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Actualités - ANALYSES

Liban-USA - Malgré la catastrophe du 11 septembre, ne pas renoncer aux constantes - Beyrouth répond à Washington : Nous captons - « très bien » vos messages

Nouvel épisode dans les rapports entre Beyrouth et Washington : avant-hier mercredi, des sources diplomatiques indiquaient que le sentiment qui prévaut en ce moment dans l’Administration US – et notamment au sein du Conseil national de sécurité – est le suivant : le Liban «ne capte pas» les signaux que lui envoient les États-Unis. La réponse de Beyrouth a vite fait d’arriver. Hier, des sources responsables ont rétorqué, surprises et mécontentes, que le Liban «capte très bien, en toute transparence, les messages qu’il reçoit, et plus particulièrement ceux en provenance de Washington». Sauf que, poursuivent ces mêmes sources, Beyrouth refuse les messages «comprenant des demandes israéliennes concernant le Liban-Sud – des demandes qu’accepte et que soutient Washington». Pour ces sources, si ce qu’il faut «capter» dans ces signaux est l’arrêt de la résistance (dont le but est la libération des fermes de Chebaa), c’est encore «niet». Et si c’est le gel des revendications pour que soient libérés les prisonniers libanais des geôles israéliennes le plus vite possible, c’est toujours «niet». Autre éventualité : si ce qu’il faut «capter» est de ne plus demander que soit précisé et défini le concept de terrorisme, «eh bien cela voudrait dire que Washington imposera au Liban, comme aux 188 autres pays membres de l’Onu, ce qu’il veut, et sa propre vision de la lutte contre le terrorisme». Mais le Liban, qui a condamné ce «fléau», refuse de renoncer à une partie occupée de son territoire ou de laisser croupir ses prisonniers en Israël, tout en se résignant à accepter qu’aucun ne soit fait entre résistance et terrorisme. Le Liban «n’est pas prêt à abandonner ses principes, ses valeurs, ses constantes, à cause de la catastrophe qu’ont vécue New York et Washington le 11 septembre dernier». Sachant pertinemment qu’en vertu du chapitre sept de la Charte des Nations unies – une organisation dont il est membre –, le Liban est «censé se conformer à ce qu’on lui demande de faire en application de la résolution 1373 de l’Onu. Mais dans le cadre d’une prise de position arabe unifiée». Même chose concernant les notifications que le Liban – à l’instar des autres États membres – recevra bientôt du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Des notifications que l’on pourrait résumer par les questions suivantes : – Quelles mesures ont déjà été prises par le gouvernement pour la lutte contre le terrorisme ? – Y a-t-il des terroristes sur le sol national ? Si oui, qu’est-il advenu d’eux ? Seront-ils arrêtés et traduits en justice, ou bien le pays n’en est pas capable ? Dans ce cas, pourquoi ? Et est-ce que le pays va demander de l’aide ? – Est-ce que les comptes bancaires des terroristes ou des organisations et des institutions soupçonnées de terrorisme ont-ils été gelés ? Il s’est également avéré que le Liban devra «adresser un rapport» à la commission que préside l’ambassadeur britannique auprès des Nations unies. «Sauf que, indiquent les sources précitées, répondre à ces questions-là n’est pas du ressort du ministère des Affaires étrangères et des Émigrés. Le palais Bustros se chargera de renvoyer les réponses à New York, une fois collectées auprès des ministères de l’Intérieur et des Finances, ainsi qu’auprès de la Banque centrale». Et qu’il le fera «avant» la date butoir du 28 octobre, fixée par le Conseil de sécurité et qui stipule que les pays devraient avoir déjà mis en place le mécanisme requis pour l’application de la résolution 1373. Ces mêmes sources estiment par ailleurs que le comité onusien des Quinze est un «tribunal jouissant d’un pouvoir absolu», et que les décisions qu’il prendra – «à quel point les États se sont engagés dans la lutte contre le terrorisme» – ne doivent pas être sujettes au débat, conformément au texte du chapitre sept de la Charte onusienne. Prévoyant, dans la mesure où l’on continue à ne pas définir le concept de terrorisme, l’éclosion de conflits aigus entre ce comité des Quinze et «beaucoup de pays – ceux notamment dont une partie du territoire est occupée, à l’instar du Liban et de la Syrie». Sachant que la résolution 1373 a prévu trois mesures qui pourraient être prises à l’encontre de tout pays qui ne s’engagerait pas à combattre le terrorisme «selon les bonnes règles». Trois mesures : l’isolement politique, les sanctions économiques et la réponse militaire. Notons enfin que des sources diplomatiques européennes à Beyrouth ont indiqué que la troïka européenne – représentée au Liban par ses ambassadeurs – évoquera demain samedi avec le ministre des AE Mahmoud Hammoud le dossier du terrorisme, de la lutte contre le terrorisme, ainsi que des mesures que prendra le Liban à ce sujet avant la tenue de la réunion des chefs de la diplomatie des pays euro-méditerranéens, les 5 et 6 novembre, à Bruxelles. Qui sera justement axée sur les moyens de lutter contre le terrorisme.
Nouvel épisode dans les rapports entre Beyrouth et Washington : avant-hier mercredi, des sources diplomatiques indiquaient que le sentiment qui prévaut en ce moment dans l’Administration US – et notamment au sein du Conseil national de sécurité – est le suivant : le Liban «ne capte pas» les signaux que lui envoient les États-Unis. La réponse de Beyrouth a vite fait...