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Actualités - ANALYSES

REDRESSEMENT - Les doutes des détracteurs jugés préjudiciables - Hariri, Siniora et Salamé tout à fait confiants côté budget et monnaie nationale

Au terme de son marathon de rencontres explicatives avec les secteurs économiques, et avec les ministres inquiets pour les crédits de leurs départements, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, se dit tout à fait confiant côté budget. Il se félicite du sérieux des mesures envisagées, s’affirme certain de leur efficience comme de leur application sans faille, malgré les entraves auxquelles il faut s’attendre. À ce propos, le chef du gouvernement porte un jugement sévère sur les doutes émis par certains au sujet du plan de redressement, comme des inquiétudes exprimées au sujet de la livre. En estimant que ces supputations sont préjudiciables à la relance. Et en rappelant, à ceux qui évoquent la menace d’une intervention draconienne du Fonds monétaire international, que cette institution a elle-même approuvé le schéma de restructuration que le Liban lui a soumis. M. Hariri note en outre que le FMI n’évoque dans aucun de ses rapports la situation de la monnaie nationale, qui reste donc parfaitement normale à ses yeux. Le président du Conseil répète qu’il n’est pas question de dévaluer la livre, qui demeurera forte et stable. Les rumeurs alarmantes répandues à ce sujet sont, à l’en croire, de nature bien plus politicienne que technique. De son côté, le ministre des Finances, M. Fouad Siniora, soutient que le budget de l’an 2002 met le traitement du problème de la dette publique et du déficit sur la bonne voie. Il promet aux Libanais qu’ils pourront toucher du doigt les progrès, au fur et à mesure que les rentrées du Trésor commenceront à contrebalancer en chiffres ses dépenses. Le ministre ajoute que l’approbation des dirigeants dans leur ensemble, puis de la Chambre, devra permettre de lancer le chantier budgétaire sans craindre les obstacles. Et de raviver cet élément essentiel qu’est la confiance. De sorte que le gouvernement pourra se présenter la tête haute devant les donateurs et les créanciers lors de Paris II. En ayant tenu les engagements de déblayage préliminaire donnés lors de Paris I. Abondant évidemment dans le même sens, des loyalistes croient pouvoir se féliciter de ce que l’ancien président du Conseil, M. Sélim Hoss, approuve les mesures de compression des dépenses et de réduction de l’endettement adoptées pour le prochain budget. M. Hoss, qui est en réalité critique dans l’ensemble, reproche par contre à son successeur de recourir à de nouvelles ponctions fiscales, alors que le cabinet s’était engagé dans sa déclaration ministérielle à ne pas en infliger aux Libanais. Sur ce point précis, un ministre lui répond que la générosité initiale, si l’on peut ainsi s’exprimer, était une erreur technique, une gageure impossible à tenir sur le plan des comptes. Ce ministre ajoute qu’en tout cas, l’on a évité de surcharger la population dans le budget de l’année en cours, pour la laisser un peu respirer après la strangulation subie lors du règne de M. Hoss. Pour en revenir à M. Siniora, il prévoit donc une baisse nette des dépenses accompagnée d’une hausse substantielle des rentrées. Ce qui devrait évidemment réduire le taux du déficit budgétaire. Le ministre précise cependant que le sauvetage nécessite une volonté libanaise bien unifiée, dans tous les domaines, à tous les plans comme à tous les niveaux. D’autant que la dangereuse situation régionale actuelle, marquée par les menaces israéliennes, handicape économiquement le pays. Qui doit s’assurer dès lors une solide immunité contre les secousses intérieures, les conflits, les polémiques ou les zizanies, détente indispensable qui est de la responsabilité de toutes les parties locales. Même confiance du côté du gouverneur de la Banque centrale, M. Riad Salamé. Qui assure que la situation monétaire du pays est saine et qu’il n’y a rien à craindre pour la livre. Tout comme M. Hariri, M. Salamé estime que les rumeurs lancées de temps à autre pour infléchir les marchés financiers n’ont aucun fondement technique. Il répète qu’investir, placer son argent en livres libanaises est très sûr. Des propos qui portent, étant donné le crédit de confiance que sa compétence vaut au gouverneur. Sur un autre plan, les haririens balaient d’un revers de main les bruits sur la mise en place éventuelle d’un cabinet panaché regroupant des pôles économiques aux côtés de leaders politiques. En faisant valoir d’une part que l’heure n’est pas aux crises ministérielles. Et en notant d’autre part que des leaders du premier rang, qualification qui n’est pas évidente pour tous ceux qui y prétendent, seraient en tout cas opposés entre eux. Ce qui provoquerait encore plus de méfaits que le manque de cohésion d’un cabinet de stature moyenne, comme c’est le cas aujourd’hui. Une façon d’indiquer qu’il suffit, dans la formule actuelle, que les présidents soient d’accord entre eux pour que le cabinet marche comme un seul homme. Alors qu’un attelage de leaders serait plus difficilement contrôlé et unifié par les dirigeants.
Au terme de son marathon de rencontres explicatives avec les secteurs économiques, et avec les ministres inquiets pour les crédits de leurs départements, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, se dit tout à fait confiant côté budget. Il se félicite du sérieux des mesures envisagées, s’affirme certain de leur efficience comme de leur application sans faille, malgré les...