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Actualités - CHRONOLOGIES

Administration publique - Trois projets de loi déjà approuvés, annonce Ghassan Salamé - Nouvelle structure pour le ministère de la Culture

On l’attendait sur la francophonie, mais c’est de son ministère qu’il a parlé. Ghassan Salamé a annoncé hier en grande pompe l’adoption par le Conseil des ministres de trois projets de loi donnant enfin une structure au ministère de la Culture, qui existe pourtant depuis 1993. Mais il a refusé de considérer cette annonce comme une diversion par rapport au sommet de la francophonie qui doit en principe se tenir le mois prochain à Beyrouth. Pour lui, les deux sujets sont totalement indépendants et si l’annonce de la structuration a été faite hier, c’est que le Conseil des ministres l’a adoptée la veille, alors que les projets ont été présentés au printemps. Le quatrième ministre de la Culture (après Michel Eddé, Faouzi Hobeiche et Mohammed Youssef Beydoun) a finalement réussi à doter le ministère d’une structure…qui doit encore être approuvée par les députés. «C’est ma plus grande réalisation», a confié Ghassan Salamé aux journalistes un peu déçus par le contenu de sa conférence de presse. En vérité, même si par rapport à l’actualité, le thème paraît un peu décalé, la réalisation est en effet de taille. Créé en 1993, le ministère de la Culture n’a pu, depuis, se doter d’un cadre. Aujourd’hui, avec l’adoption d’une structure claire, la Fonction publique devrait organiser des concours pour le pourvoi à certains postes. Quant aux fonctionnaires désormais inutiles, leur sort ressemblera à celui de leurs collègues des autres ministères, notamment celui de l’Information. Sous couvert d’organisation, c’est en réalité une véritable réforme administrative qui sera effectuée si les projets de loi sont adoptés au Parlement. Selon le premier projet, le ministère de la Culture devrait être doté de deux directions générales, la première pour le développement culturel et la seconde pour le patrimoine et les antiquités. Chacune de ces directions générales comprend trois départements bien définis. Le second projet porte sur les établissements publics placés sous la tutelle du ministère. Actuellement, il n’y a que le Conservatoire national de musique. Mais si le projet est adopté, il y en aura trois autres : la Bibliothèque nationale, un projet auquel le ministre tient énormément, un organisme public pour les musées, qui comprendra, outre le Musée national, un musée d’arts plastiques qui doit être inauguré à Tripoli au début de l’année, et le Centre national de la culture, autrement dit le palais de l’Unesco, qui doit être réhabilité de manière à devenir progressivement le siège naturel de l’Orchestre symphonique national. Le troisième projet de loi traite des biens culturels privés, qu’il faut protéger. Attirer les compétences Salamé a ensuite exposé deux projets de loi déjà prêts, mais qui attendent d’être adoptés par le Conseil des ministres : le premier est consacré aux bâtiments qui devraient être classés patrimoine national et préservés dans ce but ; le second se propose de créer une chaîne de télévision culturelle, destinée à promouvoir et à diffuser la production culturelle libanaise. Cette chaîne, qui ne sera pas à but lucratif, serait placée sous la tutelle du ministère de la Culture. On voit mal toutefois comment le gouvernement, qui ne sait pas trop quoi faire de la chaîne nationale Télé-Liban, peut se lancer dans une nouvelle aventure, de surcroît spécialisée et sans bénéfices concrets. Mais le ministre a fait la différence entre la situation de Télé-Liban et celle de la chaîne qu’il propose de créer. Selon lui, les objectifs et l’optique générale sont différents. Enfin, le ministre et son équipe se proposent encore d’élaborer trois nouveaux projets de loi, sur les antiquités – la loi actuelle, qui date de 1932, étant plus ou moins tombée en désuétude –, sur la réglementation des relations entre le ministère et les diverses organisations culturelles et enfin sur la réglementation du commerce des œuvres des pièces d’antiquités. Le ministre a précisé que tous ces préparatifs exigent, pour se concrétiser, d’attirer de nombreuses compétences. C’est ce que son département espère réaliser. Salamé n’est pas peu fier d’ajouter que tous ces projets peuvent être exécutés sans un accroissement du budget du ministère de la Culture. «Au contraire, a-t-il lancé, je suis de ceux qui souhaitaient des coupures plus importantes dans le budget. En tout cas, je n’ai pas demandé une augmentation, je compte plutôt sur les aides étrangères et locales. Savez-vous que mon ministère n’a pas déboursé un sou pour les activités culturelles pour l’année de la francophonie ? Je compte d’ailleurs rééditer l’expérience pour l’année prochaine avec le sommet arabe qui devrait se tenir à Beyrouth…». Au fait, le sommet de la francophonie se tiendra-t-il comme prévu, dans un mois ? «Bien sûr, affirme le ministre qui doit entendre cette question trente-six fois par jour. Mais de toute façon, cela n’a rien à voir avec la structure du ministère».
On l’attendait sur la francophonie, mais c’est de son ministère qu’il a parlé. Ghassan Salamé a annoncé hier en grande pompe l’adoption par le Conseil des ministres de trois projets de loi donnant enfin une structure au ministère de la Culture, qui existe pourtant depuis 1993. Mais il a refusé de considérer cette annonce comme une diversion par rapport au sommet de la...