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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-USA - Bush veut abattre financièrement l’organisation d’Abou Mahjane - Esbet al-Ansar, une vieille connaissance pour la justice

La nouvelle est tombée comme un couperet, même si les Libanais s’y attendaient un peu, en raison des rumeurs circulant depuis quelques jours. Mais ils ne s’attendaient certes pas à l’exhumation de l’organisation palestino-libanaise Esbet al-Ansar qui n’a plus fait parler d’elle depuis les événements de Denniyé en décembre 1999. C’est pourtant elle que le président américain Georges Bush désigne parmi les cibles à abattre financièrement. Pour la justice libanaise, Esbet al-Ansar est, en tout cas, une vieille connaissance et elle l’a combattue bien avant que le reste du monde ne connaisse son existence. L’organisation présidée actuellement par le palestinien Abou Mahjane, alias Abdel Karim Saadi, a commencé à faire parler d’elle lors de l’assassinat du chef des Ahbaches (organisation islamique sunnite modérée proche de la Syrie), cheikh Nizar Halabi, en 1995, devant son domicile à Beyrouth. Enquêtant sur cette affaire spectaculaire, la justice libanaise est tombée sur l’organisation d’Abou Mahjane, les coupables ayant non seulement reconnu le crime mais en ayant aussi tiré fierté, affirmant avoir tué un mécréant. Les trois principaux coupables ont été condamnés à mort et exécutés dans ce qui se voulait une justice exemplaire, mais le chef de l’organisation Abou Mahjane, réfugié en principe dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué (proche de Saïda) est resté introuvable, voire intouchable. Il ne s’est pas calmé pour autant. Selon les informations parvenues aux autorités, il continuait à prêcher dans la mosquée du camp et à enrôler de nouvelles recrues, toutes embrigadées sous la bannière d’un islam pur et dur. C’est ce même groupe que la justice a retrouvé impliqué dans une tentative d’assassinat d’un autre cheikh sunnite modéré, le mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji. Cette fois-ci, la tentative ayant échoué de justesse, il n’y a pas eu de condamnation à mort, mais des peines de prison allant de la perpétuité à plusieurs années de détention. La justice s’est toujours voulue ferme à l’égard de cette mouvance islamique, ayant des ramifications à Saïda, et au Nord, notamment dans le camp palestinien de Nahr el-Bared et dans les quartiers pauvres de Tripoli. Mais Abou Mahjane est cette fois aussi resté introuvable et il est considéré comme un inculpé en fuite, plusieurs fois condamné à mort par défaut, alors qu’il se cacherait à Aïn el-Héloué, camp inaccessible aux autorités libanaises pour des considérations régionales. La justice a une nouvelle fois retrouvé Abou Mahjane dans les événements de Denniyé en décembre 1999. Et c’est là, dans l’acte d’accusation établi par le juge Hatem Madi, qu’un lien a été établi entre les groupes de jeunes fondamentalistes de Denniyé, les cellules de Esbet al-Ansar présidées par Abou Mahjane, toujours basé à Aïn el-Héloué, et Oussama Ben Laden. C’est là aussi qu’on a commencé à entendre parler de ceux qui seront plus tard communément appelés «les Afghans arabes», ces partisans arabes – dont certains libanais comme Abou Aïcha alias Bassam Kenj tué par l’armée à Denniyé – du milliardaire séoudien entraînés en Afghanistan. Mais la riposte de l’armée libanaise et des autorités en général a été très dure à l’égard de ces groupes, afin, justement, comme on l’avait dit à l’époque, de ne pas «transformer le Liban en une nouvelle Algérie». La plupart des fondamentalistes ont été tués et les autres, sauf un petit nombre qui a réussi à prendre la fuite, arrêtés. Mais Abou Mahjane, lui, n’a jamais été inquiété et son Esbet al-Ansar n’a pas été dissoute, pour des raisons qui n’ont jamais été bien expliquées. Ce chef insaisissable est pourtant l’homme qui fait l’objet du plus grand nombre de condamnations à mort par défaut au Liban…
La nouvelle est tombée comme un couperet, même si les Libanais s’y attendaient un peu, en raison des rumeurs circulant depuis quelques jours. Mais ils ne s’attendaient certes pas à l’exhumation de l’organisation palestino-libanaise Esbet al-Ansar qui n’a plus fait parler d’elle depuis les événements de Denniyé en décembre 1999. C’est pourtant elle que le président...