Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

POÉSIE - « L’hydre fumée », de François Xavier - Message d’amour et d’espoir

C’est avec une touchante complicité de Méditerranéen que François Xavier approche l’Orient. De sa Provence natale aux rives d’un Orient embrasé, ce jeune poète, libanais de cœur et par alliance (il a épousé une Beyrouthine), jette un regard plein de tendresse, de compassion et d’une totale sincérité sur une région et une terre prises dans l’engrenage de la violence. Singulier parcours d’un homme de lettres qui a choisi surtout le lyrisme de la poésie pour s’exprimer, témoigner et s’impliquer. Sensible au verbe de Mahmoud Darwich, le héraut et le chantre de la Résistance palestinienne, dont il croise – heureux hasard – les écrits dans une librairie, François Xavier avait déjà plus d’une affinité avec cet Orient qu’il magnifie et célèbre aujourd’hui à travers une poésie frémissante de sensibilité, au lyrisme intense. Rencontre déterminante qui ouvre la voie à un percutant essai, Mahmoud Darwich et la nouvelle Andalousie. Fervent adepte «des dialogues des cultures plutôt que du choc des civilisations», ce poète et éditeur (créateur et directeur de la collection Esquilles) a à son actif, entre poésie, nouvelles et essais, plusieurs ouvrages. On cite volontiers Extrance, Voyages, Le jour où la TV expira, De l’Orient à l’amour (Prix Théophile Gautier de l’Académie française-1999), Le berceau de Phénicie, Usage de Salah Stétié, lecture des corps… Avec L’hydre fumée (Édition id livre 2001 – 111 pages), illustré en calligraphie arabe par Hassan Massoudy, François Xavier construit un recueil de poésie comme une partition de musique. Pour mieux comprendre son entreprise, écoutons les propos de sa dédicace : «En ces temps chargés de pleurs et de cris, je dédie ce livre, message d’amour et d’espoir, pour toutes les femmes et tous les hommes du Proche-Orient en particulier, et pour tous les peuples en général qui sont encore sous le joug d’autocrates imbéciles, à tous ceux qui œuvrent sur le terrain, pour que la raison du droit juste soit un jour appliquée à tous avec équité, sans distinction de race, de caste, de parti, de religion, ou quoi que ce soit d’autre pour que la colombe de la paix puisse enfin choisir de reconstruire son nid en tous points de la région». Du Liban meurtri à la Palestine en mutation, l’ombre de la paix plane néanmoins sur les contrées du Proche-Orient. Un jour peut-être, un jour sûrement, les discours d’amour, d’entente, de compréhension, de fraternité humaine l’emporteront sur les fusils. Avec des accents profondément méditerranéens, avec emphase, images colorées et fortes, parfums et saveurs, histoire et sensualité, voilà une poésie libre, sans contrainte de rimes ou de prosodie conventionnelle, livrée à sa propre inspiration et soumise à une musicalité n’écoutant que son propre rythme et pouls. François Xavier propose un inventaire iconoclaste de ce paysage unique que sont nos rives baignées de soleil et d’amertume où le parfum des roses et le sable du désert se côtoient… Par la révolte des mots face à l’inacceptable, ces textes chargés de colère, de récrimination, d’imprécation, d’évocation, véhéments, passionnés, incantatoires, portent en eux l’élan premier qui devra, une fois les armes réduites au silence, porter le message de réconciliation aux générations futures. Poésie sans nul doute engagée, à la fois vibrante et ardente, pour un humanisme généreux qui plaide paix, bonheur et harmonie. Extrait «Orient Je te déclame ton nom en lettres d’or Car c’est en moi que je ressens ton amour Orient Je vois les monts enneigés Et les plaines fertiles Et je sais que des hommes et des femmes Travaillent à ta grandeur. Orient je saisis que les légendes Habitent le cœur de tes hommes Que leurs histoires sont multiples Et souvent violentes Car c’est avec force et passion Que s’exposent les convictions. Orient au parfum si délicat, Orient aux saveurs sucrées Tu es le repas de mes fiançailles avec les étoiles ; Tout à la fois mezzés, viandes, Poissons et desserts Tu souffles le chaud et le froid Sur les yeux de ta promise et de ton protecteur Comme pour te faire désirer Toi qui inspires le cœur du poète Et la main du musicien».
C’est avec une touchante complicité de Méditerranéen que François Xavier approche l’Orient. De sa Provence natale aux rives d’un Orient embrasé, ce jeune poète, libanais de cœur et par alliance (il a épousé une Beyrouthine), jette un regard plein de tendresse, de compassion et d’une totale sincérité sur une région et une terre prises dans l’engrenage de la...