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Actualités - CHRONOLOGIES

Proche, Moyen et Extrême-Orient

Les notions de géographie, de culture et d’histoire sont très imbriquées pour le philatéliste. La proximité graphique ou thématique de certaines vignettes postales dépasse le seul kilométrage et renseigne sur certaines «affinités» beaucoup plus profondes. Une entité qui nous concerne tout particulièrement est celle de «l’Orient». Sa définition, façon dictionnaires, mentionne les «pays à l’est de l’Europe» et parfois, plus précisément, «l’Asie, une partie de l’Égypte et même de l’Europe». On le voit, les limites territoriales sont floues et contradictoires aux yeux des Occidentaux, et sans doute plus aux yeux des Américains. Pour mieux cerner la question, une déclinaison de l’Orient en Proche, Moyen et Extrême est régulièrement proposée, mais ces zones obéissent beaucoup plus à des considérations politiques (voire raciales) que géographiques. Qu’est-ce donc cet Orient tantôt envoûtant, tantôt inquiétant, mais toujours convoité ? Où se situent les Proche, Moyen et Extrême-Orient ? Essayons ensemble de faire le point, puisque le Liban est au cœur du débat. La référence à un dictionnaire s’impose, même si, comme on l’a vu plus haut, elle peut aussi être sujette à polémiques. Proche-Orient : «ensemble des pays riverains de la Méditerranée orientale : Turquie, Syrie, Liban, Israël, Égypte. On y inclut aussi la Cisjordanie et parfois la Jordanie». Moyen-Orient : «ensemble formé par l’Égypte et par les États d’Asie occidentale. L’expression englobe parfois aussi l’Afghanistan, le Pakistan et la Libye. Elle recouvre partiellement l’ensemble désigné sous le nom de Proche-Orient». Extrême-Orient : «ensemble des pays de l’Asie orientale, Chine, Japon, Corée, États de l’Indochine et de l’Insulinde, extrémité orientale de la Russie» (petit Larousse Illustré). En suivant la définition à la lettre, le Liban se situe clairement au Proche-Orient et, de façon moins directe, au Moyen-Orient. L’Extrême-Orient est trop lointain pour concerner notre territoire. De fait, si la proximité avec la Syrie et la région de Palestine est évidente, l’association avec la Turquie ou l’Égypte peut être contestée (pour des raisons différentes). La Turquie se positionne géopolitiquement comme un pays européen. Historiquement, pourtant, c’est l’Orient par excellence qui a inspiré nombre d’artistes. En tant que puissance régionale, l’Empire ottoman a dominé nos côtes et a géré notre administration postale locale. Dans nos albums, les timbres ottomans, surtout s’ils sont oblitérés «Beyrouth», doivent se retrouver à côté de ceux du Liban. Ceux de la République turque sont régionalement distancés. L’Égypte suit un autre parcours. Sa fibre africaine et surtout son passé pharaonique en font un cas à part. Il se situe au cœur du Moyen-Orient et ne concerne le Proche-Orient que par ses implantations côtières et surtout par son court épisode de la République arabe unie. Dans nos albums, l’Égypte est rarement associé au Liban, en dépit du grand nombre de liens familiaux qui existent entre nos deux pays. Il a une place à part, prestigieuse et très cotée. Israël, puisqu’il faut mentionner ce territoire, est tout à fait à l’opposé. La région de Palestine fait clairement partie du Proche-Orient, mais son présent politique et ethnique l’isole complètement. Les timbres d’avant 1948 sont donc associés à notre thématique régionale, tandis que les plus récents, si jamais nous en avons, en sont exclus. D’ailleurs, Israël s’associe volontiers (ou de facto ?) à l’Europe pour les manifestations sportives ou culturelles, ce qui n’est sans doute pas une aberration lorsqu’on considère l’origine est-européenne d’une grande partie de sa population. Syrie – TEO En 1919, lorsque la Syrie était sous mandat français, elle était séparée de l’ex-Empire ottoman en deux provinces: une première zone ouest