Sammak : Le terrorisme est un ennemi commun - aux musulmans et aux Américains

«Le terrorisme est un ennemi commun aux Arabes et aux musulmans, comme aux Américains et aux Européens», et pour y faire face «c’est un surcroît de compréhension et de coopération» qui sont nécessaires, et non «un surcroît d’actes de vengeance aveugle et de réactions impulsives», a affirmé hier M. Mohammad Sammak, secrétaire général et représentant de Dar el-Fatwa au Comité national pour le dialogue islamo-chrétien. M. Sammak réagissait à un incident survenu à Tripoli, où un feu avait été allumé devant le portail d’entrée de la cour de l’église grecque-orthodoxe Saint-Georges. «L’incident, a commenté M. Sammak, tout en étant isolé, reste très grave par sa portée symbolique (...), sa condamnation énergique n’est pas à la mesure des dégâts matériels qu’il a provoqués, qui sont minimes, mais à celle de sa gravité morale. Il est religieusement interdit de se venger sur un innocent. Combien plus quand cet innocent est un compatriote. Combien plus si cet “innocent” est un lieu de culte saint !» «Il est simpliste de croire qu’en s’attaquant à un sanctuaire chrétien, on se venge d’une agression contre une mosquée à Detroit ou Marseille. Ou qu’elle se trouve, l’église est une maison de Dieu (...) Combien plus si cette église se trouve au cœur du monde arabe et au Liban, et qu’elle fait donc partie des piliers de la société arabe et libanaise», a ajouté M. Sammak. Et le secrétaire général du Comité national pour le dialogue d’ajouter que les réactions de cette nature, aussi bien en Occident que dans les pays arabes et islamiques, sont peut-être encore à un stade spontané, mais qu’elles peuvent être sujettes à un effet «boule de neige» et échapper au contrôle des gouvernements, «ce qui serait une erreur grave». «Qui se comporte de la sorte se venge en fait sur sa propre personne et sa propre religion. Il est inadmissible que les droits des personnes, leurs lieux saints et leur religion, leurs cités ou leurs sociétés soient livrées à la merci d’une groupe de personnes simplistes ou induites en erreur. Plus que jamais auparavant, après les attentats du 11 septembre, l’unité du Liban est précieuse et garante de l’immunité des autres sociétés arabes», a conclu M. Sammak.