États-Unis - Le renseignement et « l’électronique » prendraient le pas sur l’action spectaculaire - Bush privilégie la guerre secrète

George W. Bush s’est dit prêt hier à lancer son pays, même seul, dans la bataille contre le terrorisme, alors que ses services de renseignements traquaient leur bête noire, Oussama Ben Laden. Parallèlement, et comme dans une volonté d’entretenir le flou autour de leurs intentions, les États-Unis ont présenté la guerre secrète comme une priorité absolue, prenant le pas sur une action militaire rapide et spectaculaire contre l’Afghanistan. «D’autres se fatigueront et s’épuiseront. Je comprends cela. Mais pas notre nation. D’autres se poseront des questions, mais pas notre nation. D’autres deviendront impatients, mais pas notre grande nation», a assuré le chef de la Maison- Blanche. Washington continue certes de brandir la menace d’une guerre pour aboutir à ses fins, mais les responsables US se sont mobilisés hier pour laisser entendre que les opérations militaires n’étaient pas imminentes. «Il n’y a rien de plus important dans cette guerre que l’information», a ainsi déclaré un responsable du Pentagone, parlant sous le couvert de l’anonymat. Pour sa part, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a souligné la complexité de ce «nouveau type de guerre». Il a décrit l’action d’une coalition de pays «à géométrie variable, qui doivent mener un combat autant électronique» que militaire. «Les uniformes de guerre seront aussi bien les costumes des banquiers, la tenue des programmeurs en informatique que les tenues de camouflage», a-t-il écrit dans une contribution au New York Times.