniprésence de l’ancien ministre de l’Intérieur, elle était essentiellement destinée à marquer «la renaissance des Kataëb», un parti qui, sous la houlette de son nouveau président, se veut en harmonie avec son environnement, militant en faveur de l’unité, dans le respect des droits de chaque communauté. Karim Pakradouni a résumé ainsi la situation : selon lui, les Kataëb ont toujours lutté en faveur de l’indépendance du Liban. Mais pour que celle-ci se réalise, il faut assurer la stabilité du pays et celle-ci exige une unité nationale qui, à son tour, ne peut être atteinte qu’à travers la liberté et le respect des droits de chacun. Toujours selon le président élu, sous la première République, les musulmans se plaignaient du fait que leurs droits étaient lésés, mais sous la seconde République, ce sont les chrétiens qui se considèrent marginalisés et se tournent vers le président pour qu’il défende leurs intérêts. Pakradouni a profité de l’occasion pour lancer des messages directs : au chef de l’État d’abord, il a demandé de rétablir l’équilibre entre les diverses communautés «et les Kataëb seront à vos côtés jusqu’au bout» ; au président de la Chambre, qui, selon lui, a beaucoup lutté contre le féodalisme et le monopole des partis par les familles traditionnelles, il a suggéré de proposer une loi électorale qui assure la représentativité réelle à travers un système de partis et en accordant aux émigrés le droit de vote ; au président du Conseil enfin, il a demandé de multiplier les efforts pour lutter contre la crise économique et le malaise social, tout en exigeant d’être représenté dans les prochains gouvernements et dans les nominations administratives. Pakradouni s’est aussi adressé aux chrétiens, leur demandant de ne plus boycotter la vie politique et d’être sûrs que les Kataëb défendront leurs intérêts sur chaque pouce du territoire. Il a enfin assuré aux musulmans que les chrétiens ne leur veulent que du bien et considèrent le Liban comme une patrie définitive pour tous. Murr et le rôle des Kataëb Pakradouni a été vivement applaudi. L’ancien ministre de l’Intérieur Michel Murr aussi. Ce dernier a fait un long exposé sur ses relations avec les Kataëb, commencée en 1957, et sur l’historique de ce parti pour dégager des conseils sur ce que le parti doit réaliser aujourd’hui : condamner les attentats du 11 septembre, œuvrer en faveur d’une paix globale et juste au Proche-Orient, appuyer la politique de l’État à l’égard de la Syrie, coopérer avec tous les pays arabes frères et mobiliser tous les efforts contre l’implantation des Palestiniens au Liban. Le ministre de l’Énergie Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, qui représentait le président de la Chambre, s’est longuement étendu sur l’importance des partis dans la vie politique, tout en relevant le courage de l’ancien président du parti Georges Saadé qui avait choisi pour slogan : «Du parti du fondateur à celui des institutions», dans une tentative de démocratiser l’action partisane. Beydoun a aussi défini l’alliance entre Amal et les Kataëb, fondée sur les points suivants : appliquer les principes de l’entente nationale, la conviction que la Syrie est la profondeur stratégique du Liban et l’appui à la Résistance considérée comme une priorité. Le président actuel du parti Mounir el-Hajj a parlé en dernier, dépassant le temps de parole imparti aux orateurs et revenant sur son expérience à la tête des Kataëb ainsi que sur sa vision du rôle de ce parti. Il a aussi violemment dénoncé la corruption au sein de l’administration publique et les lacunes du système. Les représentants du chef de l’État et du président du Conseil, les ministres Georges Frem et Béchara Merhej n’ont pas pris la parole et la cérémonie s’est terminée sur la promesse d’un rôle accru du parti, tant au niveau national que dans le cadre de la mobilisation des chrétiens. Tous les orateurs étaient en somme d’accord pour relever l’urgence d’agir afin que le Liban reste ce qu’il a toujours été : un lieu de coexistence, et en somme, un message, pour citer le pape Jean-Paul II.
À défaut d’unifier les rangs internes du parti, Karim Pakradouni a rassemblé autour de lui la plupart des composantes politiques libanaises pour le 65e anniversaire de la fondation des Kataëb. Devant les représentants des trois présidents ainsi que de nombreuses personnalités politiques sans compter l’importante délégation du Hezbollah, le représentant du PSP et bien sûr...