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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

SANTÉ - Une maladie qu’il est presque impossible de prévenir - La chimiothérapie d’induction, principal traitement du cancer de l’estomac

Les symptômes du cancer de l’estomac et les nouvelles thérapies développées dans ce domaine ont été au centre d’une interview accordée à L’Orient-Le Jour par le Dr Roland Bugat, professeur de médecine et responsable du département d’oncologie médicale à l’Institut Claudius Regaud, à Toulouse (France). Cette interview s’inscrit dans le cadre du Congrès arabe international de lutte contre le cancer qui s’est tenu à la Maison du médecin libanais, à Beyrouth. «Il est presque impossible de prévenir un cancer de l’estomac, les causes de cette maladie étant toujours inconnues, explique le Dr Bugat. Mais on sait que c’est une maladie très fréquente chez les Asiatiques, qui effectuent des campagnes de dépistage à grande échelle en vue d’un diagnostic précoce de la maladie». Mais pour cela, il faut tenir compte des symptômes, qui ressemblent à ceux de l’ulcère, soit une difficulté pour digérer ou avaler, des brûlures à l’estomac ou des douleurs au creux du sternum. «Ces troubles, liés à l’alimentation, sont généralement attribués au stress, à l’inquiétude, éventuellement à un ulcère, alors qu’il s’agit en fait d’un cancer», précise-t-il. Les traitements de ce cancer dépendent des stades de la maladie. Dans les stades précoces, la chirurgie peut être très efficace, notamment si elle est complétée par un traitement adjuvant combinant la radiothérapie à la chimiothérapie. «Dans les stades avancés, qui représentent plus de la moitié des cas, la chirurgie ne constitue sûrement pas un traitement de référence, fait-il remarquer. La chirurgie n’est efficace que si elle enlève toute la tumeur. Malheureusement, on constate que les spécialistes gardent le réflexe d’opérer, même dans les cas non opérables. Cela n’avance pas le pronostic de la maladie et ne sert pas l’intérêt du malade». Depuis cinq ans, la chimiothérapie a fait ses preuves dans le traitement des tumeurs à l’estomac. Le Dr Bugat indique que la chimiothérapie, dite d’induction, permet de réduire la tumeur. «Le chirurgien pourrait ainsi opérer dans des conditions stratégiquement plus opportunes pour le malade», constate-t-il. Et d’ajouter : «Le traitement de chimiothérapie est hautement conseillé quand il s’agit d’un stade avancé de la maladie. Actuellement, le patient peut, sous chimiothérapie, coexister avec sa maladie et concevoir des projets pour son avenir». Mais à chaque médaille son revers. La chimiothérapie ne demeure pas sans effets secondaires. Le Dr Bugat explique qu’elle peut causer une anémie, ainsi que des troubles digestifs sous forme de nausée. «Mais il existe des traitements de confort qui permettent de réduire ces effets secondaires», rassure-t-il. Et de noter : «Un patient ne peut pas refuser a priori un traitement de chimiothérapie à cause de ses effets secondaires. Croire que la chimiothérapie est une condamnation à perpétuité est une mauvaise idée reçue dans le grand public et que les médecins doivent absolument combattre. Il ne faut poursuivre un traitement qu’à partir du moment où l’intérêt du patient est complètement préservé». Les nouveaux arguments thérapeutiques ne manquent pas, selon le spécialiste, mais il faut que les médecins sachent les utiliser. «Malheureusement je constate que les indications de chimiothérapie d’induction ne sont pas fréquentes, car chacun des spécialistes garde le monopole de son action», déplore-t-il. Est-ce que la génétique moléculaire pourrait être une solution aux cancers, dans le futur ? «Indiscutablement, la connaissance de la cellule à l’échelle moléculaire constitue un outil extrêmement puissant qui commence à porter ses fruits, répond le Dr Bugat. Les spécialistes peuvent s’en servir soit dans le diagnostic, soit dans le traitement. La biologie moléculaire constitue un développement important au niveau des traitements, d’autant que de nouvelles molécules ont été issues à partir des données de cette science. Mais la grande question qui se pose est de savoir si ces molécules, qui n’ont pas été encore transformées en médicaments, vont se substituer à la chimiothérapie ou s’associer à elle pour booster son effet. Nous n’avons pas encore la réponse».
Les symptômes du cancer de l’estomac et les nouvelles thérapies développées dans ce domaine ont été au centre d’une interview accordée à L’Orient-Le Jour par le Dr Roland Bugat, professeur de médecine et responsable du département d’oncologie médicale à l’Institut Claudius Regaud, à Toulouse (France). Cette interview s’inscrit dans le cadre du Congrès arabe international...