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Actualités - CHRONOLOGIES

Éducation - La grogne s’amplifie à l’UL, les enseignants des écoles privées en grève aujourd’hui - L’État, principale cible des protestations du corps professoral

Le syndicat des enseignants du secteur privé a confirmé hier son ordre de grève pour aujourd’hui mardi ; une grève d’avertissement, annonce le président du syndicat Georges Saadé, car on n’exclut pas une escalade du mouvement de protestation et donc une grève ouverte si les autorités concernées poursuivent leur politique d’atermoiement. Chose rare, les instituteurs sont appuyés cette fois-ci par les directions des écoles quoique de manière implicite. En effet, il est évident que les revendications et les intérêts des deux parties convergent. Voici pourquoi : conformément aux lois en vigueur, les instituteurs réclament des établissements du secteur privé l’octroi de six échelons aux enseignants du secondaire, de trois échelons à ceux du primaire et la somme de 6 000 livres par jour pour les frais de transport. Mais en fait la grève est surtout dirigée contre les responsables officiels qui, jusqu’à présent, ne se sont pas encore décidés à amender l’article 21 de la loi sur la caisse des indemnités des instituteurs. En vertu de cette clause, la cotisation de la direction à la caisse équivaut à 8,5 % du salaire versé à l’enseignant alors que ce dernier y contribue dans une proportion de 6 %. Or – et c’est là où les intérêts des deux parties se recoupent – les établissements du secteur privé et le corps professoral conviennent du fait que ces cotisations peuvent être réduites du moment que la caisse des indemnités est largement excédentaire. Les instituteurs obtiendraient alors satisfaction sans qu’il ne soit nécessaire d’augmenter (comme d’habitude) les frais de scolarité. En effet, en diminuant de 2 à 2,5 % le pourcentage de sa cotisation, la direction de l’école pourra s’acquitter de son dû à l’égard de ses enseignants concernant le versement des échelons supplémentaires et des frais de transport. Il est évident que les parents trouveront aussi leur compte dans une telle solution. Le commentaire de Zeidan Certes, sans aller jusqu’à approuver de manière inconditionnelle la grève des instituteurs, le secrétaire général des écoles catholiques, père Camille Zeidan, a toutefois invité l’État à donner satisfaction aux revendications des enseignants d’autant plus que, selon lui, une telle initiative ne coûterait rien au Trésor et aux institutions pédagogiques. Si, aux yeux de père Zeidan, «la grève ne représente pas le meilleur moyen de régler les problèmes», il déplore néanmoins que «l’État ait poussé le secteur éducatif à prendre des positions intransigeantes». Le secrétaire général des écoles catholiques adopte en tout cas une attitude très ambiguë vis-à-vis de la grève d’aujourd’hui, déclarant à ce sujet à l’agence al-Markaziah : «Les enseignants du secteur privé sont déterminés à observer la grève. Les écoles ouvriront leurs portes mais elles ne peuvent contraindre les instituteurs à enseigner». Il va même jusqu’à justifier l’action du syndicat des enseignants en résumant ainsi les motifs de la grève d’aujourd’hui : «Les instituteurs demandent simplement que l’accord conclu entre le syndicat et les écoles sous la supervision du ministre de l’Éducation soit mis en application (…). Nous étions convenus de l’élaboration de projets de loi qui n’ont pas été élaborés. D’où le mouvement de protestation initié par les enseignants», a conclu père Zeidan. Mourad avec les professeurs de l’UL Quant à la grogne au sein de l’Université libanaise, elle ne cesse de s’amplifier malgré la réunion que le ministre de l’Éducation Abdel Rahim Mourad a tenue hier soir avec les professeurs à plein temps qui continuent d’observer la grève. Là encore, les solutions proposées par le corps professoral de l’UL ne coûteraient pourtant rien au Trésor. C’est en tout cas ce qu’affirme le président de la Ligue Bahige Rahbane qui rappelle les principales revendications des professeurs, en l’occurrence : le rétablissement des prérogatives du conseil de l’université et la réactivation des conseils représentatifs. M. Mourad s’est engagé pour sa part à protéger l’UL des «ingérences extérieures». Il a toutefois souhaité que toutes les revendications lui soient soumises par l’intermédiaire du conseil de l’université. Les manifestations de solidarité avec les enseignants de l’UL se sont multipliées hier partout dans le pays. Une réunion s’est tenue dans ce cadre à l’initiative des professeurs à plein temps qui a notamment groupé les présidents de la CGTL et des syndicats des offices autonomes. Dans un communiqué conjoint publié au terme de cette réunion, décision a été prise de participer au sit-in des professeurs de l’Université libanaise qui aura lieu jeudi après-midi devant le siège du Conseil des ministres. D’autre part, un meeting de solidarité avec l’UL a été organisé à la faculté des lettres de Saïda auquel ont notamment participé des députés du Hezbollah qui ont appuyé les revendications des enseignants, tout en dénonçant le laxisme des autorités.
Le syndicat des enseignants du secteur privé a confirmé hier son ordre de grève pour aujourd’hui mardi ; une grève d’avertissement, annonce le président du syndicat Georges Saadé, car on n’exclut pas une escalade du mouvement de protestation et donc une grève ouverte si les autorités concernées poursuivent leur politique d’atermoiement. Chose rare, les instituteurs...