Partis - Les échanges d’accusations se multiplient - Meeting Kataëb dimanche sur fond de tiraillements internes

Le parti Kataëb célébrera dimanche prochain le 65e anniversaire de sa fondation. Un meeting oratoire aura lieu à cette occasion à 11 heures au stade sportif Michel Murr, à Nahr el-Mott. Des allocutions seront prononcées par le représentant du chef du Législatif, Nabih Berry, l’ancien vice-Premier ministre et député du Metn-Nord, M. Michel Murr, le président élu des Kataëb, M. Karim Pakradouni, ainsi que le président en exercice, M. Mounir Hajj. La célébration de l’anniversaire de la fondation des Kataëb intervient cette année dans un climat d’exacerbation des dissensions qui secouent le parti depuis plusieurs années. Ces tiraillements internes ont atteint leur apogée à la faveur des élections anticipées organisées au début du mois d’octobre en vue d’élire un nouveau président et les membres du bureau politique. Ce dossier a été évoqué par le président Amine Gemayel à l’issue d’un entretien, hier, avec le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. L’ancien chef de l’État a notamment soulevé le problème de l’annulation par les Forces de sécurité intérieure du dîner politique qu’il devait offrir mercredi dernier à Jbeil. Le président Gemayel, qui devait prononcer une allocution au cours de cette réception, a placé l’annulation du dîner dans le contexte des dissensions internes au sein du parti. «Il existe une volonté délibérée d’aliéner la décision du parti Kataëb, a déclaré le président Gemayel. Une fraction au sein du parti a été chargée d’exécuter cette décision. Tout ce qui se passe en rapport avec les Kataëb s’inscrit dans ce cadre. En ce qui nous concerne, nous poursuivons notre lutte nationale, l’objectif étant la sauvegarde des libertés et du régime démocratique». L’affaire de l’annulation du dîner de Jbeil a été également commentée par le président élu des Kataëb, M. Pakradouni, à l’issue d’une entrevue, hier, avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Réaffirmant son appui à la ligne de conduite du président Émile Lahoud, M. Pakradouni a notamment déclaré que «nul en dehors de la légalité Kataëb n’a le droit d’organiser une réception ou un meeting pour célébrer la fête du parti». «Toute personne en dehors de la légalité Kataëb qui cherche à se livrer à une activité au nom des Kataëb serait un usurpateur», a déclaré M. Pakradouni. Interrogé sur le fait de savoir s’il considérait le président Gemayel comme un usurpateur, M. Pakradouni a déclaré : «Naturellement. Toute personne autre que la légalité Kataëb qui s’exprime au nom des Kataëb est un usurpateur». En réponse à une question sur une animosité entre le président Gemayel et lui-même, M. Pakradouni a déclaré : «Le terme animosité n’est pas adéquat. Il existe un différend entre nous. Nous considérons que nous représentons la légalité Kataëb et nul autre n’a le droit de parler au nom du parti». L’opposition Kataëb Signalons, par ailleurs, qu’à l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue hier sous la présidence de l’ancien leader du parti, M. Élie Karamé, l’opposition Kataëb a publié un communiqué stigmatisant «la décision du pouvoir d’interdire le dîner que les partisans du président Gemayel avaient décidé d’organiser à Jbeil». «Cette décision, souligne le communiqué de l’opposition Kataëb, s’inscrit dans le cadre des atteintes aux libertés publiques, le but recherché dans ce cas étant d’empêcher toute personne opposée au commandement de Saïfi de s’exprimer librement». L’opposition Kataëb a, d’autre part, déploré le fait que le 65e anniversaire de la fondation du parti soit célébré «au lendemain d’élections télécommandées, organisées contre la volonté du parti et qui ont consacré l’effritement interne, faisant fi ainsi de la volonté des Kataëb d’unifier les rangs du parti». En conclusion, le communiqué souligne que «l’anniversaire du parti a été vidé de son sens à l’ombre des dissensions actuelles».