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Actualités - CHRONOLOGIES

Réactions - Condamnations, accusations et dénonciation de Washington - Le Hezbollah : Ne pas se laisser entraîner par les États-Unis

Les réactions à la vague d’attentats terroristes qui a frappé les États-Unis mardi dernier se sont poursuivies tout au long du chômage de fin de semaine, allant de la condamnation à l’appel à Washington en vue d’éviter toute riposte massive, en passant par la dénonciation des USA. C’est dans cette dernière catégorie que s’inscrivent les réactions que le massacre de milliers de personnes innocentes a suscité de la part du Hezbollah et du député Walid Joumblatt. Le Hezbollah a appelé à empêcher les États-Unis de «riposter par tous les moyens» aux attentats qui ont frappé New York et Washington le 11 septembre, tout en déplorant «la mort d’innocents». Dans une première réaction, six jours après les attentats, le Hezbollah a appelé à «ne pas céder à la panique que les États-Unis ont voulu susciter à travers le monde pour avoir les mains libres afin de riposter par tous les moyens en invoquant la lutte antiterroriste». «Nous regrettons la mort d’innocents partout dans le monde», poursuit le communiqué du Hezbollah, qui évite de dénoncer explicitement les attentats du 11 septembre. «La question est de savoir si la véritable politique américaine consiste à punir les responsables des attaques ou à profiter de la situation pour accentuer sa mainmise sur le monde», ajoute le communiqué. Le Hezbollah a, par ailleurs, exprimé sa crainte que la situation aux États-Unis n’occulte «les agressions israéliennes contre le peuple palestinien qui paie d’un prix élevé son aspiration à un État indépendant». Selon le Hezbollah, «la cause palestinienne (…) risque de s’affaiblir à l’ombre des nouvelles alliances mondiales et de la nouvelle guerre» qui se profile. En conclusion, le communiqué a appelé «la nation musulmane» à déployer tous les «efforts politiques et médiatiques possibles face au danger à venir». Joumblatt accuse la CIA et le Mossad L’ancien ministre Walid Joumblatt a accusé les services de renseignements américains et israéliens (CIA et Mossad) d’être à l’origine des attentats et affirmé que Oussama Ben Laden était «un agent américain», dans des propos publiés samedi. «Il s’agit d’un grand coup monté par la CIA et le Mossad (...) pour provoquer une nouvelle guerre et appauvrir le Proche-Orient et l’occuper», a-t-il estimé. Évoquant le transfuge séoudien Oussama Ben Laden, accusé par les États-Unis d’être responsable des attentats, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) l’a qualifié d’«invention des services de renseignements américains qui a choisi de lutter, avec l’appui de l’Amérique, contre les Soviets en Afghanistan». «Il faut savoir si les services américains ne sont pas impliqués dans le déclenchement d’une guerre sans merci de l’Amérique et de l’Occident raciste contre les Arabes et les musulmans», a-t-il ajouté. M. Joumblatt, qui défend le droit des Palestiniens à un État indépendant, a manifesté son appréhension de voir «la guerre contre le terrorisme» se transformer en un «massacre des Palestiniens». «Sous le slogan de la lutte contre Ben Laden, les sionistes vont-ils commettre un grand massacre en Palestine pour pousser ses habitants arabes à l’exode et va-t-on donner le feu vert (au Premier ministre israélien Ariel) Sharon pour perpétrer ce massacre ?», s’est-il demandé. M. Joumblatt, qui présidait une cérémonie au Chouf, avait demandé à l’assistance, avant son discours, d’observer une minute de silence à la mémoire des « innocents morts aux États-Unis dans le World Trade Center». Cette minute de silence a également été observée en hommage aux «Arabes tombés en Palestine, au Liban-Sud, en Syrie, en Jordanie et en Irak dans la juste lutte contre Israël». L’Uma : les martyrs américains L’Union maronite américaine (Uma) a déploré «la tragédie de New York et Washington qui a coûté la vie à des milliers de victimes innocentes qui sont en fait les martyrs américains de la liberté et de la démocratie». Dans un communiqué publié à partir de Washington, l’Uma a assuré que le Liban, «victime du terrorisme international depuis la seconde moitié des années 1970, partage l’horreur vécue par le peuple américain. (…) Le peuple libanais a été, quinze années durant, la victime de groupes terroristes et d’organisations fondamentalistes». «Depuis 1983, le sang des Américains s’est mêlé au sang des Libanais lors de l’assassinat des Marines, de la destruction de l’ambassade américaine, du meurtre d’ambassadeurs, de diplomates et d’officiers américains et de l’exécution d’otages innocents. Tous ces crimes ont été ordonnés, planifiés et exécutés par des régimes dont le nom apparaît sur la liste américaine des pays encourageant le terrorisme», a poursuivi le communiqué. L’Uma rappelle les différents massacres perpétrés au Liban par les organisations fondamentalistes, dont «le dernier remonte à 21 mois avant la date du massacre de Manhattan, quand le même groupe qui a perpétré l’agression contre le World Trade Center a investi Kfar Habou, un modeste village chrétien du Liban-Nord, pour y massacrer des enfants, des vieillards, des militaires et même des femmes enceintes». Et le communiqué de conclure : «Puissent les victimes tombées à New York et Washington, en 2001, ainsi que les victimes tombées au Liban depuis 1975, nous ramener la liberté et la démocratie». De son côté, le Congrès spirituel islamo-chrétien a dénoncé hier le «terrorisme moral» exercé contre de nombreux Américains d’origine moyen-orientale dans plusieurs villes des États-Unis au lendemain des attentats terroristes de New York et Washington. Dans un communiqué, qui rappelle que de nombreux Américains d’origine moyen-orientale «ont donné leur vie pour l’Amérique lors des deux conflits mondiaux et des guerres de Corée et du Vietnam», le Congrès spirituel islamo-chrétien assure que les religions chrétienne et musulmane «proscrivent la violence et le terrorisme». Le communiqué est signé par le métropolite Philippe Saliba, Mgr Stephen Douayhi, Mgr John Élia, cheikh Sami Merhi, cheikh Hamad Ahmed Chebli, Mgr Sarbil Ephrem Krayem et l’imam Fadel Salhani. Pour le ministre des Affaires sociales Assaad Diab, les attentats de New York et de Washington n’auraient pas eu lieu «si les décideurs de ce monde avaient appliqué la charte des droits de l’homme à tous les pays». «Ce qui s’est passé aux États-Unis ne peut excuser les agissements de Sharon en Palestine, car la loi ne saurait être appliquée dans un pays et ignorée dans un autre», a-t-il ajouté. De son côté, le ministre de l’Information Ghazi Aridi a assuré qu’«Israël a fabriqué de toutes pièces des organisations islamistes et profite des attentats pour appeler à une alliance face à l’intégrisme musulman». Selon M. Aridi, Ben Laden et les taliban sont l’œuvre des États-Unis et la résistance ne peut être qualifiée de terroriste.
Les réactions à la vague d’attentats terroristes qui a frappé les États-Unis mardi dernier se sont poursuivies tout au long du chômage de fin de semaine, allant de la condamnation à l’appel à Washington en vue d’éviter toute riposte massive, en passant par la dénonciation des USA. C’est dans cette dernière catégorie que s’inscrivent les réactions que le massacre...