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Parlement 2009 - CHRONOLOGIES

CONCERT - Duo violon et piano à l’amphithéâtre de l’USJ–rue de Damas - De chaconne en sonates

Présentés par le Conservatoire national supérieur de musique, accords en solo et en duo, tout aussi harmonieux et brillants, du violon et du piano à l’amphithéâtre de l’USJ (rue de Damas) où l’archet de Mihaela Vlad et le clavier de Victor Burnin, tous deux familiers du paysage musical beyrouthin, tout en jouant de la virtuosité et du sentiment, ont fait résonner des partitions de Bach, Beethoven et Franck. Ouverture magnifique et mélancolique, dans sa solitude, de la chaconne (en ré mineur) pour violon seul du Kantor. Austère et lyrique, grave et parfois emportée dans ses plaintes et déchirants gémissements, cette partita ardue requiert en plus d’une redoutable technique, une grande sensibilité pour donner vie à une narration à la fois éthérée et ardente, tout en dévorant feu intérieur. Suit une sonate (n 31 en la majeur) op 110 (pour piano seul) du maître de Bonn. Pour cette œuvre vibrante alternant rêverie et impétueux coup de cœur, Beethoven oscille entre la douceur chantante d’un ravissant «moderato cantabile», un mordant allegro molto aux flamboyances indomptées, un adagio ma non troppo d’une confondante sérénité pour terminer avec une fugue d’une lumineuse tendresse mais aux bouillonnements imprévisibles. Du meilleur cru dans l’esprit de l’«appassionata» et «clair de lune», cette œuvre pour clavier est saisissante dans sa grande force sonore, ses déferlements, ses silences, ses ralentis et sa fougue, sa richesse mélodique et surtout cet aspect de franche virtuosité mais constamment dominée par une des écritures des plus rigoureuses malgré le sentiment des irrésistibles débordements romantiques. Après l’entracte, changement de ton et d’atmosphère avec César Franck, organiste inspiré et respectueux admirateur de Beethoven, qui réunit archet et clavier pour une somptueuse sonate en la majeure et dédiée en 1886 à Eugène Ysaye. Grande richesse d’invention mélodique et de modulations de ces quatre mouvements qui s’ouvrent telle une grande rosace lumineuse notamment dans le troisième mouvement intitulé «recitativo fantasia». Le dernier «allegretto poco mosso» se démarque par l’emploi d’un canon à l’octave sur une mélodie du folklore wallon. Esprit nationaliste sur fond de liberté, voilà une musique «franckienne» aux confins des célèbres phrases cycliques mais bien loin de l’étiquette d’une «écriture imprégnée d’eau bénite»… Romantisme certes qui s’écarte difficilement du «génie du christianisme», mais où les élans passionnés sont perceptibles dans ce qu’ils ont de plus élevé mais non désincarnés… Grandes salves d’applaudissements d’un grand cercle d’amis et d’initiés pour une prestation au-dessus de tout éloge.
Présentés par le Conservatoire national supérieur de musique, accords en solo et en duo, tout aussi harmonieux et brillants, du violon et du piano à l’amphithéâtre de l’USJ (rue de Damas) où l’archet de Mihaela Vlad et le clavier de Victor Burnin, tous deux familiers du paysage musical beyrouthin, tout en jouant de la...