Italie - Un MD87 de la SAS percute un Cessna avant de brûler - Une collision entre deux avions fait 118 morts à Milan

Une collision entre un avion de ligne de la compagnie aérienne scandinave SAS et un petit appareil privé à la suite d’une «erreur humaine» due à un épais brouillard hier à l’aéroport de Milan-Linate (nord) a fait 118 morts, selon un bilan officiel de cette catastrophe. Un dysfonctionnement de l’aéroport de Milan et une erreur humaine sont considérés comme les causes principales de l’accident. Le radar au sol ne fonctionnait pas lundi, a en effet déclaré le président de l’association des compagnies utilisatrices de Linate, Osvaldo Gammino. Ce radar sert à relever les mouvements à terre des appareils en cas de mauvaise visibilité. Il était «en manutention» depuis le 5 octobre, a précisé M. Gammino. L’avion de la SAS, un MD 87 avec 104 passagers et 6 membres d’équipage à destination de Copenhague, a heurté le petit avion à 08h15 (06h15 GMT) alors qu’il était en phase de décollage et s’est ensuite fracassé contre un hangar de bagages de l’aéroport, provoquant un incendie, a indiqué le juge Celestina Gravina, chargé de l’enquête. Tous les passagers – 56 italiens et 48 étrangers – et les membres de l’équipage de l’appareil de la SAS ont péri dans l’accident, a annoncé le ministre italien des Transports Pietro Lunardi au cours d’une conférence de presse, après s’être rendu sur les lieux de l’accident. Le ministre a confirmé qu’une erreur humaine était considérée comme la cause de cette catastrophe et a exclu l’hypothèse d’un attentat. Les quatre occupants du petit avion, un Cessna d’une compagnie privée allemande en provenance de Cologne, et quatre employés travaillant dans le dépôt de bagages ont également trouvé la mort. Un industriel italien Luca Giovanni Fossati, président des sociétés Star et Findimi, figure au nombre des victimes du Cessna, a annoncé sa famille. L’autre passager était le représentant de Cessna en Europe, Stefano Romanello. Les deux hommes avaient pris place pour un vol de démonstration en direction de Paris, selon les premières informations. Les circonstances de l’accident font l’objet d’une enquête, mais une première reconstitution montre que l’avion de la SAS se trouvait en bout de piste, en phase de décollage, avec une poussée maximale de ses moteurs, lorsqu’il est entré en collision avec le Cessna. «Il (le Cessna) n’aurait jamais dû croiser le vol de la SAS. Il aurait dû emprunter une toute autre piste», a affirmé M. Gammino. Selon lui, l’accident est la conséquence de la tentative de son pilote de «prendre un raccourci» pour se rendre sur sa piste d’envol. Après avoir touché le Cessna, l’appareil de la SAS est sorti de la piste et a fini sa course contre le hangar à bagages, provoquant un incendie, ont précisé des responsables de l’aéroport. Entre 20 et 25 personnes travaillaient normalement à l’heure de l’accident dans le hangar détruit, a indiqué un responsable de la sécurité de la société SEA, gestionnaire de l’aéroport. Ce hangar se trouve à environ 400 à 500 mètres de l’endroit sur la piste où normalement les roues d’un avion quittent le sol, selon la même source. Lundi en milieu de journée, quatre employés travaillant dans ce dépôt avaient pu être sauvés des décombres du bâtiment. Trois ont été hospitalisés, dont un dans un état grave. La récupération des corps était toujours en cours en milieu de journée. Le président de la République italienne Carlo Azeglio Ciampi a adressé un message de condoléances aux familles des victimes et au roi Carl Gustaf de Suède. «Je suis bouleversé par cette tragique fatalité qui a frappé la Suède et l’Italie», lui a-t-il déclaré. Le pape Jean-Paul II a pour sa part présenté lundi ses condoléances aux familles des victimes. Plusieurs accidents se sont produits ces 25 dernières années à l’aéroport de Milan-Linate, mais aucun n’avait fait de morts. L’aéroport de Milan-Linate, proche du centre-ville, est une escale «secondaire» de la capitale économique italienne. Le principal aéroport de la région est celui de Milan-Malpensa.