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Actualités - ANALYSES

sous le signe du partage - Les rapports de force entre les ministres - et les directeurs généraux posent toujours problème

Les nominations ont suscité entre les dirigeants une guerre en dentelles, restée sourde pendant plusieurs semaines. Car après la tornade d’août, ils avaient décidé de faire bonne figure publiquement, de ne plus se chamailler ouvertement. Mais le conflit feutré a forcément fini par éclater au grand jour, du moment qu’on avait épuisé toutes les excuses logiques pour retarder les désignations. L’on s’est donc aperçu qu’il y avait toujours de l’eau dans le gaz au sein du pouvoir. Et, comme toujours, à cause d’une lutte d’influence, ou d’amour-propre, tournant le plus souvent autour de détails insignifiants. Le tout se catalysant dans un véritable bras de fer autour du gros dossier des nominations. Le président de la Chambre a donné le coup d’envoi à la reprise ouverte des hostilités, en se déchaînant contre les deux autres têtes de l’État. Dans les circonstances régionales actuelles, cet éclat a attiré l’attention étonnée des décideurs. Qui sont intervenus tout de suite pour calmer le jeu. En conseillant aux autorités libanaises de mettre leurs querelles de côté, et de prouver leur sérieux en procédant sans tarder aux nominations administratives. L’on s’est donc entendu sur un scénario de dégagement. En reprenant, pour faire vite, les schémas usuels. Le programme technique a été élaboré par la présidence du Conseil, textes législatifs à la clé, et distribué aux ministres. Mais à titre purement officieux, car le Conseil des ministres n’en a pas été saisi, ce qui a permis d’esquiver tout débat obstructif. Pour le fond, le président du Conseil n’a quand même pas réussi à atteindre son objectif de départ. Qui était d’extirper la question des nominations du bac magnétique des zizanies politiciennes. On sait que son projet de confier l’opération au Conseil de la fonction publique a été recalé par le Conseil constitutionnel, sur objection des députés. Malgré ce contretemps, M. Hariri espère encore obtenir, sans trop y croire disent ses proches, un changement de mentalité marqué par plus de désintéressement de la part des pôles d’influences. Toujours est-il que l’un des problèmes sous-jacents qui préoccupe le plus les ministres se rapporte aux relations qu’ils peuvent entretenir avec les directeurs généraux. Ces derniers appartiennent, en effet, souvent à d’autres allégeances. Et en tout cas, sûrs d’une certaine inamovibilité par rapport à des ministres de passage, ils n’hésitent pas à leur tenir tête. Ou à contrer en douce – ils en ont les moyens bureaucratiques – leurs initiatives. Cette situation est si chronique qu’il est arrivé fréquemment par le passé que des ministres refusent de contresigner les décrets de titularisation de directeurs généraux qu’ils avaient en grippe. Pour finir, toujours, par se soumettre à la volonté des présidents. Pour consoler ses ministres et les amadouer, M. Hariri leur promet aujourd’hui plus de considération. Il leur affirme que leurs prérogatives ne seront plus contournées ou torpillées par les fonctionnaires. Et que, de plus, on tiendra compte de leurs desiderata dans les nominations ou les permutations. Dans la mesure où leurs choix répondront aux critères requis de compétence. Ce dont doit répondre le Conseil de la fonction publique, appelé à donner son avis avant transmission des propositions de candidatures au Conseil des ministres. Ce qui soulève l’étonnement du ministre Marwan Hamadé, qui se demande quel peut bien être alors le rôle de son collègue du Développement administratif, le ministre d’État Fouad es-Saad. Qui devrait en bonne logique être en charge du dossier, observe le ministre des Déplacés. En d’autres termes, et pour conclure, la sélection faite par les ministres peut ne pas plaire aux présidents, qui ont en pratique le dernier mot.
Les nominations ont suscité entre les dirigeants une guerre en dentelles, restée sourde pendant plusieurs semaines. Car après la tornade d’août, ils avaient décidé de faire bonne figure publiquement, de ne plus se chamailler ouvertement. Mais le conflit feutré a forcément fini par éclater au grand jour, du moment qu’on avait épuisé toutes les excuses logiques pour...