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Actualités - CHRONOLOGIES

FESTIVAL ITINÉRANT DES MUSIQUES DU SUD - La « caravane musicale » est en marche

L’inauguration du premier Festival itinérant des musiques du Sud, organisé par Experimental Art Concept et soutenu par l’Agence internationale de la francophonie, a été placée, mercredi soir aux Thermes romains de Beyrouth, sous le signe de la tristesse : dans la nuit de lundi à mardi dernier, les 21 membres de la troupe gabonaise Prosper Ze ont été blessés dans un accident de voiture à Libreville. Les organisateurs ont donc remplacé au pied levé la formation africaine, prévue pour le coup d’envoi, par le duo libanais de musique électronique Soap Kills. Cette première édition, faisant entièrement partie des festivités liées au IXe Sommet de la francophonie, a été qualifiée de «caravane musicale» par Ghassan Salamé, arrivé assez en retard mais très décontracté, en compagnie de Louise Beaudoin, la ministre des Affaires étrangères du Québec. Le ministre de la Culture a exprimé sa satisfaction de voir s’appliquer son désir de décentralisation tout d’abord, mais aussi une certaine idée du métissage et du fameux «dialogue des cultures», leitmotiv du sommet. Vers 20h45, le public patient, massé sur les escaliers des thermes, a vu monter sur scène le compositeur et la chanteuse des Soap Kills, accompagnés pour l’occasion par une flûte, un saxophone et une trompette. Ce groupe s’est fait essentiellement connaître par la reprise électronique de grands classiques arabes, comme celle, vraiment réussie, de Habibi, initialement interprétée par Asmahane. Public apprivoisé Il continue de creuser dans cette direction, avec des titres chantés par Zeid et Yasmine, et la voix du jeune homme est presque aussi intéressante que celle de sa partenaire, qui se prépare sans doute à une belle carrière. Tous les deux ont en plus le mérite d’être charismatiques et sincères avec leur public, ce qui ne gâche rien. Dans le paysage musical créatif du pays, il y a l’outsider Soap Kills qui, s’il est bien aiguillé et rigoureux dans ses compositions, peut devenir une trouvaille méritant largement une reconnaissance des professionnels internationaux. Koullouna, ce sont des Libanais ! Une autre belle surprise avec le second groupe invité : les dix musiciens (qui sont aussi de merveilleux danseurs) de Gangbé Brass Band, en costumes traditionnels jaune et violet béninois, ont donné, eux aussi, leur propre définition du rythme, celui de l’Afrique noire, assez difficile à capter pour ceux qui le connaissent mal. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a rien à voir avec l’idée actuelle que l’on se fait du rythme et c’est là que réside le premier intérêt du Gangbé Brass Band, qui donne le ton : des sons et des percussions tout à fait nouveaux, associés aux instruments à vent du jazz, comme le trombone, la trompette et les saxophones. Pendant plus d’une heure, les musiciens ont apprivoisé et retenu un public écoutant, pour la plupart, une musique qui lui était totalement étrangère quelques minutes auparavant. Entre les improvisations proches du jazz et les débordements dignes d’une fanfare, Gangbé Brass Band a rempli sa première mission beyrouthine, en attendant de se produire à Jounieh, Tripoli, Deir el-Qamar et Nabatiyé les jours prochains. Le son de l’Afrique noire au Liban ? Il fallait une raison puissante pour relever le défi. Et c’est un des mérites du Sommet francophone.
L’inauguration du premier Festival itinérant des musiques du Sud, organisé par Experimental Art Concept et soutenu par l’Agence internationale de la francophonie, a été placée, mercredi soir aux Thermes romains de Beyrouth, sous le signe de la tristesse : dans la nuit de lundi à mardi dernier, les 21 membres de la troupe gabonaise Prosper Ze ont été blessés dans un...