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Actualités - REPORTAGES

francophonIe - Des bibliothèques installées dans les zones enclavées d’Afrique - Au Niger, les centres de l’AIF rythment - la vie des élèves de la brousse

Au Niger, le pays le moins nanti du monde, l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF) a installé, comme partout dans les pays d’Afrique francophone, des Centres de lecture et d’animation culturelle (Clac). Dans ce pays enclavé, où les zones rurales sont mal desservies par le réseau routier, l’AIF a réussi à mettre en place, depuis 1992, douze Clac dans les zones rurales. Dans ce territoire du Sahel où les élèves manquent de livres, de journaux et d’activités éducatives, les centres de l’AIF fonctionnent en partenariat avec la population qui vit sur les lieux, impliquant ainsi les collectivités locales dans le processus de développement. D’ailleurs dans les zones enclavées de ce pays du Sahel, même à Tanout, localité située aux portes du Grand Sahara, sur la route d’Agadez, ville touareg, les Clac ont changé le style de vie des habitants. Imaginez des espaces immenses, où le sol jaune est brûlé par le soleil à longueur d’année. Imaginez des bourgades coupées l’une de l’autre par des centaines de kilomètres où seules poussent, ici et là, quelques huttes et cabanes en paille ou en terre cuite. Ici, dans ces espaces immenses qui séparent les villes, on écoute le silence et l’on sent l’odeur de la terre brûlée et des jeunes pousses de mil, aliment principal dans la composition des plats africains. Une route asphaltée relie les villes du sud du Niger à Niamey et à d’autres pays d’Afrique, notamment le Nigeria et le Burkina Faso. C’est par ce chemin mal asphalté, où des deux côtés du macadam des personnes, munies de pelles, s’appliquent à verser du sable dans de grands cratères dont le goudron s’est détaché, que sont acheminés les livres aux Clac du Niger. Il faut compter en moyenne 2 500 ouvrages, édités pour la plupart en France et reliés au Canada, pour chaque centre de lecture. Dans ces centres construits en dur dans la brousse africaine, on peut parfois surfer sur l’Internet, lire un livre ou un journal français, et consulter le dictionnaire. Décorés par des posters et des calendriers d’associations caritatives, ou par les images de Brad Pitt, et de Zineddine Zeidane, ou encore par des dessins et des collages effectués par les enfants selon les instructions des animateurs, des bénévoles qui travaillent dans les centres, les Clac du Niger ont un cachet bien particulier. Les Centres de lecture ont changé la vie des provinces nigériennes et ce ne sont pas les autorités qui le démentiraient. Contrairement aux autres bibliothèques et Centres culturels, les Clac de l’AIF impliquent la participation des collectivités locales. À Aguie, Matamaye, Tanout et Tibiri, dans ces bourgades en pleine brousse, les Clac rythment le vie des habitants. Après l’école, les jeunes se retrouvent dans les centres pour lire ou jouer. Les plus vieux se rassemblent pour disputer une partie de pétanque – le jeu a été importé de France avec les livres – ou choisissent des bouquins utiles à leur quotidien. Des soirées culturelles sont fréquemment organisées. Souvent, on projette des films ou des documentaires. Et les salles du centre, dans ces cas, sont pleines à craquer. Les centres s’adaptent au mode de vie et à la tradition des divers tribus du Niger, pays où l’on parle sept dialectes africains. La langue française devient ici un élément fédérateur, car elle est commune à tous les citoyens du pays.
Au Niger, le pays le moins nanti du monde, l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF) a installé, comme partout dans les pays d’Afrique francophone, des Centres de lecture et d’animation culturelle (Clac). Dans ce pays enclavé, où les zones rurales sont mal desservies par le réseau routier, l’AIF a réussi à mettre en place, depuis 1992, douze Clac dans les...