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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-italie - Le « Vittorio Veneto » en visite à Beyrouth - Vivre pour vaincre

Le 18 juin dernier, le croiseur «Vittorio Veneto» a détaché ses amarres du port de Tarante, en Italie, pour une tournée de trois mois en Méditerranée. L’expédition, qui se déroule en deux phases, chacune longue de six semaines, permettra au croiseur italien de jeter l’ancre dans plus de 13 ports, dont Malte, Casablanca, Las Palmas, Odessa, Istanbul et Beyrouth. «L’Orient le-Jour» est allé à la rencontre de ce bâtiment porte-hélicoptères, long de plus de 179 mètres. C’est dans le cadre d’une campagne d’instruction avec les élèves maréchaux de la Mariscuola (école militaire de la marine italienne, située à Taranto), mais aussi pour renforcer les liens avec les pays visités que cette expédition a eu lieu. Il faut dire que c’est la troisième fois que l’«Incrociatore Vittorio Veneto» visite le port de Beyrouth. Une histoire d’amour ? Très possible. En tous cas, bienvenue à lui et à son équipage fort sympathique, qui ne se prend pas forcément trop au sérieux, bien qu’il ait quand même sous les pieds un bâtiment de guerre. À l’italienne donc. Hypercool les gars ! Soirée à bord et tout… Vittorio Veneto est un croiseur lance-fusées et porte-hélicoptères. Il a été construit à Castellammare di Stabia et mis en service le 12 juillet 1969. C’est à Trieste que la comtesse Maria Pecori Girardi lui attribue le drapeau de guerre. Son nom ? Il le tient d’un ancien navire de la marine italienne qui a opéré pendant la Seconde Guerre mondiale en participant à plus de 56 missions en Méditerranée. Vittorio Veneto : vivre pour vaincre ou la victoire est notre vie. 550. C’est comme ça qu’on le reconnaît. Ce bâtiment, lourd de plus de 9 000 tonnes, et large de plus de 19 mètres, peut recervir jusqu’à 557 personnes et 9 hélicoptères de combat. Il est activé par 4 moteurs du type «boilers» et possède 6 alternateurs turbo de 800 Kw, et deux de 400 kw. En principe, à chaque mission, 300 à 320 personnes sont à bord. On atteint rarement les 500. D’ailleurs, pour cette mission, ils sont 300 à peu près. 299 hommes pour une femme-officier. C’est vrai que la marine attire bien plus les hommes que les femmes mais quand même… Officiers, sous-officiers et matelots organisent la vie à bord. Les couchettes peuvent contenir jusqu’à 18 personnes sur des lits superposés. Plus on va en hauteur dans le navire et plus les chambres sont confortables. Ainsi, les officiers disposent de pièces plus larges et mieux équipées que les petites couchettes du bas. Il en existe avec salle de bain et bureau intégrés. On remarque aussi la présence de grands salons boisés et de canapés en cuir blanc, s’il vous plaît. Une salle de conférence, un bar avec stéréo… Vivre deux mois à bord d’un navire n’est pas donné à tout le monde. On ne voit pas sa famille, ses proches, il faut être assez costaud dans sa tête pour faire face à ce genre d’épreuve. Ainsi, il arrive souvent qu’un des membres de l’équipage fasse une petite dépression. Les officiers sont là pour justement remonter le moral de la troupe. «En réalité, sur ce genre de navire, vous avez des matelots volontairement engagés et d’autres qui sont appelés pour leur service. Ces derniers ne sont pas forcément des passionnés de la mer et des bateaux et il arrive que certains d’entres eux perdent les pédales», explique le lieutenant Francesco Ripa, le plus jeune officier à bord ( 26 ans). Et comment s’organise la vie sur le «Vittorio Veneto» ? C’est très simple. Il existe 5 services sur le croiseur. Tous sont constitués de matelots, de sous-officiers et d’officiers. Le premier, c’est le service appelé «opérazione» (opération). Le personnel s’occupe de tout ce qui touche à la navigation, et à la communication. Le second service assure la sécurité à bord du croiseur. Des ingénieurs, des mécanos ont en effet pour tâche de veiller au bon fonctionnement des engins, de l’électricité, de l’arrivée d’eau potable, etc. Le troisième service est représenté par les ingénieurs mécaniques. Ceux-ci ont pour rôle de réparer, si besoin est, tout ce qui relève de l’armement. Ils n’utilisent pas les armes, mais examinent minutieusement et tous les jours le matériel militaire du croiseur. Une cinquième branche assure tout ce qui est logistique à bord. Justice, nourriture, salaires…tout est prévu pour un maximum d’organisation. Le dernier service n’est autre que celui des «manœuvriers», ou «marinesco». Présents surtout à l’arrière et à l’avant du bateau, ils gèrent entre autres, tout ce qui relève de l’accostage et des manœuvres près des quais. «Lorsqu’on est en mer, les exercices et les manœuvres sont fréquents. On essaye le matériel militaire, pas les missiles ni les torpilles bien sûr mais les mitrailleuses de calibres différents», précise Francesco Ripa. «Ce qu’il faut savoir, c’est que tous ces 6 services sont continuellement en action. Il y a bien sur des heures de repos, mais tous les jours, on examine le matériel, on veille à la sécurité, s’il n’y a pas le feu dans un secteur du bateau par exemple», ajoute-t-il. De la lutte anti-sous-marine à la lutte aérienne Le Vittorio Veneto possède une grande capacité de lutte sur tous les fronts. L’arrière du navire est en fait une piste d’atterrissage pour les neuf hélicoptères du type AB 212 ASW/EW. Ce type d’hélico est un peu l’équivalent de la Gazelle en France. Un énorme ascenseur permet d’en parquer plus de sept à l’étage inférieur. Simulation ! En pleine Méditerranée, on attaque le croiseur sur le front aérien. Le système «opération» entre en action. Le radar aérien MM/SPS 768 repère deux avions ennemis se dirigeant droit sur le bâtiment. Il faut réagir ! Les trois systèmes d’armes antiaériens sont déployés. Le «Terrier missile system» peut atteindre une cible à plus de 100 km de distance et le «DARDO system» dispose de fusils-mitrailleurs d’un calibre allant de 40 à 70mm. «Feu !», s’écrie l’amiral. «Objectif atteint chef, mais missile ennemi déjà lancé, il faut le détruire !». Ce n’est pas un problème pour ce genre de bâtiment. Le Vittorio Veneto dispose du système «SCLAR rockets» destiné à détourner un missile ennemi. Une roquette est envoyée droit sur la cible ennemie. «Objectif détourné amiral !». Contre d’éventuelles attaques «sur la surface» (langage militaire), le croiseur dispose d’un radar de surface SPS 702, du système de défense TESEO 4 missiles et de 8 mitrailleuses de 76 millimètres de calibre. Contre les sous-marins, il repère les manœuvres ennemies grâce au sonar ( sorte de poisson) positionné à l’arrière du navire et possède 2 tubes porte-torpilles et bien sûr les hélicoptères utilisés justement contre les sous-marins.
Le 18 juin dernier, le croiseur «Vittorio Veneto» a détaché ses amarres du port de Tarante, en Italie, pour une tournée de trois mois en Méditerranée. L’expédition, qui se déroule en deux phases, chacune longue de six semaines, permettra au croiseur italien de jeter l’ancre dans plus de 13 ports, dont Malte, Casablanca, Las Palmas, Odessa, Istanbul et Beyrouth....