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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Communautés - Le patriarche maronite aujourd’hui au Mexique - Sfeir souhaite un « changement au Liban » après le 11 septembre

Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a souhaité hier, dans une conférence de presse à Buenos Aires, dernière étape de sa visite en Argentine avant son départ pour le Mexique, «un changement au Liban» après les attaques terroristes du 11 septembre sur New York et Washington. Mgr Sfeir est attendu aujourd’hui au Mexique, dernière étape de sa tournée sur le continent américain, après l’Uruguay et l’Argentine. «Les événements du 11 septembre ont eu des répercussions sur le monde entier, notamment sur le Moyen-Orient et le Liban. Nous souhaitons que la situation change au Liban», a-t-il affirmé devant les journalistes argentins. Le prélat maronite a par ailleurs réitéré sa position, tantôt directement, tantôt par allusions, concernant la présence militaire syrienne au Liban et son influence sur la décision libanaise. «Le Liban est un pays démocratique depuis 1920 (…). Je ne veux critiquer personne, mais chaque peuple a le régime qu’il choisit pour le gouverner. Mais dans les pays voisins (du Liban), il y a des régimes, des royaumes ou des émirats qui, le plus souvent, sont instaurés par des coups d’État et disparaissent de la même façon qu’ils sont venus. Au Liban, nous voulons préserver le système démocratique autant que possible, même si certaines immixtions viennent perturber ce système de temps à autre», a affirmé le patriarche maronite. Interrogé sur la reconstruction au Liban après la guerre, le prélat maronite a affirmé qu’elle allait bon train, mais qu’elle avait été coûteuse pour l’État et que le pays était actuellement en pleine crise économique. Beaucoup moins enthousiaste concernant la reconstitution du tissu de la société civile, il a indiqué que «les partis se sont divisés, que beaucoup de leurs chefs sont morts ou sont exilés, et qu’il n’y a pas de nouveaux leaders politiques sur la scène locale parce que le pays n’est pas souverain». «Il y a sur le territoire libanais 40 000 soldats syriens qui surveillent tout et qui ont établi leur hégémonie sur tout», a-t-il souligné. Et Mgr Sfeir de préciser «qu’il est impossible pour le Liban de rêver de renaissance tant que quelqu’un s’immisce dans les affaires libanaises et sème la zizanie entre les Libanais». Le prélat maronite a en outre affirmé que «le Liban a été très affecté par le conflit entre Israéliens et Palestiniens». «Israël a occupé durant 20 ans le Liban-Sud, puis a quitté. Mais beaucoup de Libanais se sont réfugiés en Israël parce qu’ils ont été traités d’agents et emprisonnés. Ces personnes-là ont été obligées de se rendre en Israël sous l’occupation pour travailler et assurer leur pain quotidien au moment où l’État libanais n’avait pas accès à la région», a-t-il estimé. Interrogé par les journalistes sur la demande effectuée par l’Administration US au gouvernement libanais de geler les avoirs du Hezbollah, Mgr Sfeir a répondu : «Le Hezbollah a eu le mérite de sortir Israël du Liban, à la suite de luttes et après avoir offert beaucoup de victimes dans ce but. C’est pour cela qu’il faut distinguer entre résistance et terrorisme. Le Hezbollah ne se considère pas comme terroriste, mais comme un résistant qui lutte pour chasser l’ennemi hors des terres qu’il occupe. Il convient donc de définir le terrorisme et la résistance avant de confondre les deux». À un journaliste qui lui demandait si le Liban «peut faire face aux États-Unis», il a répondu : «Cela concerne le gouvernement libanais. Mais les États-Unis sont une grande puissance et aucun État ne peut les défier. Nous ne sommes pas pour une confrontation, la violence et la guerre, mais pour le dialogue». Et de réaffirmer : «L’État libanais, à l’heure actuelle, n’est pas souverain. Nous souhaitons qu’il puisse assumer ses responsabilités à l’égard du peuple sans que quelqu’un n’interfère dans ses décisions. Nous ne pouvons demander à l’État ce qui est impossible. Nous réclamons l’application de l’accord de Taëf et des résolutions de l’Onu. Il est normal que chaque pays assume ses responsabilités et prenne ses décisions de son propre chef, sans que quelqu’un ne prenne ces décisions pour lui». Après la conférence, à 17h heure de Beyrouth, Mgr Sfeir s’est rendu au siège du conseil des évêques argentins à Buenos Aires, dans la région de San Miguel, où il a été reçu par le président du conseil, le cardinal Estanislao Carlit. Dans un mot prononcé à cette occasion, le patriarche maronite a souhaité que le Liban retrouve sa souveraineté et son indépendance et qu’une solution soit trouvée au conflit proche-oriental. Lundi soir, à Tucuman, le patriarche maronite avait visité le couvent des pères bénédictins dans les montagnes d’el-Siambon. En soirée, il s’était ensuite envolé pour Buenos Aires.
Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a souhaité hier, dans une conférence de presse à Buenos Aires, dernière étape de sa visite en Argentine avant son départ pour le Mexique, «un changement au Liban» après les attaques terroristes du 11 septembre sur New York et Washington. Mgr Sfeir est attendu aujourd’hui au Mexique, dernière étape de sa tournée sur le continent...