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Actualités - CHRONOLOGIES

Religion - La délégation du patriarcat grec-orthodoxe est rentrée du Vatican - Jean-Paul II et Hazim : « Sur la route - de la pleine communion »

Le patriarche Ignace IV Hazim et la délégation qui l’accompagne sont rentrés hier d’une visite de dix jours en Italie, au cours de laquelle ils ont rencontré lundi le pape Jean-Paul II. À son arrivée, le chef de l’église grecque-orthodoxe a déclaré que sa visite au Vatican était «exceptionnelle et réussie», et qu’il y avait discuté avec différents responsables du Vatican, notamment avec les responsables du conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, de l’avenir des relations œcuméniques. «Nous nous attendons à voir se traduire en actes ce qui a été dit», a déclaré le patriarche Hazim, indiquant que des progrès ont été accomplis sur la voie du dialogue œcuménique. «Ce serait trop long à expliquer», a-t-il dit. «Des progrès ont été réalisés sur tous les points, et le dialogue se poursuivra partout». Les deux prélats se sont rencontrés lundi au Vatican, à l’occasion d’une démarche fraternelle de remerciements effectuée par le patriarche Hazim pour la visite pastorale effectuée par le pape en Syrie, où se trouve le siège du patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche, en mai dernier. Le patriarche Hazim était accompagné des métropolites Élias Audeh (Beyrouth) et Georges Khodr (Mont-Liban), ainsi que de MM. Albert Laham, Raymond Rizk et Tarek Mitri. «Le dialogue théologique ne doit pas être ballotté par le vent du découragement ou laissé à la dérive de l’indifférence et du manque d’espérance», avait déclaré Jean-Paul II, recevant le patriarche Hazim, ajoutant qu’il a toujours fait de l’unité des Églises «une priorité pastorale». Dans sa réponse, le patriarche Hazim n’avait pas hésité à demander le plus franchement du monde «le respect réel de la pluralité des Églises», laissant entendre que ce respect est absent dans l’état actuel des rapports et qu’en conséquence «le dialogue est interrompu». Affrontement, impuissance et oubli Accueillant son hôte et la délégation qui l’accompagne, le pape avait notamment déclaré : «Nos échanges nous montrent que nous parcourons la bonne route, celle que le Seigneur ne cesse de nous indiquer, la route qui mène à la pleine communion. «Nous souffrons, car notre marche est parfois ralentie. Il arrive que l’amour, doux et paisible, compatissant et miséricordieux, qui nous anime, soit terni en cours de route par l’habitude de l’affrontement, par l’impuissance à trouver une expression commune, par l’oubli de la prière du Christ. «Aujourd’hui, nous implorons du Seigneur la grâce et la force pour aller au-delà des piétinements du dialogue, dus à des tâtonnements infructueux, car le Sauveur nous a déjà indiqué le chemin, en nous rappelant qu’en ce monde l’expérience de l’adversité est inséparable de notre pleine assurance. Je sais, Béatitude, que comme moi vous ne cessez de prier, de réfléchir, d’œuvrer, de convaincre, pour que soit aplanie la route. Le dialogue théologique ne doit pas être ballotté par le vent du découragement ou laissé à la dérive de l’indifférence et du manque d’espérance. Je vous demande d’assurer les évêques, les prêtres et tout le peuple fidèle du patriarcat d’Antioche, que le pèlerinage de l’évêque de Rome vers les lieux où Pierre et Paul ont prêché la parole de Dieu n’a pas été vain. Il fut le renouvellement de la promesse faite dès le début de mon pontificat de faire de la marche vers l’unité une de mes priorités pastorales». Condamnation du prosélytisme Répondant à Jean-Paul II, le patriarche Hazim a déclaré : «Nous prions pour que le discours œcuménique s’approfondisse entre l’Orient orthodoxe et la catholicité romaine dans la transparence totale, une sincérité sans faille, une humilité profonde et le respect réel de la pluralité des Églises. Il nous faut continuer à œuvrer ensemble pour créer l’atmosphère qui permettra de reprendre le dialogue interrompu entre nos Églises. «(…) Dans Ut unum sint votre Sainteté réaffirme le contenu du document de Balamand. Plus d’une fois vous avez entendu pour mettre fin aux formes qu’il continue de prendre dans nombre de nos Églises ! «À côté de ce travail ecclésial qui ne saurait attendre, l’heure présente est celle des souffrances qu’éprouve l’ensemble de l’humanité. La violence s’est étendue au-delà de toute imagination. Certes, on parle de nos jours plus particulièrement du terrorisme qu’il faut condamner avec force. Encore faut-il condamner la violence qu’exercent des États contre les individus et d’autres États, et surtout la violence faite aux pauvres. Il faut aussi nous rendre solidaires des opprimés qui cherchent leur libération dans la résistance à l’occupant et travailler à faire cesser le massacre des innocents dans tous les pays où enfants et vieillards, mais aussi tout être humain, meurent gratuitement. Il faut que justice et non-vengeance soient faites. «Cette recherche de justice, il nous faut la promouvoir avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, et en particulier avec les musulmans, refusant les amalgames inconsidérés et les réflexes primaires. Prêchons la convivialité des nations et déployons tous les efforts possibles pour éviter un choc de civilisations entre les musulmans et l’Occident (...)». Par ailleurs, le patriarche Hazim a estimé, en réponse à une question, que les attentats contre des lieux de culte musulmans et chrétiens au Liban «ne réussiront pas». Sur la question de l’unification des dates de Pâques, le patriarche a exprimé des réserves, affirmant qu’il ne serait pas utile, par exemple, que cette unification se réalise en Syrie et pas au Liban. Ce serait ajouter des divisions à celles qui existent déjà, a-t-il expliqué en substance. Signalons que le patriarche Hazim et la délégation qui l’accompagne ont également rencontré, lundi, le cardinal Walter Casper, président du conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Ce dernier a offert un dîner en leur honneur, auquel se sont joints les patriarches catholiques orientaux qui assistent à l’assemblée spéciale du synode des évêques qui se tient en ce moment à Rome.
Le patriarche Ignace IV Hazim et la délégation qui l’accompagne sont rentrés hier d’une visite de dix jours en Italie, au cours de laquelle ils ont rencontré lundi le pape Jean-Paul II. À son arrivée, le chef de l’église grecque-orthodoxe a déclaré que sa visite au Vatican était «exceptionnelle et réussie», et qu’il y avait discuté avec différents responsables du...