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Actualités - REPORTAGES

SOCIAL - Le nombre de déficients physiques ou mentaux augmente de 25 000 personnes par jour dans le monde - Bientôt, un département pour s’occuper spécialement des handicapés

Le nombre de personnes handicapées dans le monde s’accroît de 10 millions par an, soit près de 25 000 par jour, si bien qu’une nouvelle donne s’impose. Les moyens de réinsérer dans la vie civile les personnes atteintes de déficience physique ou mentale ont fait l’objet d’un séminaire qui s’est tenu à l’hôtel Marriott et auquel ont participé des experts libanais, jordaniens, syriens, irakiens et palestiniens ainsi que des représentants d’organisations de personnes handicapées. Ce séminaire a achevé ses travaux samedi dernier. Il est désormais inconcevable de suivre dans le domaine social la politique de l’autruche et d’ignorer l’existence de personnes atteintes de troubles physiques ou mentaux. Il faudrait chercher plutôt à les intégrer dans la société : tel est l’objectif principal que s’est fixé le ministère de la Santé, de concert avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans l’allocution qu’il a prononcée au cours de la cérémonie qui a marqué l’ouverture des travaux du séminaire en question, le représentant du ministère de la Santé, M. Ibrahim el-Hajj, a insisté notamment sur «le manque, au sein du ministère, de fonctionnaires qui devraient s’occuper des revendications des handicapés». Il a souligné sur ce plan qu’une direction des handicapés verra bientôt le jour. Pour sa part, M. Hussein Abdel Rizak al-Jazairi, directeur du Bureau régional de la Méditerranée orientale, relevant de l’OMS (EMRO), a fait remarquer, dans son intervention qui a été lue par M. Habib Latiri, représentant de l’OMS au Liban, que «les services offerts actuellement sont loin d’être en mesure de subvenir aux besoins des personnes handicapées». «Il existe un écart flagrant entre les services fournis et ce qui est requis, du fait du manque de professionnels formés pour travailler dans ce domaine, explique M. Jazairi. De plus, ces services sont fournis uniquement dans des institutions renommées qui sont situées en général dans les grandes villes. Il en résulte que la majorité des personnes atteintes de trouble physique ou mental est mise au ban de la société», a-t-il souligné. Le centre de réinsertion CBR M. Jazairi a, par ailleurs, souligné qu’«au début des années 80, le concept de “centre de réinsertion” (CBR) est né grâce à une nouvelle approche de la nature de l’infirmité qui devrait être perçue comme un problème de “société” plutôt qu’un problème “individuel”». «Le but fondamental du CBR est de permettre aux personnes handicapées d’utiliser au maximum leurs capacités physiques et mentales et d’avoir accès à tous les services ordinaires en vue de faciliter leur intégration au sein de leur communauté», a-t-il poursuivi. M. Jazairi estime, d’autre part, qu’«on ne saurait promouvoir le développement d’un pays sans qu’il n’y ait étroite collaboration entre les handicapés, d’une part, et leurs familles, communautés et autres secteurs et institutions comme la santé et l’éducation, d’autre part». M. Enrico Pupulin, responsable au sein de l’OMS de la réinsertion sociale des handicapés, a indiqué dans ce cadre que «le CBR ne travaille pas uniquement avec le ministère de la Santé, mais également avec d’autres départements ministériels comme l’Éducation». «Depuis les années 80, les organisations des personnes handicapées ont réussi à faire pression sur leurs gouvernements afin de les pousser à promulguer des lois qui protègent leurs droits», a déclaré M. Jazairi. Et de rappeler à cet effet une des victoires remportées dans ce domaine, à savoir la résolution 48/96 des Nations unies qui consacre le droit des personnes atteintes de déficience physique ou mentale à l’égalité des chances. Dans ce cadre, M. Jazairi a précisé que «plusieurs pays permettent aux personnes handicapées de participer à la vie sociale et les considèrent comme des membres actifs de leurs sociétés». Problème et lacunes «Certes, le CBR a réussi à accomplir l’impossible sans toutefois pour autant combler toutes les lacunes, a poursuivi M. Jazairi. Ainsi, les groupes les plus défavorisés comme les enfants de moins de quatre ans, les femmes, les réfugiés, les populations minoritaires et les indigènes n’ont pas accès aux services nécessaires». M. Pupulin a d’ailleurs abondé dans le même sens mettant l’accent sur «l’importance de mettre à jour la stratégie du CBR». «Le livret du CBR qui a été publié à la fin des années 80 n’a été ni revu ni corrigé depuis», a-t-il souligné. «En outre, le CBR est soumis à nombre de contraintes notamment à cause du gouvernement qui dépend des aides extérieures et n’est pas capable d’apporter son soutien au projet de réinsertion. De tous temps, il ne lui a alloué dans son budget que des sommes modiques», a ajouté M. Jazairi. «Le CBR fait face à d’autres difficultés comme le manque de coordination entre le gouvernement et les organisations non gouvernementales (ONG), le manque d’échanges d’informations au niveau national aussi bien qu’international», a-t-il poursuivi. «La région de la Méditerranée orientale possède une solide infrastructure, mais n’est cependant pas mobilisée pour servir les handicapés», a ajouté M. Jazairi, espérant que tous ces problèmes seront soulevés durant l’atelier de travail. Et de conclure en formulant le souhait que «ce séminaire puisse porter des fruits et améliorer la situation des handicapés dans la région».
Le nombre de personnes handicapées dans le monde s’accroît de 10 millions par an, soit près de 25 000 par jour, si bien qu’une nouvelle donne s’impose. Les moyens de réinsérer dans la vie civile les personnes atteintes de déficience physique ou mentale ont fait l’objet d’un séminaire qui s’est tenu à l’hôtel Marriott et auquel ont participé des experts libanais,...