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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-France - Long entretien et déjeuner de travail samedi entre le Premier ministre et Jacques Chirac - Hariri dénonce les informations sur des frappes éventuelles contre le Liban ou la Syrie

Le Premier ministre Rafic Hariri était avant-hier samedi au palais de l’Élysée, à Paris. Où il a été reçu pendant deux heures et demie par le président français Jacques Chirac, en présence de l’ambassadeur libanais Élysée Alam et de son conseiller pour les affaires européennes Basil Yared. L’entretien, qui a notamment été axé sur les derniers événements sur la scène internationale après les attentats terroristes du 11 septembre dernier, a été suivi par un déjeuner de travail entre les deux hommes. Également au centre des discussions entre Jacques Chirac et Rafic Hariri, le communiqué publié vendredi dernier à Bruxelles à l’issue du sommet européen des chefs d’État et de gouvernement, consacré à la lutte contre le terrorisme. Et plus particulièrement un des paragraphes de ce communiqué, parlant de «tous les efforts que fournira l’Union européenne en coopération avec les États-Unis et la Russie, afin d’aboutir à une solution durable à la crise au Proche-Orient», une solution évidemment basée sur les résolutions des Nations unies. Cette volonté européenne a d’ailleurs été interprétée comme un premier signe reliant les efforts visant à mettre sur pied une coalition internationale contre le terrorisme à la nécessité d’arriver à un règlement dans la région. Le président français a également informé le Premier ministre de ses contacts à Washington et de sa rencontre avec le président Bush. Lui faisant part de la «détermination claire, indiscutable et non négociable» de ce dernier. Et que «l’Europe soutient entièrement» la lutte contre le terrorisme, et ce «dans toutes les parties du monde, Europe et Amérique incluses». Jacques Chirac a également confirmé à Rafic Hariri que «les États-Unis sont convaincus de la totale culpabilité du réseau Ben Laden» dans les attaques terroristes contre New York et Washington. Et que, par conséquent, «toute l’attention est focalisée, actuellement, sur Oussama Ben Laden et son organisation». Et à sa sortie du palais de l’Élysée, le Premier ministre a répondu aux questions des journalistes. En voici les principaux extraits : Q. Est-ce que le président Chirac a confirmé sa présence au sommet de la francophonie, et la tenue de celui-ci à la date prévue ? R. «Nous avons évoqué ce dossier et rien de nouveau ne permet de dire que ce sommet ne se tiendra pas à la date prévue». Q. Craignez-vous une frappe contre le Hezbollah dans la cadre de la lutte dont parlent les Américains ? R. «Non, nous n’envisageons pas cela. Et je ne pense pas que ce sujet soit envisageable dans l’absolu». Q. Comment va réagir le gouvernement face aux demandes américaines au sujet des organisations que les États-Unis considèrent comme terroristes ? R. «La position libanaise est claire. Notre pays a souffert du terrorisme, et la vague d’attentats terroristes qui a frappé les États-Unis a causé la mort de Libanais. Le Liban a chèrement payé le prix du terrorisme qui l’a frappé de plein fouet pendant les vingt ans de guerre. Il est donc naturel que nous fassions partie de l’effort mondial de lutte contre le terrorisme à travers la planète». Q. Avez-vous rencontré la veille le ministre séoudien des Affaires étrangères ? R. «Les contacts avec l’Arabie séoudite sont continus». Q. Avez-vous été rassuré par le président Chirac sur le fait que le Liban et la Syrie ne seront pas concernés par les frappes américaines ? R. «La question d’une frappe contre le Liban ou la Syrie n’est pas à l’ordre du jour, et personne n’en parle. Le Liban et la Syrie ne sont pas concernés, et il est regrettable que certains organes de presse arabes en fassent état». Q. Ceci a eu lieu à la suite des déclarations de l’ambassadeur US. R. «C’est faux. L’ambassadeur américain a parlé de coopération entre le Liban et les États-Unis. Et le Liban a été le premier pays arabe à avoir condamné les attentats, le troisième pays au monde après la Grande-Bretagne et la France. Le Liban est la victime de ce terrorisme, et nous sommes en train de coopérer avec les Américains et les Européens». Q. Le Liban fera-t-il partie de cette alliance à laquelle appellent les USA ? R. «Jusqu’à présent nous avons condamné tout ce qui s’est passé, et nous avons dit que nous étions prêts à coopérer avec la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme». Q. Le Liban va-t-il se joindre à la coalition internationale ? R. «Comme vous le savez, ce sont les USA qui mènent cette coalition. Notre volonté de coopérer et de participer a été exprimée, et ceci dépend de la manière dont les États-Unis vont réagir». Q. Le président Moubarak a déclaré que la participation de n’importe quel pays arabe à la coalition internationale nécessite une décision arabe dans le cadre de la Ligue. Êtes-vous d’accord ? R. «Je ne pense pas qu’il y ait un pays arabe qui n’ait pas fait part de sa volonté de participer à cette coalition. Parce que le terrorisme est contre l’islam, contre l’arabité, contre nos principes, notre morale, nos croyances et notre passé. Par conséquent, je ne vois pas quel pays islamique ou arabe pourrait adopter une position différente». Q. Avez-vous évoqué avec le président Chirac le dossier économique ? Et est-ce que les événements influeront sur la situation économique libanaise ? R. «Il va sans dire que la situation économique mondiale est affectée par ce qui s’est passé. Le Liban a été le moins affecté, étant donné son appartenance à la région arabe. Et une grande quantité d’argent qui transitait pour être investie du Proche-Orient en Europe et aux États-Unis est aujourd’hui protégée. Et il y a des possibilités qu’elle se dirige de nouveau vers le Liban plus que n’importe où ailleurs. Quant à Paris II, je pense qu’il suit son chemin, et que rien n’empêche sa tenue».
Le Premier ministre Rafic Hariri était avant-hier samedi au palais de l’Élysée, à Paris. Où il a été reçu pendant deux heures et demie par le président français Jacques Chirac, en présence de l’ambassadeur libanais Élysée Alam et de son conseiller pour les affaires européennes Basil Yared. L’entretien, qui a notamment été axé sur les derniers événements sur la...