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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - « Macbeth » à la LAU (Irwin Hall) dans une mise en scène de Ziad Abouabsi - Des apprentis comédiens qui s’en tirent - avec plus ou moins de bonheur

Le shakespearien Ziad Abouabsi présente sa cinquième mise en scène du dramaturge anglais. Avec sa troupe d’étudiants, il se penche cette saison sur une grande œuvre, Macbeth, l’assassin devenu roi. Dans un respect total du texte d’origine, les apprentis comédiens s’approprient leurs personnages avec plus ou moins de bonheur ; les interprétations des rôles de Duncan, de Macbeth et de sa diabolique «lady» sont à saluer, sans oublier les trois sorcières, sœurs jumelles des Parques, qui prédisent à Macbeth son destin teinté de sang. Si le texte en vieil anglais est livré dans son intégralité aussi aride qu’attirante, la mise en scène est résolument moderne. Le réalisateur Baz Lurhman est passé, quelques années plus tôt, prouver au public du monde entier que le théâtre de Shakespeare est un coup d’œil génial porté sur l’homme, qu’il soit du XVIe ou du XXIe siècle : les seigneurs et autres barons de Romeo and Juliet y sont de mauvais garçons, habillés de cuir clouté et armés de revolvers authentiques. Ziad Abouabsi a, pour son interprétation de Macbeth, suivi la tendance et Macbeth, McDuff, Banquo et les autres revêtent la panoplie du parfait voyou qui, au Liban, est celle de pas mal de «jagalon». Quant au décor, il est sans apprêt particulier : des escaliers, des échelles et des créneaux en bois coloré encadrent un dais constitué à partir de pilotis d’échafaudage et drapé d’une bâche éclaboussée de sang. Car l’hémoglobine ne manque pas dans Macbeth : pas moins de six meurtres en moins de deux heures de spectacle. Shakespeare n’a rien à envier à Rambo, de ce côté-là. Évidemment, la comparaison s’arrête là. Un texte bien travaillé mais mal habillé Les comédiens ont courageusement travaillé ce texte difficile. Mais la plupart d’entre eux sont encore loin de l’avoir habité : la folie qui s’empare progressivement du couple meurtrier est assez bien rendue ici, ce qui constitue le pivot de la pièce. Mais, chez les autres acteurs, la maîtrise de l’espace et des sentiments contradictoires face à la mort et au pouvoir est presque inexistante. De manière générale, la mise en scène de Ziad Abouabsi est un peu décevante : même si la force évocatrice du texte peut largement supporter, avec des acteurs chevronnés, un décor dépouillé à l’extrême, la fausse originalité des costumes, la monotonie de la symbolique (en particulier celle des armes) présentes ici n’habillent pas convenablement le sanguinolent destin de Macbeth. À saluer cependant certains moments d’éclairage et certains intermèdes musicaux, tandis que d’autres sont carrément déplacés. Reste le texte de Shakespeare, toujours aussi fascinant. Inoxydable. *Macbeth, de William Shakespeare. à la LAU, Irwin Hall, mise en scène de Ziad Abouabsi. Les 15, 16, 17, 22, 23 et 24 novembre à 19h30 et les 18 et 25 novembre à 16h. Renseignements au : 01/786 464 (ext.1172).
Le shakespearien Ziad Abouabsi présente sa cinquième mise en scène du dramaturge anglais. Avec sa troupe d’étudiants, il se penche cette saison sur une grande œuvre, Macbeth, l’assassin devenu roi. Dans un respect total du texte d’origine, les apprentis comédiens s’approprient leurs personnages avec plus ou moins de bonheur ; les interprétations des rôles de Duncan, de...