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Actualités - ANALYSES

Le Parlement et le gouvernement doivent partager - la responsabilité des choix difficiles

Le Parlement approuvera-t-il le projet de budget 2002 aussi vite que l’avait fait le Conseil des ministres ? Pourra-t-il passer outre à d’autres majorations, notamment la taxe sur l’essence ? D’aucuns dans les milieux politiques estiment que l’Assemblée nationale doit assumer avec le gouvernement la responsabilité de ces choix difficiles et douloureux pour augmenter les recettes du Trésor car toute autre mesure visant à réduire le déficit serait encore plus dure. Selon les mêmes sources, si les gouvernements précédents avaient eu le courage de prendre ce genre de décisions impopulaires, l’augmentation des taxes et des impôts aurait eu certainement plus d’effet qu’aujourd’hui. Par conséquent, s’il est vrai que la pilule fiscale est amère, elle est aussi indispensable. De fait, les alternatives financières du Libanais sont actuellement limitées : soit il accepte la majoration du prix de l’essence, soit il admet que soient amputées d’autant les prestations sociales dans les domaines de l’enseignement et de la santé par exemple. Et encore, c’est la stabilité monétaire du pays qui serait surtout en jeu au cas où l’on persisterait à rejeter l’option de la nouvelle taxe sur l’essence. Dans ces milieux politiques, on estime ainsi qu’il est préférable pour le citoyen de sacrifier 10 à 20 % de son salaire en vue de consolider la valeur de la livre, de diminuer le déficit et le service de la dette publique, plutôt que de voir son salaire et ses rentes réduits de moitié suite à une dévaluation de la monnaie nationale. En clair, il s’agit donc pour les députés d’avoir le courage de souscrire aux décisions difficiles prises par le gouvernement, même au détriment de leur popularité ; car à terme, un rétablissement de la situation économique du Liban renflouerait encore plus leur popularité. Pour ces mêmes sources, il est donc évident que le gouvernement incitera le Parlement à partager les responsabilités nationales lorsque le projet de budget sera débattu. Du reste, ces mesures auraient dû être prises il y a longtemps si certains responsables, députés et syndicalistes n’avaient pas poussé les hauts cris à l’idée d’une augmentation des charges fiscales. La coopération entre l’Exécutif et le Législatif est plus que jamais nécessaire en ces circonstances précaires que traverse le pays sur le plan économique. Une telle coopération n’est pas seulement indispensable au niveau du budget mais aussi au niveau des privatisations, qui doivent être décidées avec beaucoup de doigté et de précaution. En effet, des décisions hâtives ou au contraire trop lentes pourraient être fatales pour l’économie du pays. Du reste, dès l’instant où la Chambre cesse d’être un obstacle aux projets du gouvernement concernant la réduction du déficit et de la dette publique, l’Exécutif doit alors assumer l’entière responsabilité de l’échec de ses choix économiques et financiers. L’essentiel à présent est que l’État parvienne à tenir ses engagements quant au maintien du déficit à 40 %. Des dépenses hors budget devraient ainsi être prohibées car dans ce cas, le déficit pourrait s’élever à 45 ou même à 65 %. L’important aussi est qu’il n’y ait pas une erreur d’évaluation au niveau du montant des recettes et des dépenses de la part du gouvernement. Les Libanais sont prêts à faire des sacrifices et à accepter une majoration des charges fiscales pourvu que la crise économique soit en voie de règlement et que la stabilité financière et monétaire soit préservée. Par contre, si le peuple constate que toutes les mesures prises par le pouvoir n’améliorent en rien sa situation, le gouvernement assumera sans doute seul l’échec de sa politique et son départ ferait alors l’objet d’une revendication générale. Le ministre des Finances Fouad Siniora a été clair : l’augmentation de la taxe sur l’essence est la seule option valable à l’heure actuelle. Selon lui, tous les Libanais doivent comprendre que c’est la seule et dernière chance qui s’offre au pays si l’on veut redresser l’économie. Les milieux politiques répondent aussitôt à M. Siniora : le gouvernement doit aussi comprendre de son côté que si la situation économique continue à se détériorer malgré tous les sacrifices consentis, c’est lui qui en paiera le prix en étant contraint à démissionner.
Le Parlement approuvera-t-il le projet de budget 2002 aussi vite que l’avait fait le Conseil des ministres ? Pourra-t-il passer outre à d’autres majorations, notamment la taxe sur l’essence ? D’aucuns dans les milieux politiques estiment que l’Assemblée nationale doit assumer avec le gouvernement la responsabilité de ces choix difficiles et douloureux pour augmenter les...