occupée par les Français et une autre zone placée par les Britanniques sous la souveraineté de l’émir Fayçal. Le pays, divisé mais libéré de la domination turque, proclama Fayçal roi. Soutenus par les alliés autralo-arabes, les Français prirent Damas le 25 juillet 1920 et renversèrent Fayçal (qui devint roi d’Irak en 1921). Le 1er septembre 1920, la France divisa la Syrie en trois États indépendants : Alep, Damas et les alaouites. Le 21 novembre 1920 paraissent les premiers timbres-poste français au type Merson de France avec la surcharge TEO (Territoire ennemi occupé). Cette première émission officielle, marquée par l’arrivée du général Gouraud à Damas, premier Haut-Commissaire du gouvernement, marque le début du mandat français en Syrie. La série des timbres-poste de France de 1900-06 a servi pour les besoins de la Poste en Syrie. Elle se compose de 10 timbres dont les trois plus hautes valeurs faciales sont au type Merson. Les tirages sont assez faibles et leur valeur faciale est exprimée en millièmes de piastres égyptiennes. Un tableau récapitulatif des valeurs faciales avec leurs tirages vous permettra de constater que certains timbres de la série resteront introuvables sur le marché : 1 millième sur 1c. gris: 900 timbres (Y et T n° 107). 2 millièmes sur 2c. brun-lilas: 450 timbres. (Y et T n° 108). 3 millièmes sur 3c. orange: 900 timbres. (Y et T n° 109). 4 millièmes sur 15c. vert-olive: 2400 timbres. (Y et T n° 130). 5 millièmes sur 5c. vert: 9000 timbres. (Y et T n° 137). 1 piastre sur 10c. rouge: 9000 timbres. (Y et T n° 138). 2 piastres sur 25c. bleu: 9000 timbres. (Y et T n° 140). 5 piastres sur 40c rouge et bleu: 9450 timbres. (Y et T n° 119). 9 piastres sur 50c brun et gris: 4350 timbres. (Y et T n° 120). 10 piastres sur 1f. lie-de-vin et olive: 2625 timbres. (Y et T n° 121). Cette série s’évalue aujourd’hui sur le marché des changes internationaux à 500 U.S. dollars à l’état neuf et sa cotation reste égale en oblitérée. Quatre valeurs restent cependant importantes à retenir ; une surcharge en lettre majuscule au lieu de minuscule a été apposée sur certaines valeurs par erreur. Le tirage est bien connu et leur cote se multiplie par trois par rapport à la valeur normale. Il s’agit des valeurs et tirages suivants : 2 millièmes sur 2c. brun-lilas: 18 timbres au total connus. 3 millièmes sur 3c. orange: 36 timbres au total connus. 5 piastres sur 40c. Merson rouge et bleu: 378 timbres au total connus. 9 piastres sur 50c. Merson brun et gris: 174 timbres au total connus. Les fleurons d’Alep Une petite estampille imprimée en rouge ou en noir à droite d’un timbre français de 1900-05 n’est qu’un fleuron d’Alep. Elle fut apposée sur les timbres français en cours pour paraître à la faciale en piastres-or, la monnaie utilisée par les caravaniers transitant par Alep et dont le cours était très sensiblement plus élevé que la piastre dite «syrienne» dont sa parité était basée sur le franc français. Les «fleurons», tout d’abord imprimés en noir puis en rouge pour qu’ils se voient mieux, n’étaient en principe pas vendus au public mais uniquement collés directement sur les envois par les guichetiers. Bien qu’il faut se méfier des faux, les «fleurons» d’Alep restent introuvables aujourd’hui, surtout pour le 100 piastres surchargé sur le 5 francs au type Merson avec fleuron rouge qui est l’un des plus rares : son tirage est de 95 exemplaires ; il est encore plus rare avec fleuron noir : 62 exemplaires existant dans le monde. Son prix : 14000 FF pièce, soit 2000 US dollars pleine cote.
Les notions de géographie, de culture et d’histoire sont très imbriquées pour le philatéliste. La proximité graphique ou thématique de certaines vignettes postales dépasse le seul kilométrage et renseigne sur certaines «affinités» beaucoup plus profondes. Une entité qui nous concerne tout particulièrement est celle de «l’Orient». Sa définition, façon dictionnaires,...