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Actualités - CHRONOLOGIES

Sécurité - Sabounji et Kabbani appellent les Libanais à la vigilance - Enquête en cours pour déterminer les causes - de l’incendie de la mosquée de Batroun

Les causes de l’incendie qui a partiellement détruit, en début de week-end, la mosquée de la ville de Batroun, au Liban-Nord, n’ont toujours pas été élucidées. Les enquêteurs semblent toutefois pencher pour la thèse de l’acte criminel plutôt que pour celle d’un court-circuit qui aurait provoqué le sinistre. Car, selon des témoins, des graffitis confessionnels ont été découverts sur un des murs du lieu de culte. Mais ces nouvelles n’ont pas été confirmées de sources officielles. En tout état de cause, on en aura le cœur net au cours des prochains jours : des débris et des échantillons de matériaux prélevés sur place seront analysés à partir d’aujourd’hui par le laboratoire central, a-t-on appris de sources judiciaires, et les résultats ne doivent pas tarder à être publiés. «Nous sommes en train d’enquêter pour déterminer s’il s’agit d’un acte criminel. Il n’est pas nécessaire que le feu ait été provoqué par un court-circuit du moment qu’un incendie peut aussi entraîner des courts-circuits», déclare-t-on de sources proches des enquêteurs. «Toutes les hypothèses sont possibles», a-t-on ajouté. L’incendie, qui s’est déclaré tard dans la nuit de vendredi à samedi, a détruit la salle de prière et la bibliothèque de la mosquée. Selon des témoins, cités par l’AFP, des graffitis insultants envers l’islam, proclamant notamment que «tout musulman est un terroriste», ont été découverts sur le mur arrière de la mosquée, mais ont été immédiatement effacés par la police. Pendant que les pompiers, secondés par les habitants de Batroun, s’efforçaient de circonscrire le feu, une réunion de sécurité se tenait au siège du caïmacamat de Batroun, en présence notamment du procureur général près la cour d’appel du Liban-Nord, Raymond Oueidate, des responsables des différents services des FSI, des services de renseignements de l’armée, des bureaux de la sécurité de l’État et de la Sûreté générale au Liban-Nord. Ont pris part aux assises l’imam de la mosquée, cheikh Omar Zakariya, et l’évêque maronite de Batroun, Mgr Boulos Émile Saadé, ainsi que le mohafez du Liban-Nord, Nassif Kalouche, et le caïmacam de Batroun, Elham Doueihy. Aussi bien le procureur général que le mohafez du Liban-Nord ont mis en garde contre «les conclusions hâtives», soulignant qu’un rapport est en voie d’élaboration «conformément aux règles» et qu’il sera prêt dans 48 heures. «Il faut procéder à des analyses, qui prennent normalement un peu de temps, pour déterminer l’existence de produits inflammables. Les vitres ont pu se briser à cause de la chaleur», a précisé M. Oueidate. «Tentatives de semer la discorde» De nombreuses personnalités qui ont accouru sur les lieux ont appelé les autorités à se dépêcher de démasquer les auteurs de l’incendie, s’il s’avère qu’il s’agit d’un acte criminel. Toutes ont aussi estimé que ce sont les mêmes personnes ou les mêmes courants qui ont commis les attentats contre les deux églises, l’une à Tripoli, l’autre à Saïda, qui ont mis le feu à la mosquée. «Ceux qui ont attenté à des églises s’attaquent maintenant aux mosquées, mais leur tentative de semer la discorde entre chrétiens et musulmans ne passera pas», a déclaré, sur place, dans la nuit de vendredi à samedi, le mufti de Tripoli, Taha Sabounji. «Nous demandons à chaque Libanais de rester aux aguets et de préserver la sécurité et la paix nationales, car les fauteurs de troubles, qui sont liés à l’étranger, œuvrent toujours pour porter un coup à la stabilité dans le pays et pour provoquer des troubles», a-t-il ajouté. Le même appel à la vigilance a d’ailleurs été lancé hier par le mufti de la République, cheikh Mohamed Rachid Kabbani, qui a accusé Israël de chercher à semer la discorde entre les Libanais, en provoquant dans le pays des conflits à caractère confessionnel. Ce même point de vue a été développé par les ministres Sleiman Frangié, Négib Mikati, ainsi que par les députés Kabalan Issa el-Khoury, Gebran Tok, Walid Eido et les membres du bloc parlementaire de Tripoli. Sans nommément accuser Israël ou qui que ce soit, les députés Jean Obeid, Nabil de Freije, Omar Karamé ainsi que le président de la Ligue maronite, Harès Chéhab, ont affirmé que les auteurs des attentats contre les deux églises et contre la mosquée (si la thèse de l’incendie criminel se confirme) sont les mêmes. Ils ont mis l’accent sur la coexistence islamo-chrétienne qui prévaut à Batroun et qui a résisté aux affres de la guerre libanaise. Le ministre des Travaux publics a pour sa part assuré que les travaux de restauration commenceront sans tarder et que la mosquée sera fonctionnelle à partir de vendredi prochain.
Les causes de l’incendie qui a partiellement détruit, en début de week-end, la mosquée de la ville de Batroun, au Liban-Nord, n’ont toujours pas été élucidées. Les enquêteurs semblent toutefois pencher pour la thèse de l’acte criminel plutôt que pour celle d’un court-circuit qui aurait provoqué le sinistre. Car, selon des témoins, des graffitis confessionnels ont...