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Parlement 2009 - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Un bonheur sans mélange entre - Eu et Zouk-Mikaël

Quand on demande aux habitants d’Eu s’ils aiment Zouk-Mikaël, ils ne répondent pas : «P’têt’ben qu’oui, p’têt’ben qu’non», ils ne font pas, en somme, une réponse de Normands comme la situation géographique de leur petite ville pourrait les y autoriser. Leur oui est franc et massif et, apparemment au fait de la signification du mot Zouk en arabe – le bon goût –, ils se flattent d’avoir eux-mêmes eu le bon goût de travailler au jumelage des deux cités. La Rose rouge du Liban Un dossier consistant retrace les étapes du rapprochement de celles-ci et démontre que si un jumelage est souvent dicté par des calculs d’intérêts – au demeurant fort louables – ou par une similitude de destin si frappante entre deux villes qu’il en devient inéluctable, ici ce sont les sentiments, et eux seuls, qui ont parlé. Tout a commencé l’été 1998, lors d’un voyage au Liban de François Gouet, maire d’Eu, et de la comtesse de Paris, Isabelle d’Orléans, née dans le château du XVIe siècle qui fait la fierté des Eudois. Des accords de partenariat sont alors passés sur place, approuvés à l’unanimité par le conseil municipal d’Eu. Une association, La Rose rouge du Liban, est créée dès novembre de la même année, rassemblant de nombreux adhérents et ramenant des donateurs. Son objectif était, et reste, de susciter et d’organiser actions communes ou échanges dans les domaines social, économique, culturel, touristique, sportif... Ainsi, des objets en provenance du Liban furent-ils vendus au marché de Noël d’Eu en 1998 et 1999, année où y fut également planté en grand apparat un cèdre, aux accents de notre hymne national, interprété par l’Harmonie municipale. Les divers journaux paraissant alentour, c’est-à-dire Le courrier picard, Paris-Normandie, L’Éclaireur et L’Informateur – forcément bien informés – ne manquent d’ailleurs jamais de se faire l’écho de ces petits événements qu’on sourit de retrouver parfois à côté de la rubrique, très lue durant l’été, qui donne l’horaire des marées ! Des habitudes se sont rapidement installées entre les deux villes et notamment, à Eu, celle d’une grande soirée annuelle libanaise, autour d’agapes préparées par la femme de Robert Salamouni, Eudois d’adoption et qui préside maintenant l’association. Les festivités inscrites au calendrier de 2001 seront plus étoffées encore puisqu’elles s’étaleront sur deux jours, aujourd’hui 23 et demain 24 novembre, au lendemain même de notre fête nationale. Un petit Festival de cinéma libanais créera l’événement dans une région où aucun de nos cinéastes n’était connu jusqu’ici : des courts métrages – dont Mabrouk Again de Hany Tamba – voisineront, aujourd’hui 23, avec le reportage de Danielle Arbid, Seule avec la guerre. À la sortie des projections, les jeunes Eudois seront invités à rédiger leurs commentaires critiques dont le meilleur aura les honneurs de la presse locale. Le lendemain se tiendra une table ronde autour du dialogue des cultures. Un thème à multiples résurgences, un thème inusable, on vous le disait bien !
Quand on demande aux habitants d’Eu s’ils aiment Zouk-Mikaël, ils ne répondent pas : «P’têt’ben qu’oui, p’têt’ben qu’non», ils ne font pas, en somme, une réponse de Normands comme la situation géographique de leur petite ville pourrait les y autoriser. Leur oui est franc et massif et,...