Rechercher
Rechercher

Parlement 2009 - OPINIONS

Steven Spielberg, après « A. I. »

Il faut le reconnaître, sans doute à regret, la carrière commerciale du film de Spielberg, A. I., a été décevante [1]. Un échec qui s’explique par plusieurs raisons, d’ailleurs assez évidentes et qui étaient prévisibles. Au départ, le film était en quelque sorte hybride, au niveau de l’inspiration comme à celui de la réalisation. Kubrick et Spielberg ont beau avoir entretenu d’excellentes relations, avoir longtemps discuté ensemble de ce projet (qui passionnait l’auteur de 2001), Kubrick ne voyant que Spielberg à qui en confier la réalisation, les deux cinéastes étaient de nature trop dissemblable. Le début du film donne une idée plutôt juste du style Kubrick, par sa rigueur, sa quasi-austérité dans le contexte de la fabrication des robots «presque humains». Par contre, la conclusion relève d’un certain attendrissement cher à l’auteur de E.T. et Always. Au cours du film – le récit de l’itinéraire du jeune garçon en quête d’une véritable nature humaine – les nombreuses ruptures de ton ont gêné le public, puis achevé de le désorienter. En bref, le film manque d’unité, jusqu’à donner par moments l’impression d’un brouillon, fascinant mais frustrant. Il reste que A. I. est une œuvre importante, complexe, qui ne mérite certes pas d’être négligée (rappelons ici l’attitude anti-Spielberg d’une partie de la critique américaine, le cas récent d’Amistad y compris). Spielberg n’a pas à regretter d’avoir fait A. I. – certes pas. La déception passée, il s’est remis immédiatement au travail, qui ne lui manque pas. Tant mieux. [1]: sans oublier le Liban, où le film a attiré à peine plus de 12000 spectateurs. On aurait espéré mieux... mais pu redouter pire.
Il faut le reconnaître, sans doute à regret, la carrière commerciale du film de Spielberg, A. I., a été décevante [1]. Un échec qui s’explique par plusieurs raisons, d’ailleurs assez évidentes et qui étaient prévisibles. Au départ, le film était en quelque sorte hybride, au niveau de...