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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Israël - Le Hezbollah satisfait de la décision de la Cour suprême de l’État hébreu - Obeid et Dirani pourront recevoir la visite du CICR

Les deux détenus libanais d’Israël les plus connus, Abel Karim Obeid et Moustapha Dirani, ont remporté hier une rare victoire judiciaire, la Cour suprême de l’État hébreu leur ayant accordé le droit de recevoir la visite du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). À Beyrouth, le Hezbollah s’est déclaré satisfait de cette décision de la haute juridiction israélienne, tout en précisant qu’elle n’était pas liée aux négociations sur un échange de prisonniers. Cheikh Obeid, un responsable du Hezbollah, et Moustapha Dirani, membre d’une formation intégriste dissidente d’Amal, ont été enlevés au Liban par l’armée israélienne respectivement en 1989 et 1994 et sont depuis détenus sans jugement, pour des périodes constamment renouvelées. Les autres Libanais en détention administrative ont tous été libérés en avril 2000, peu avant le retrait israélien du Liban-Sud, sur décision de la Cour suprême. Outre cheikh Obeid et Moustapha Dirani, 17 autres Libanais, condamnés par des tribunaux militaires, sont emprisonnés en Israël. La Cour suprême s’est rendue aux arguments de leur avocat, Me Tzvi Rich, après avoir attendu deux années pour donner sa réponse. En outre, les représentants de l’État s’opposaient à toute visite du CICR tant que celui-ci n’aurait pas vu quatre Israéliens prisonniers du Hezbollah depuis octobre 2000. «J’ai fait appel à la cour en 1998 et j’attendais sa décision depuis 1999. Il m’a fallu brandir la menace d’un second appel contre ce retard injustifié pour obtenir cet arrêt», a déclaré Me Rich à la radio israélienne. Un responsable du CICR a indiqué à l’AFP que la date de la visite aux prisonniers n’avait pas encore été fixée. Israël avait enlevé les deux hommes pour s’en servir comme monnaie d’échange afin d’obtenir la libération de trois de ses soldats portés disparus depuis 1982, lors de son invasion du Liban, et d’un aviateur, Ron Arad, capturé vivant après que son appareil eut été abattu au-dessus du Liban en 1986. Le Hezbollah détient pour sa part quatre Israéliens capturés en octobre 2000, trois soldats et un homme de 54 ans présenté par Israël comme un homme d’affaires et par la formation chiite comme un agent du Mossad, les services de renseignements israéliens. Le Hezbollah refuse jusqu’à maintenant au CICR le droit de leur rendre visite et n’a fourni aucun indice prouvant qu’ils étaient encore vivants. Dans leur arrêt, les six juges, dont le président de la cour, Aharon Barak, ont notamment affirmé qu’il fallait «non seulement tenir compte de critères de sécurité, mais aussi de critères humanitaires procédant du droit international et du droit naturel». «L’État d’Israël est un État de droit, un État démocratique qui respecte les droits de l’homme et prend avant tout en considération les raisons humanitaires», affirme l’arrêt, rédigé par le juge Barak. «Nous sommes conscients que cela donne un avantage aux organisations terroristes, mais cet avantage est fugitif, car notre approche morale et les valeurs humanitaires et démocratiques qui nous guident sont une composante de notre sécurité et de notre force», selon le texte. Mais les parents des trois soldats israéliens enlevés le 7 octobre par le Hezbollah ont exprimé leur désaccord. «Je ne dis pas que la cour devait empêcher les visites, mais je demande que nos enfants puissent recevoir aussi des visites du CICR et être défendus par des avocats», a déclaré Haïm Avraham, père du sergent-chef Benyamin Avraham. «Il faut d’abord que nous puissions voir nos fils et après, seulement, le CICR sera autorisé à voir Dirani et Obeid», a estimé Kassem Souad, un Arabe israélien, père du sergent-chef Omar Souad. En revanche, Me Rich a estimé qu’Israël «ne peut continuer à se comporter dans cette affaire comme le Hezbollah». Le Liban avait vainement réclamé en mars 2000 l’intervention de l’Onu et du CICR pour protéger Moustapha Dirani, qui, selon son avocat, a été torturé et violé en prison. Pour sa part, le responsable du Hezbollah pour les relations avec les médias, Hassan Ezzeddine, a déclaré à la presse que «la décision de la Cour suprême israélienne aurait dû être prise il y a très longtemps, mais cette mesure, bien que tardive, est bonne». «Le fait qu’elle ait été prise aujourd’hui est préférable à un nouveau report», a-t-il ajouté, en rappelant qu’en interdisant la visite du CICR aux deux militants libanais, Israël avait «violé les droits de l’homme». M. Ezzeddine a toutefois souligné que la décision israélienne n’était «absolument pas liée au dossier des négociations» pour un échange entre les détenus arabes en Israël et les Israéliens capturés par son parti en octobre.
Les deux détenus libanais d’Israël les plus connus, Abel Karim Obeid et Moustapha Dirani, ont remporté hier une rare victoire judiciaire, la Cour suprême de l’État hébreu leur ayant accordé le droit de recevoir la visite du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). À Beyrouth, le Hezbollah s’est déclaré satisfait de cette décision de la haute juridiction...