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Actualités - CHRONOLOGIES

Toutes les facultés se prononcent pour la grève ouverte

Depuis plus d’un an, l’université libanaise est en crise : les pôles du pouvoir n’arrivant pas à s’entendre sur la liste des doyens, l’université se retrouve sans conseil, outil indispensable de son travail, aux côtés du recteur. Le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Abdel Rahim Mrad, avait promis de clore ce dossier en août dernier. Août a passé, septembre aussi et bientôt octobre, sans que le ministre n’arrive à honorer sa promesse. La presse a publié à plusieurs reprises de supposées listes des nouveaux doyens. À chaque fois, c’était chou blanc. N’en pouvant plus de se voir bafoués, les professeurs de l’UL ont décidé, sur recommandation de leur Ligue, de suspendre le début des cours jusqu’à la nomination de nouveaux doyens. Malgré l’annonce hier après-midi d’un accord, au niveau politique, sur le mécanisme des nominations, les professeurs ont décidé de s’en tenir à leur position. Ce qui semble avoir décidé définitivement les professeurs de l’UL à passer à l’action, ce sont les «fuites» qui ont paru dans la presse d’hier et qui citent des «sources généralement bien informées». Selon ces sources, il semblerait donc que M. Hariri ne serait plus aussi chaud pour les nominations administratives, y compris les doyens de l’université. Il préférerait tempérer et éviter toute précipitation qui porterait préjudice à l’entente affichée entre les pôles du pouvoir. Mais, selon diverses informations concordantes, le retard intervenu dans les nominations serait dû à un désaccord profond à ce sujet entre Baabda et le Grand sérail. Cette thèse est d’ailleurs retenue par les professeurs et, hier, toutes les facultés, à la demande de la Ligue des professeurs à plein-temps, ont voté le report du démarrage de l’année universitaire. L’Orient-Le Jour a reçu copie de fax adressés à la presse par les assemblées générales des facultés de médecine, d’agronomie, de droit et des sciences politiques et administratives, de pharmacie, des beaux-arts, de la santé publique, de l’information et des sections du Sud, affirmant que le corps enseignant «déléguait tous les pouvoirs à la Ligue des professeurs pour prendre toutes les décisions qui s’imposent, y compris la grève ouverte, pour répondre au laxisme des responsables». À travers cette mesure, les professeurs ont voulu exprimer leur ras-le-bol face au blocage. Pour eux, le vrai problème réside dans le fait que les responsables ont voulu introduire l’université dans le cadre des tractations politiques. «Il n’est pas sain que l’université soit soumise aux diktats des politiciens. Les enjeux d’une entreprise à privatiser ou à nationaliser sont différents de ceux qui déterminent le devenir de générations, qui constituent l’avenir de la nation», ont-ils dit dans leurs différents communiqués. Ils ont ajouté : «Le mode de nomination des doyens est régi par des textes précis, l’autorité de tutelle n’a qu’à les appliquer. Mais malheureusement, irrespectueux des lois comme ils l’ont montré à plusieurs reprises, les politiciens préfèrent tout bloquer pour satisfaire leur ego au détriment de la tranche de population la plus vulnérable du pays». Autres revendications Mais à part le problème des nominations, les professeurs de l’UL entendent, à travers leur mouvement, dénoncer la volonté du gouvernement de réduire de façon drastique le budget de l’UL. Toutes les prévisions montrent que, pour l’année universitaire 2001-2002, les étudiants de l’UL passeront de 70 à 90 000. Les professeurs s’inquiètent de la vétusté et de l’exiguïté des locaux, mais aussi de la volonté du gouvernement de réduire davantage le budget de l’université. Ils revendiquent le droit à l’exception pour leur université, malgré la politique d’austérité prônée par le gouvernement car, pour les professeurs de l’UL, «ce qui vaut pour les secteurs non productifs, ou ceux soumis aux lois du marché, ne vaut pas pour l’université qui est en fait un vrai investissement pour l’avenir». Les professeurs de l’UL demandent aussi à ce que leur âge de retraite soit relevé jusqu’à 68 ans. Ils entendent réclamer une retraite calculée sur base de 30 années de service au lieu de 40. Voilà pour l’essentiel. Quoi qu’il en soit, les professeurs ne vont pas intégrer les salles de cours avant la nomination de nouveaux doyens. La question reste de savoir si les politiciens vont pouvoir faire preuve de responsabilité en accordant à ce dossier la priorité qu’il mérite.
Depuis plus d’un an, l’université libanaise est en crise : les pôles du pouvoir n’arrivant pas à s’entendre sur la liste des doyens, l’université se retrouve sans conseil, outil indispensable de son travail, aux côtés du recteur. Le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Abdel Rahim Mrad, avait promis de clore ce dossier en août dernier. Août a passé, septembre...