MODE - L’intérêt général pour la maison est en augmentation - Home sweet home en français

Le goût des Français pour la maison dope les ouvertures de boutiques qui se multiplient depuis plus d’un an, entre retour aux «vraies valeurs» et adéquation, entre mode et maison, selon les professionnels interrogés par l’AFP. «L’intérêt général pour la maison est en augmentation car les gens passent plus de temps chez eux», explique le sociologue Gérard Mermet. «On attache plus d’importance au cadre de vie qui devient une bulle stérile par rapport au monde extérieur», ajoute-t-il. «Lors de crises mondiales, en 1991 comme aujourd’hui, il y a une désaffection du monde extérieur de la part du consommateur, un repli, même si on se tient au courant via la télévision ou l’ordinateur», dit encore Gérard Mermet. «Mais fondamentalement, les gens passent de plus en plus de temps chez eux, des jeux vidéo au télétravail en passant par la gestion du foyer, les achats en ligne...», ajoute-t-il. «En période de crise, les valeurs de la famille et de la maison sont à la hausse. La maison est un point stable par rapport au monde extérieur qui va de plus en plus vite», estime pour sa part Isabelle Crémoux, directrice des relations extérieures de Ikea-France. «Ça fait du bien de se créer un univers où on peut se retrouver, être soi-même», ajoute-t-elle. «La mode a longtemps été prépondérante par rapport à la maison dans les pays latins. On pouvait être au fait de la mode et avoir un habitat pauvre alors qu’aujourd’hui il y a adéquation entre les deux univers», poursuit Isabelle Crémoux pour qui les «frontières entre mode et maison sont devenues perméables». Tissus identiques Pour Françoise Dorget, qui vient d’ouvrir une seconde enseigne Caravane, le secteur était très en retard. «Depuis un an et demi, beaucoup de lieux s’ouvrent, même dans les grandes surfaces, alors que les étages consacrés aux meubles étaient les parents pauvres par rapport à la mode», dit-elle. Jo Buters, directrice commerciale des achats non alimentaires pour Monoprix, explique que la marque de distribution s’occupe «sérieusement» depuis trois ans de l’art de vivre en demandant d’abord à différents créateurs, dont Andrée Putman et Terence Conran, de travailler pour eux, souligne-t-elle. «La France avait du retard, mais le mouvement actuel prouve également que les créateurs ont énormément à dire. Or avant, les sensibilités ne pouvaient pas s’exprimer parce qu’il n’y avait pas de lieux. Aujourd’hui, elles le peuvent», poursuit Françoise Dorget. De nombreuses enseignes étrangères sont venues s’installer en France, comme Cappellini, Kartell, Maxalto.... Le groupe japonais Miyuki a choisi Paris pour ouvrir fin octobre une nouvelle enseigne mondiale, Omio.