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Actualités - CHRONOLOGIES

« Soutien total » de l’UE qui prépare l’après-taliban

L’Union européenne a apporté hier son soutien total aux opérations militaires contre l’Afghanistan et commencé à préparer l’après-taliban en prônant la désignation d’un gouvernement intérimaire à Kaboul. «L’UE déclare sa pleine solidarité avec les États-Unis et son soutien total à l’action qui a été entreprise en légitime défense et en conformité avec la Charte des Nations unies et la (résolution) 1368», peut-on lire dans une déclaration adoptée par les ministres des Affaires étrangères des Quinze. Aucune voix discordante ne s’est fait entendre à Luxembourg. «Nous appuyons complètement cette action nécessaire de démantèlement du réseau mondial du terrorisme (...) qui a son quartier général en Afghanistan», a souligné le ministre portugais des Affaires étrangères Jaime Gama. La déclaration des Quinze parle d’actions «soigneusement ciblées» qui ne sont pas dirigées contre le peuple afghan. «Ces actions contre les terroristes sont des actions totalement ciblées et aussi proportionnelles», a renchéri le chef de la diplomatie autrichienne Benita Ferrero-Waldner. «Cette réaction et ces actions étaient devenues inévitables», a souligné lors d’une conférence de presse le chef de la diplomatie française Hubert Védrine en estimant qu’il fallait à la fois «éradiquer le terrorisme» et «libérer l’Afghanistan». Mais les Quinze se concentrent sur l’après-taliban, l’UE étant «déterminée à soutenir et aider le peuple afghan». Plusieurs idées, qui sont d’ailleurs contenues dans un «plan d’action» français transmis à la présidence belge de l’UE, semblent d’ores et déjà faire l’objet d’un consensus. «Nous nous trouvons d’accord à Quinze», a dit Hubert Védrine, qui a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas que la communauté internationale décrète la solution. «On ne va pas leur imposer une énième solution extérieure contre leur gré». L’urgence est de répondre à la crise humanitaire qui menace désormais en Afghanistan et dans les pays voisins : l’UE a annoncé pour cela une contribution de 316 millions d’euros. Mais il faut aussi une solution politique. «Le peuple afghan mérite un gouvernement qui est vraiment représentatif et qui répond à ses besoins et souhaits», peut-on lire dans la déclaration européenne. «Un tel gouvernement trouvera dans l’UE un partenaire disponible», souligne ce texte qui insiste sur le «rôle essentiel» que les Nations unies doivent jouer. Jaime Gama a évoqué «la désignation d’une administration transitoire» et d’un «gouvernement de transition», une formule qui se retrouve d’ailleurs dans le plan français. Pour Paris, cette administration provisoire représentative du peuple afghan, qui serait créée sous les auspices de l’ancien roi d’Afghanistan Zaher Chah, déterminerait les besoins de reconstruction et définirait les conditions d’un avenir démocratique. «(Le roi) est aujourd’hui un des symboles possibles de l’unité du pays et notamment pendant une période de transition», a expliqué Hubert Védrine. Les pays voisins de l’Afghanistan qui, comme le Pakistan, soutiennent l’action occidentale se verront récompensés. L’UE envisage ainsi de réactiver l’accord de coopération UE-Pakistan gelé après le coup d’État militaire en 1999 et les négociations pour la conclusion d’un tel accord avec l’Iran devraient s’en trouver considérablement accélérées. Les Quinze se sont également engagés à stimuler la lutte contre le terrorisme en coopération étroite avec les États-Unis en coupant ses sources de financement par le gel d’avoirs. Ils ont ainsi décidé de geler les comptes d’une série d’individus ou d’organisations qui figurent sur une liste américaine adoptée par le comité des sanctions de l’Onu. L’accroissement des risques terroristes en Europe après le déclenchement des attaques les inquiète par ailleurs. «Il faut maintenant être très vigilants dans toute l’Union», a souligné Benita Ferrero-Waldner.
L’Union européenne a apporté hier son soutien total aux opérations militaires contre l’Afghanistan et commencé à préparer l’après-taliban en prônant la désignation d’un gouvernement intérimaire à Kaboul. «L’UE déclare sa pleine solidarité avec les États-Unis et son soutien total à l’action qui a été entreprise en légitime défense et en conformité avec...