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Actualités - ANALYSES

Terrorisme - Imad Moghnié, Ali Atwé et Hassan Ezzeddine ne seraient plus au Liban - Vigilance et expectative sont de mise

Le Liban est en émoi. Trois de ses ressortissants figurent sur la liste des «22 terroristes les plus dangereux du monde» (selon la liste publiée par le FBI) et il craint de faire les frais de leur action présumée ou réelle. Les autorités, elles, cherchent à calmer les esprits. À la Sûreté générale, on affiche une sérénité rassurante mais, même sans se l’avouer, tout le monde est dans l’expectative. Dès le matin, les téléphones de certains responsables ont commencé à sonner, les journalistes entamant tôt leur quête d’informations sur Imad Moghnié, Ali Atwé et Hassan Ezzeddine, «les trois terroristes» libanais figurant sur la liste du FBI. Les centraux du Palais de justice et de la Sûreté générale sont ainsi pris d’assaut, mais les réponses sont rares. Au niveau des autorités, on préfère prendre la situation avec calme. «Les Américains se sont contentés de publier une liste, dit-on. Ils n’ont pas encore révélé ce qu’ils attendaient des pays concernés». Pour les autorités, l’heure est donc à l’expectative. Si les Américains souhaitent des informations, le Liban verra ce qu’il peut donner, mais s’ils souhaitent la tête des personnes figurant sur la liste, ce sera une autre affaire. Les trois ne sont pas au Liban En effet, selon les autorités concernées, les trois hommes ne seraient pas sur le territoire libanais. Si Imad Moghnié est le plus connu d’entre eux, cela ferait belle lurette qu’il ne se serait plus manifesté au Liban, depuis notamment la mort de son frère Fouad, dans l’explosion d’une voiture piégée à Bir el-Abed en décembre 1996. En tout cas, les milieux officiels sont unanimes : on ne peut pas, selon eux, demander des comptes à l’État libanais pour des événements qui ont eu lieu alors qu’il ne contrôlait pas la situation. En 1985, date du détournement de l’avion de la TWA, les milices de tous bords contrôlaient le terrain et l’armée était paralysée, voire divisée à la suite de l’intifada du 6 février et les autorités officielles ne peuvent donc être tenues responsables de ce qui s’est passé à cette époque. Le Liban sous observation Selon certains milieux, en rouvrant ce passé que de nombreux libanais souhaiteraient oublier, les Américains cherchent à rappeler au Liban qu’il reste toujours sous observation et les milieux précisent : «Nous ne sommes certes pas dans l’œil du cyclone, mais nous devons rester vigilants». De son côté, le procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum s’est fait hier l’écho de cette volonté d’apaisement, voire de gain de temps, chez les autorités. Harcelé par les journalistes, il s’est contenté de déclarer que le Liban n’a pas encore reçu la liste des terroristes recherchés par le FBI. «Lorsque nous l’aurons entre les mains, nous verrons la procédure à suivre et ce qui nous est exactement demandé». Les milieux officiels profitent de cette occasion pour rappeler aux citoyens que depuis les événements de Denniyé, ils contrôlent la mouvance islamiste et opèrent régulièrement des rafles, dans la plus grande discrétion, dans les milieux où s’épanouissent les mouvements radicaux sunnites. «Si nous n’avions pas fait de même dans les milieux de l’opposition radicale chrétienne, déclare une source de sécurité, nous n’aurions pas pu le faire chez les musulmans. Mais notre politique sage et équilibrée est en train de porter ses fruits, la situation est bien contrôlée et le Liban n’est pas le théâtre de conflits religieux. Il est encore moins un terrain favorable aux extrémistes de tous bords». Pour Esbet el-Ansar, cataloguée par les États-Unis comme l’une des 27 organisations terroristes dont il faut geler les fonds, la même source est plus évasive. «Si ces gens se trouvent dans les camps palestiniens, nous n’allons pas provoquer un bain de sang pour les capturer. Mais dès qu’ils pointeront leur nez hors des camps, nous les attraperons, puisqu’ils sont réclamés par la justice libanaise. Mais, de toute façon, leurs activités sont limitées au camp, et nous les tenons à l’œil». En somme, les autorités se veulent rassurantes, le Liban ne sera pas la cible de représailles et il ne peut servir de terrain fertile au fanatisme. Quant aux Américains, s’ils demandent des informations, elles leur seront communiquées conformément aux procédures en vigueur au Liban, mais sous ce calme apparent, la vigilance reste de mise.
Le Liban est en émoi. Trois de ses ressortissants figurent sur la liste des «22 terroristes les plus dangereux du monde» (selon la liste publiée par le FBI) et il craint de faire les frais de leur action présumée ou réelle. Les autorités, elles, cherchent à calmer les esprits. À la Sûreté générale, on affiche une sérénité rassurante mais, même sans se l’avouer, tout...