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Actualités - CHRONOLOGIES

Grève - L’Usek, N-D de Louayzé et la LAU de Jbeil ferment leurs portes, sit-in sur plusieurs campus - Vaste mouvement de solidarité - universitaire avec l’USJ

Plusieurs universités ont fait écho hier à l’appel à la grève, lancé jeudi par le recteur de l’USJ, le père Sélim Abou : cinq établissements universitaires ont fermé leurs portes et, dans plusieurs autres, les cours ont été suspendus pour protester, avec l’Université Saint-Joseph, contre l’action, largement contestée dans les milieux académiques et politiques, des forces de l’ordre qui sont entrées tard dans la nuit de mardi à mercredi sur le campus de l’Esib à Mar Roukoz, afin de décrocher et de déchirer des photos montrant des agents des services de sécurité maltraitant des étudiants rassemblés devant le Palais de justice en août dernier. À toutes les entrées des différentes branches régionales de l’USJ et de Notre-Dame de Louayzé, de l’Usek, de l’Université antonine, de l’Université de La Sagesse et de la LAU à Jbeil, les mêmes pancartes ont été affichées : «Grève générale observée pour protester contre l’agression commise contre le campus de l’USJ à Mar Roukoz, à la veille de la fête de l’Indépendance, le 21 novembre». Les directions de l’Usek et de Notre-Dame de Louayzé ont publié, chacune, un communiqué exprimant leur solidarité avec l’USJ et stigmatisant l’agression «contre un campus qui bénéficie d’une immunité académique consacrée par la Constitution et le document d’entente nationale». «Nous souhaitons que cette journée soit celle de la solidarité et de la coopération pour un Liban libre et indépendant», souligne le communiqué de Notre-Dame de Louayzé. Le rectorat de l’USJ s’est gardé par contre de tout commentaire. D’abord, parce que tout a été dit dans le communiqué du père Abou qui avait dénoncé, mercredi, le « comportement irresponsable et condamnable qui constitue une menace aux libertés». Ensuite, parce que le recteur veut éviter, selon ses visiteurs – cités par l’agence al-Markaziya –, de politiser le mouvement de protestation. Il faut quand même relever que c’est bien la première fois que les directions d’établissements universitaires se solidarisent face à un événement qui s’inscrit dans le cadre du bras de fer engagé entre le pouvoir et les mouvements estudiantins qui réclament le départ des troupes syriennes ainsi que le respect des libertés d’expression et d’opinion. Dans d’autres universités, notamment à l’AUB, dans plusieurs facultés des deux sections de l’UL, à l’Université de Balamand, à l’Université arabe, à l’Université de La Sagesse et à la LAU de Ras Beyrouth, les cours ont été suspendus pendant quelques heures en signe de protestation, mais à l’initiative des comités estudiantins des partis chrétiens, du PSP, du PCL, et d’autres formations indépendantes de gauche comme le «Pablo Neruda» ou le «groupe des étudiants sans frontières». Des professeurs se sont joints aux étudiants dont les représentants ont prononcé des allocutions stigmatisant de manière générale les atteintes aux libertés. Dans ces établissements, des sit-in ont été organisés sans que ces rassemblements ne soient, pour une fois peut-être, quadrillés par d’importants services d’ordre. La sécurité était essentiellement assurée par les gardiens des universités qui vérifiaient méticuleusement les pièces d’identité des personnes qui entraient dans l’enceinte de chaque bâtiment académique. Près d’un millier d’étudiants au sit-in de l’AUB À l’AUB, le sit-in organisé devant le College Hall s’est vite transformé en meeting oratoire au cours duquel des délégués du Mouvement du peuple, de M. Najah Wakim, ancien député de Beyrouth, du Courant patriotique libre du général Michel Aoun et du PSP de M. Walid Joumblatt ont pris la parole devant près d’un millier d’étudiants rassemblés pour souligner, grosso modo, que «les étudiants sont aujourd’hui engagés dans une bataille dont l’objectif est de lutter contre l’oppression et de préserver les libertés». Des tracts ont été distribués, dénonçant les atteintes à la liberté d’expression ainsi que l’influence syrienne au Liban. Le sit-in a été précédé d’une réunion des comités estudiantins du CPL, du PSP, du Mouvement du peuple, des Kataëb, du Courant du futur de M. Rafic Hariri et du groupe des étudiants sans frontières (gauche) qui ont violemment critiqué, dans un communiqué, «les méthodes répressives adoptées pour empêcher des groupes d’exprimer pacifiquement leur opinion (…) et pour étouffer les libertés publiques». Ils ont aussi invité le pouvoir à «renoncer définitivement à ces pratiques qui n’aident pas à régler la crise dans le pays» avant de demander à «tous les jeunes et à tous les étudiants de se mobiliser pour défendre les libertés, la démocratie et les droits de l’homme». Le PSNS se démarque des autres étudiants Seuls les partisans du PSNS à l’AUB se sont démarqués du mouvement de protestation – tout en défendant le droit à l’expression – en raison de la contestation par les étudiants de la présence syrienne. «L’État libanais accepte de plein gré la présence syrienne sur son territoire. Jusqu’à nouvel ordre, nous n’avons aucune preuve du contraire», a déclaré un de ses partisans à notre correspondante à l’AUB, Karine Tawil. À l’Université de Balamand, une altercation entre des partisans du PSNS et des partis de l’opposition chrétienne a failli dégénérer, mais les agents de l’ordre en poste dans le périmètre de l’établissement sont intervenus à temps pour séparer les belligérants. Les cours ont été suspendus deux heures durant à Balamand et les étudiants du CPL ont publié un communiqué dans lequel ils ont dénoncé ce qui s’est passé à Mar Roukoz, avant de se demander «si c’est par la répression et les exactions commises à l’encontre du peuple que la stabilité est instaurée». Le comité estudiantin du PSNS a condamné à son tour, dans un communiqué, l’incursion à Mar Roukoz mais il a jugé qu’elle «peut être justifiée parce que le drapeau libanais était enterré, ce qui signifie que c’est la sécurité et les victoires remportées par la Résistance qui le sont». Les cours ont été aussi suspendus symboliquement aux collèges de La Sagesse, des frères du Mont La Salle et à l’école technique de Dékouaneh. Le comité médical de l’Hôtel-Dieu de France a également observé un sit-in symbolique d’une heure. Parallèlement, les comités estudiantins du Bloc national et du PCL ont publié chacun un communiqué stigmatisant les atteintes aux libertés.
Plusieurs universités ont fait écho hier à l’appel à la grève, lancé jeudi par le recteur de l’USJ, le père Sélim Abou : cinq établissements universitaires ont fermé leurs portes et, dans plusieurs autres, les cours ont été suspendus pour protester, avec l’Université Saint-Joseph, contre l’action, largement contestée dans les milieux académiques et politiques,...