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Actualités - ANALYSES

Diplomatie - La lutte contre le terrorisme risque de s’enliser - Pressions arabes accrues sur Washington pour une solution en Palestine

Beyrouth, comme l’ensemble du camp arabe et du monde islamique, est d’avis que sans une solution rapide en Palestine, le combat US mené en Afghanistan contre le terrorisme se trouverait menacé d’échec cuisant. Aussi, les pressions arabes sur les Américains, pour qu’ils s’occupent d’urgence de donner gain de cause à la cause palestinienne, s’intensifient de jour en jour. D’autant plus fortement que le mois de ramadan commence dans deux petites semaines. La poursuite des opérations militaires pendant ce mois de jeûne sacré est susceptible d’embraser la rue islamique, déjà chauffée à blanc contre les USA, et de poser de sévères problèmes de survie aux régimes en place. Dont certains ne cachent pas qu’ils auraient préféré voir les USA régler d’abord la question de Madrid avant d’attaquer Kaboul. Les dirigeants arabes font valoir dès lors que le président Bush devrait exploiter sa popularité actuelle, qui en fait un maître de jeu indiscutable, pour déclencher une initiative de règlement sur le front israélo-palestinien. Le temps, concluent les capitales arabes, joue en défaveur des États-Unis en tant que défenseurs du projet de la paix. Dans son interview à la CNN, le président du Conseil libanais, M. Rafic Hariri, a souligné les dangers que provoque pour les intérêts US l’agressivité criminelle de Sharon, les meurtres quotidiens de Palestiniens innocents. Il a regretté que les États-Unis puissent appuyer Israël sans conditions, ce qui pousse Sharon à n’en faire qu’à sa tête. M. Hariri a rappelé aux Américains que les Arabes sont leurs partenaires naturels dans la lutte contre le terrorisme comme dans la volonté d’une paix authentique. Mais, malgré l’offensive diplomatique arabe, Washington n’en démord pas. Il ne veut garder en vue que la capture de Ben Laden et l’élimination politique des taliban. C’est seulement après avoir atteint ces objectifs qu’il compte mettre tout son poids dans la balance pour réhabiliter le processus de paix régional. En se focalisant d’abord sur le volet israélo-palestinien. Les Américains expliquent qu’en tout cas, tant qu’on n’en a pas fini avec la guerre d’Afghanistan, il n’y aurait aucune chance de faire agréer une solution quelconque en Palestine aux différentes parties concernées. Autrement dit, qu’ils n’auront pas les mains libres face à Sharon, comme face aux extrémistes islamistes ennemis de la paix, et ne pourront pas imposer leurs vues à tous tant qu’ils n’auront pas fait la preuve de leur pouvoir de décision. Une autorité que nul ne s’aviserait de contester le jour où les États-Unis auraient triomphé du terrorisme. Ils seraient alors en mesure de mettre enfin en pratique les principes de Madrid, dont ils sont les auteurs, ainsi que les résolutions de l’Onu, pour instaurer au Proche-Orient une paix véritable, équitable, fondée sur la restitution des territoires arabes occupés par Israël. État qui continue comme on sait à entraver, à bloquer le processus, en profitant des impératifs qui s’imposent aux USA et en affaiblissent la position d’arbitre. Ainsi Sharon n’hésite pas à défier, en louvoyant, les injonctions américaines lui enjoignant de se retirer immédiatement, et totalement, des zones réinvesties par son armée dans les territoires palestiniens autonomes. Il s’appuie sur un prétexte commode, que lui ont offert les ultras palestiniens, eux aussi hostiles à tout arrangement, à savoir que son État se trouve attaqué et doit se défendre par des mesures préventives. Pour en revenir aux appréhensions arabes, elles sont donc loin d’être dissipées, puisque Washington reconnaît qu’il n’est pas en mesure aujourd’hui de traiter de manière décisive le conflit israélo-palestinien. Par contre, les Arabes ont reçu des assurances américaines, officieuses mais semble-t-il sérieuses, au sujet du danger de voir les sanctions, les frappes militaires antiterroristes s’étendre à d’autres pays islamiques que l’Afghanistan. Il s’agirait en premier lieu, comme on sait, de l’Irak. Cependant, il convient de le rappeler, Washington a refusé de s’engager officiellement sur ce point précis. Et nombre d’analystes estiment que s’il devait s’embourber en Afghanistan, il pourrait être tenté de faire diversion en s’en prenant à Bagdad. Pour le moment, cela paraît toutefois hors de question. Car les Américains ne cachent pas qu’ils n’ont pas l’intention d’indisposer le monde arabe et islamique à un moment où il leur faut conforter leur plan de coalition internationale contre le terrorisme.
Beyrouth, comme l’ensemble du camp arabe et du monde islamique, est d’avis que sans une solution rapide en Palestine, le combat US mené en Afghanistan contre le terrorisme se trouverait menacé d’échec cuisant. Aussi, les pressions arabes sur les Américains, pour qu’ils s’occupent d’urgence de donner gain de cause à la cause palestinienne, s’intensifient de jour en...