BAABDA - Joumblatt reçu longuement par Lahoud - Beyrouth informé de la volonté de la France d’établir un plan d’aide à l’Afghanistan

L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a informé hier le chef de l’État, le général Émile Lahoud, de la volonté de son pays d’établir un plan international pour la restructuration politique et la reconstruction de l’Afghanistan. Le diplomate a été reçu dans la matinée au palais présidentiel où il a discuté avec le chef de l’État du sommet de la francophonie qui se déroulera l’année prochaine au Liban et de la position de la France par rapport aux frappes américaines et britanniques contre l’Afghanistan. L’entretien s’est déroulé en présence du premier secrétaire de l’ambassade de France, Alexis Le Cour-Grandmaison. Le président devait remettre à M. Lecourtier un message destiné à son homologue français, Jacques Chirac, en réponse à la missive que ce dernier lui avait adressée mardi et qui portait sur les assurances de la France concernant la tenue du sommet de la francophonie, en automne prochain, à Beyrouth. Le diplomate n’a pas voulu divulguer la teneur du message présidentiel «parce que ce ne serait pas convenable de ma part». «Mais c’est une réponse chaleureuse qui va grandement satisfaire les autorités de Paris», a-t-il déclaré, avant d’indiquer qu’il a informé le président de la volonté française d’œuvrer pour mettre sur pied un plan international d’aide à l’Afghanistan. «Ce plan, a-t-il expliqué, a une dimension politique, car il sera destiné à mettre en place les autorités (afghanes) représentatives et un gouvernement transitoire. Il a aussi une dimension humaine car, au-delà des opérations (d’assistance) d’urgence, il propose un véritable projet de développement du pays». «Nous avons le dessein de l’aider à repartir de bon pied, à se reconstruire et à se refaire selon les normes internationales les plus positives», a poursuivi M. Lecourtier. Selon le diplomate, le chef de l’État a souligné la nécessité d’«efforts collectifs pour l’Afghanistan visant à montrer que ce pays a un avenir, en dépit des problèmes qu’il connaît actuellement». Mais pour le président Lahoud, il faut que ces efforts soient fournis dans le cadre de l’Onu pour qu’ils soient généraux et qu’ils ne soient pas seulement l’œuvre de quelques pays. Le général Lahoud a également reçu le chef du PSP, M. Walid Joumblatt, pour un entretien qui s’inscrit dans le cadre du dialogue engagé par le chef de l’État avec les principales figures politiques du pays. Les discussions ont porté sur l’actualité internationale ainsi que sur une série de questions politiques et sociales qui n’ont pas été précisées. Le chef de l’État devait ensuite retenir son hôte à déjeuner. Plus tard, il a conféré avec le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, puis avec le directeur général du service de Sécurité de l’État, le général Édouard Mansour.