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Actualités - CHRONOLOGIES

Anthrax - Addoum nie catégoriquement l’existence du bacille du charbon au Liban - Faute de pouvoir analyser leur contenu, des lettres suspectes ont été détruites

Le Liban n’est pas près de savoir si le bacille du charbon sévit sur son territoire. Les commissariats reçoivent pourtant chaque jour des lettres suspectes, mais il leur est impossible d’en faire analyser le contenu... pour cause de laboratoire central inaccessible. Situé à Aïn el-Tiné, il est totalement encerclé par les agents de la sécurité du président de la Chambre qui craignent que ce dernier ne soit contaminé par la poudre, si elle arrive au laboratoire. Le procureur près la Cour de cassation Adnane Addoum se veut totalement rassurant. Selon lui, il n’y a pas de bacille du charbon au Liban, même si des lettres suspectes circulent dans les divers bureaux de poste. Addoum est catégorique : ces lettres sont le fait de mauvais plaisants. Elles contiennent généralement soit du sucre soit de la farine et elles visent à créer un climat de peur dans le pays. Toutefois, les affirmations du procureur ne se basent pas sur l’analyse du contenu de ces lettres, mais sur des assurances politiques que le Liban n’est pas une cible de la guerre biologique et sur une enquête préliminaire rapidement menée. Deux lettres analysées En fait, seules les deux premières lettres parvenues la semaine dernière à Achrafieh et à Hamra ont pu être soumises à un examen scientifique poussé, dans un hôpital privé dont Addoum tait le nom à la demande de ses propriétaires qui craignent que la réputation de leur établissement ne pâtisse d’une telle publicité. L’examen a d’ailleurs montré que ces deux lettres contenaient de la farine et du sucre et ne présentaient donc aucun danger. Par contre, il a été impossible de faire analyser les autres lettres, les hôpitaux ayant refusé de mettre leurs laboratoires respectifs à la disposition de la justice. Restaient les deux laboratoires publics. Le premier relevant du ministère de l’Agriculture et situé à Fanar a été déclaré inadéquat et le second à Aïn el-Tiné est inaccessible. Ce laboratoire étant situé à proximité de la résidence du président de la Chambre, le service de sécurité de M. Berry a refusé d’y introduire les lettres suspectes, par crainte de mettre en danger le chef de l’Assemblée. Toutes les démarches en ce sens ont été vaines et finalement, le procureur Addoum a donné l’ordre de détruire les lettres suspectes dans des lieux éloignés de toute habitation. Si les autorités tiennent à faire analyser le contenu des lettres, elles doivent soit rendre le laboratoire central accessible, soit déplacer les équipements vers un lieu qui ne dérangerait personne. M. Addoum cherche toutefois à minimiser l’importance de l’analyse du contenu de ces lettres. «La plupart d’entre elles viennent du Liban et je peux assurer qu’elles ne sont nullement inquiétantes, car, faute de moyens technologiques, le bacille du charbon ne peut être fabriqué ici. Celles qui viennent de l’étranger sont deux ou trois et sont destinées à des travailleurs étrangers, notamment une Ethiopienne et une Indonésienne. Je reste convaincu que le Liban ne peut en aucun cas être une cible de la guerre bioterroriste, mais pour rassurer les citoyens, nous avons préféré détruire les lettres suspectes».
Le Liban n’est pas près de savoir si le bacille du charbon sévit sur son territoire. Les commissariats reçoivent pourtant chaque jour des lettres suspectes, mais il leur est impossible d’en faire analyser le contenu... pour cause de laboratoire central inaccessible. Situé à Aïn el-Tiné, il est totalement encerclé par les agents de la sécurité du président de la Chambre...