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Actualités - OPINIONS

Frappes et attrapes

La guerre du Golfe nous avait familiarisés avec les frappes chirurgicales, celle d’aujourd’hui nous apprend les tapes sourdes-muettes. Ni «boum», ni «blom», ni «splash», ni vu, ni connu. Un écran télé désespérément vert, quelques loupiotes sans doute meurtrières dans un ciel opalescent… et, en médaillon, un expert qui sait beaucoup de choses, qu’il faudrait connaître mieux que lui pour savoir s’il n’est pas un âne. George W., qui n’a rien à voir avec deux fois George V, a entre-temps trouvé dans l’Afghanistan la cible de rêve : un pays lunaire pratiquant l’écologie sans le savoir, puisque sans autoroutes ni bagnoles turbo, et encore moins de gaz à effets de serre. Le «papa m’a dit» de la Maison-Blanche a parallèlement trouvé en Monsieur Laden le méchant idéal : un bonhomme sec et aride parachuté du néolithique, grincheux et pileux, mental obtus et esprit tordu. Le décor étant planté, fallait convaincre les Arabes de rester tranquilles. C’est fait : les roitelets du Golfe se tiennent cois, Saddam Hussein est vexé de n’avoir pas été soupçonné dans le massacre du 11 septembre et Damas a promis de regarder ailleurs en échange d’un strapontin au Conseil de sécurité. Y a que Beyrouth qui finasse avec les Américains en multipliant les demandes de précisions et de concisions sur les précisions. Mais l’ambassadeur US a dû provisoirement s’incliner, Mimile et Bouboule lui ayant, paraît-il, fait savoir que nous sommes indépendants… Il semble que Washington a maintenant d’autres projets et que le spectacle ne concerne pas que Mister Ben. Tout dépendra sans doute des États et des hommes qui seront prochainement appelés à déguster. En attendant, George W. doit secrètement ressasser son cauchemar afghan de la semaine dernière : «Tirer des missiles à 2 millions de dollars l’unité, dans une tente à 10 dollars, pour atteindre le cul d’un chameau». Guerre clandestine, attaques en catimini, explosions obscures… Comme tout est secret dans cette équipée, y a comme une impression que finalement même la victoire restera secrète.
La guerre du Golfe nous avait familiarisés avec les frappes chirurgicales, celle d’aujourd’hui nous apprend les tapes sourdes-muettes. Ni «boum», ni «blom», ni «splash», ni vu, ni connu. Un écran télé désespérément vert, quelques loupiotes sans doute meurtrières dans un ciel opalescent… et, en médaillon, un expert qui sait beaucoup de choses, qu’il faudrait...