Le projet de loi sur les réserves - attend toujours son heure

Les appellations «forêt protégée» et «réserve naturelle» peuvent se rassembler de prime abord. Lina Yammout, responsable du projet des réserves naturelles au ministère de l’Environnement explique que «non seulement la réserve naturelle peut ne pas être une forêt (comme Tyr, qui est une plage), mais la gestion d’une réserve englobe autant la protection des arbres que celle de tous les autres éléments de l’écosystème». Aujourd’hui, Qammouha est une forêt protégée, il y est par conséquent interdit de couper des arbres, par exemple. Mais si elle est proclamée réserve, l’accent sera mis sur sa biodiversité, et elle devrait jouir, comme les sites de Ehden et du Chouf, d’une gestion pratiquée par une association locale. Les autorités et les ONG seront alors à la recherche d’un financement pour mener à bien leur projet. Par ailleurs, Mme Yammout insiste sur l’importance du nouveau projet de loi préparé par son ministère sur les réserves naturelles. «Cette nouvelle loi, si elle est adoptée, devrait révolutionner le concept des réserves», affirme-t-elle. «D’une part, la proclamation d’une réserve ne se fera plus par une loi, mais par un décret, ce qui simplifiera considérablement la procédure. D’autre part, le ministère aura désormais le droit d’exproprier des terrains privés dans le but d’en faire des réserves. Enfin, la nouvelle législation permettra aux associations qui gèrent les réserves de percevoir un droit d’entrée qui contribuera à leur budget». Le texte du projet de loi se trouve actuellement au Conseil des ministres et attend d’être adopté et pris transmis au Parlement.