Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Moscou offre des couloirs aériens à Washington - Le conflit menace l’Asie centrale d’embrasement

La crainte d’un débordement du conflit afghan en Asie centrale, qui placerait Moscou sous pression, a suscité l’inquiétude en Russie alors que ce pays offrait des couloirs aériens aux Américains et commençait des livraisons d’armes à l’opposition antitaliban. Plusieurs députés de la Douma (Chambre basse) se sont alarmés des conséquences des frappes américaines pour l’Asie centrale ex-soviétique, craignant une déstabilisation de la région, où la Russie joue toujours un rôle-clef. «Il faut créer des camps de filtration pour que les terroristes ne s’introduisent pas (dans les pays de cette région) en se faisant passer pour des réfugiés», a déclaré le président de la Douma, le communiste Guennadi Seleznev. «Ce qui m’inquiète beaucoup, c’est l’attitude des taliban envers l’Ouzbékistan et le Tadjikistan», a-t-il ajouté. Les taliban ont notamment menacé l’Ouzbékistan d’une attaque lundi à la suite des frappes américaines et ils considèrent le Tadjikistan comme la base arrière de l’opposition afghane. «Le principal problème est la quantité énorme de réfugiés qui va déferler vers les frontières de la CEI (Communauté des États indépendants, 12 ex-républiques soviétiques)», a estimé de son côté Viatcheslav Volodine du parti OVR (centre-gauche). Un responsable de Iabloko (réformateur), Sergueï Ivanienko, a estimé que la Russie devrait augmenter son soutien politique et militaire aux ex-républiques d’Asie centrale. «La Russie n’a pas de véritables frontières avec les républiques d’Asie centrale. Les frontières du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan sont celles de la Russie», a affirmé ce député. La Russie est présente au Tadjikistan avec une division de 7 000 hommes et 11 000 gardes-frontières, mais ne dispose d’aucune force en Ouzbékistan. Ces deux ex-républiques soviétiques sont frontalières de l’Afghanistan. L’Ouzbékistan a accepté le débarquement d’environ un millier de soldats américains sur son sol pour des opérations de secours mais a exclu qu’ils mènent des attaques depuis son territoire contre l’Afghanistan, accusé par les États-Unis d’avoir donné asile à Ben Laden, tenu pour principal responsable des attentats du 11 septembre. Le Tadjikistan a donné lundi son feu vert à une utilisation de son espace aérien par les avions américains pour bombarder des bases terroristes en Afghanistan, selon un émissaire du gouvernement japonais Muneo Suzuki en visite à Douchanbé. Si cette information est confirmée officiellement, c’est la première fois que le Tadjikistan concrétise le soutien qu’il entend accorder à Washington. Ce pays pauvre, ayant connu une guerre civile de 5 ans entre autorités néocommunistes et islamistes (1992-1997), redoute un afflux de réfugiés. Quelque 300 000 Afghans pourraient fuir vers les pays de la CEI, avait récemment estimé le ministère russe des Situations d’urgence. Le président Vladimir Poutine a déclaré lundi, en donnant son soutien aux opérations américaines, ne pas douter que les États-Unis «feraient leur maximum pour que la population afghane» ne souffre pas des bombardements. Il a également remarqué avec satisfaction que «si les terroristes ont pu auparavant s’appuyer sur différents centres, ils ne le pouvaient plus». Avant que les attentats du 11 septembre ne changent la donne internationale, M. Poutine reprochait aux Occidentaux d’être trop à l’écoute des arguments des indépendantistes tchétchènes que Moscou considère comme des «terroristes». La Russie a également offert trois couloirs aériens aux États-Unis pour qu’ils puissent livrer leur aide humanitaire à l’Afghanistan, conformément aux engagements de coopération sans précédent avec Washington annoncés par M. Poutine le 24 septembre dernier. Des livraisons d’armes russes destinées à l’Alliance du Nord – chars T-55, blindés, munitions – sont également en cours, selon Interfax.
La crainte d’un débordement du conflit afghan en Asie centrale, qui placerait Moscou sous pression, a suscité l’inquiétude en Russie alors que ce pays offrait des couloirs aériens aux Américains et commençait des livraisons d’armes à l’opposition antitaliban. Plusieurs députés de la Douma (Chambre basse) se sont alarmés des conséquences des frappes américaines pour...