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Parlement 2009 - DISCOURS

Indépendance - message du président de la République à l’occasion du 22 novembre - Lahoud : Notre position restera la même tant - que le retrait israélien demeurera incomplet

Dans son traditionnel message aux Libanais à l’occasion de la fête nationale, diffusé en direct mercredi soir à la télévision, le chef de l’État Émile Lahoud s’est employé à défendre la position officielle libanaise au sujet de la lutte antiterroriste, soulignant qu’elle ne constituait un défi contre personne et estimant que le temps et les développements depuis le 11 septembre ont démontré le bien-fondé des principes conducteurs de la politique suivie par l’État libanais depuis plusieurs années, notamment de ce qu’il a appelé «l’alliance avec la Syrie et le soutien à la résistance». M. Lahoud a admis que cette politique ne faisait pas l’unanimité, ni à l’extérieur du pays ni à l’intérieur, et a souligné «le droit de n’importe qui de s’opposer à la politique de l’État». Il a cependant clairement fait savoir qu’en dépit des pressions exercées sur le Liban, il ne faudra pas s’attendre à un changement de politique «tant que le retrait israélien demeurera incomplet». Le chef de l’État a en outre invité la communauté internationale à s’attaquer aux racines du terrorisme, notamment en hâtant une solution au conflit du Proche-Orient. Il s’est enfin félicité de l’état de la sécurité dans le pays qui, malgré les développements internationaux, fait preuve d’une «immunité exceptionnelle». Voici une traduction du texte intégral du discours du président de la République : «La fête de l’Indépendance survient cette année dans un contexte marqué par d’importants événements sur le plan international, et dont les implications touchent le monde entier. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les répercussions de ces développements sur le Liban et sur la région. «La stabilité que nous connaissons aujourd’hui est le fruit de la politique suivie ces dernières années et de nos choix stratégiques fondés sur l’alliance avec la Syrie et le soutien à la résistance, ainsi que sur le refus de fournir une quelconque garantie à Israël hors du cadre d’une paix juste et globale et tant que l’État hébreu ne se sera pas soumis aux résolutions internationales lui imposant de se retirer des territoires arabes occupés et de reconnaître le droit des réfugiés palestiniens de regagner leur terre. «Ces constantes politiques que le Liban a adoptées ont suscité depuis quelque temps des oppositions internationales qui ont été accompagnées de pressions politiques et économiques, tout comme il y a eu également des oppositions sur le plan intérieur de la part de franges de l’opinion en désaccord avec la politique de l’État. «Aujourd’hui, après les événements du 11 septembre et leurs conséquences dans le monde, plus particulièrement au Proche-Orient, et l’interaction entre les courants populaires et fondamentalistes, tout le monde a pris conscience du fait que cette politique éveillée et claire nous a permis d’éviter les répercussions de ces événements tant sur le plan politique que sur celui de la sécurité. «Il est du droit de n’importe qui de s’opposer à la politique de l’État sur de nombreuses questions, mais tant que nous sommes en démocratie, nul n’est autorisé à tenter d’imposer son point de vue par des moyens illégitimes ou bien par le recours à l’incitation et à l’anarchie, surtout lorsqu’il s’agit de choix et de décisions stratégiques et sensibles. Le temps est le meilleur arbitre pour démontrer le bien-fondé ou, au contraire, l’inopportunité de ces choix et de ces décisions, et nous pensons que ce que nous vivons aujourd’hui, en dépit du côté tragique des événements, rend justice à l’État. «Dès le 11 septembre, nous avions fait connaître notre position qui demeure la même aujourd’hui : nous rejetons le terrorisme sous toutes ses formes et nous condamnons ce qui s’est passé ce jour-là. Mais nous établissons une claire distinction entre, d’une part, la résistance légitime contre l’occupant et pour l’autodétermination, et de l’autre le terrorisme, un mal qui n’épargne personne. «Nous sommes entièrement disposés à coopérer et à prendre part à toute action visant à combattre le terrorisme sous l’ombrelle des Nations unies, auxquelles il revient d’élaborer une définition claire du terrorisme. «Nous considérons que les résistances arabes contre l’occupation israélienne constituent un droit légitime qui ne saurait être assimilé au terrorisme. De même, nous estimons qu’Israël est un État fondé sur le terrorisme, et qui pratique un terrorisme d’État par le biais de l’occupation, des assassinats, des politiques poussant à l’exode des populations, de la destruction des logements et autres installations et du refus d’appliquer les résolutions internationales depuis plus de vingt ans. «Nous considérons par ailleurs que le terrorisme revêt diverses formes et a des causes. Pour y remédier, on ne saurait ignorer le traitement de ces causes, notamment l’injustice, l’iniquité et le non-règlement des crises régionales, trop souvent otages des conflits internationaux». « Les divisions nuiront à tous » «Notre position est bâtie sur nos droits légitimes. Mais elle ne doit pas être jugée comme constituant un défi envers quiconque, et surtout en ce moment. Nous ne voulons défier personne. Notre position était la même avant le 11 septembre et elle le demeurera tant que le retrait israélien demeurera incomplet et que le sort des réfugiés palestiniens au Liban ne sera pas fixé. «Nous invitons la communauté internationale à trouver rapidement une solution au problème du Proche-Orient, en permettant un retour à la table des négociations sur la base des résolutions de l’Onu et des décisions de la conférence de Madrid, la paix juste et globale étant le seul garant de la sécurité et de la stabilité dans l’ensemble de la région. «L’unité des rangs intérieurs pour ce qui est des constantes nationales déjà mentionnées est de nature à consolider notre stabilité face aux échéances régionales tout comme à l’égard des problèmes intérieurs et notamment de la conjoncture économique. «Les divisions, les querelles nuiront à tous, sans exception, alors que le climat d’ouverture sur le plan national, le dialogue objectif et la liberté responsable sont parmi les fondements de toute renaissance. Sans oublier la justice sociale, sans laquelle rien ne pourra être redressé. «L’état de la sécurité au Liban est de plus en plus stable, et ce malgré les développements internationaux et leurs répercussions. Contrairement à ce qui s’est passé dans beaucoup d’autres pays, le Liban a fait preuve d’une immunité exceptionnelle, de nature à encourager un regain de confiance dans ce pays, un renouveau des investissements et une augmentation du nombre des visiteurs, tant sur le plan des affaires que du tourisme, sans parler de la transformation du Liban en une oasis de sécurité et de stabilité dans cette région. «Revoir nos erreurs et tirer des leçons du passé nous permettront de rectifier notre chemin vers l’avenir. La patrie a besoin des bras de tous ses fils, ceux qui résident sur son sol comme ceux qui ont émigrés. «En cette fête de l’Indépendance, le souvenir de tous ceux qui tombés pour le Liban s’impose à nous, notamment les héros de l’armée libanaise et de la résistance sans les sacrifices desquels, qui s’ajoutent à la persévérance des habitants du Liban-Sud, l’épopée de la libération n’aurait pas eu lieu. «Vive Le Liban».
Dans son traditionnel message aux Libanais à l’occasion de la fête nationale, diffusé en direct mercredi soir à la télévision, le chef de l’État Émile Lahoud s’est employé à défendre la position officielle libanaise au sujet de la lutte antiterroriste, soulignant qu’elle ne constituait...