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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Rafles - L’opposition exige des sanctions contre les responsables « quels que soient leurs grades » - Kornet Chehwane décide d’entamer le dialogue avec Lahoud

Les assises de Kornet Chehwane ont exigé hier des sanctions contre les responsables des rafles de militants antisyriens pour favoriser l’ouverture d’un dialogue avec le pouvoir, notamment avec le président de la République, le général Émile Lahoud. «Nous avons décidé d’entrer en contact avec les dirigeants, à leur tête le chef de l’État, afin d’établir un véritable dialogue, franc et sincère», selon le communiqué des assises publié à l’issue d’une réunion de laquelle se sont absentés les représentants des FL, du courant aouniste et du Bloc national pour la deuxième fois consécutive. De sources proches du BN, on indique que le parti a récemment décidé de ne plus assister à des réunions politiques. On attend le retour du Amid Carlos Eddé pour trancher définitivement la question. Pour en revenir au communiqué de la formation, celui-ci ajoute : «Le pouvoir doit assumer ses responsabilités et sanctionner les responsables, quels que soient leurs grades, pour les abus et les violations de la loi». Les assises se sont en outre alignées sur la position de l’Ordre des avocats, jugeant «illégales» les poursuites engagées contre les militants arrêtés et considérant les résultats des interrogatoires «définitivement nuls et non avenus». «Les rafles et les menaces proférées par les services de sécurité ont provoqué une crise politique aiguë et poussé le pays au bord du gouffre (…). Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ont été incapables d’assumer leurs responsabilités et (…) terni l’image du Liban à l’étranger», souligne le texte. Ce sont surtout les propos que le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire Nasri Lahoud a tenus le 20 août dernier qui ont provoqué l’ire des membres de la formation de Kornet Chewan. Selon le communiqué, ce dernier avait affirmé en effet qu’«un rassemblement national composé de partis chrétiens de l’opposition a été initié à la demande d’Uri Lubrani pour réclamer le départ des Syriens du Liban». Les assises se sont ainsi élevées contre tous «les soupçons systématiques de trahison» nourris à leur encontre. Et de rappeler dans ce cadre les principes énoncés dans leur premier manifeste concernant notamment leur position par rapport à Israël considéré comme «le danger principal qui menace le peuple et le territoire libanais». Selon le communiqué, ces soupçons visent en réalité à «balayer le système démocratique». «Les rafles, les poursuites et les menaces qui sont le fait des services de sécurité (…) ont eu des conséquences désastreuses à plus d’un niveau», ont ajouté les membres de ces mêmes assises qui soulignent plus que jamais la nécessité de «retrouvailles nationales», de «mobilisation de toutes les énergies en vue d’élaborer un programme de salut sur lequel s’entendraient toutes les parties ayant à cœur l’intérêt du pays, notamment celles qui ont participé à l’organisation du congrès pour la défense des libertés et de la démocratie, le 16 août dernier à l’hôtel Carlton». Le communiqué insiste dans ce cadre sur «l’urgence d’un dialogue sincère en vue d’éviter l’effondrement du pays». Aucune divergence au sein des assises Peu avant la lecture du communiqué, d’aucuns parmi les membres ont pris la parole pour démentir toutes les informations concernant d’éventuelles scissions ou divergences au sein des assises de Kornet Chehwane. La députée Nayla Moawad a précisé que l’évêque maronite, Mgr Youssef Bechara, a été chargé d’organiser une réunion entre les membres de la formation et le président de la République. Elle a critiqué les propos du commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire Nasri Lahoud «qui a impliqué Kornet Chehwanee dans l’affaire des contacts avec Israël». «Assez jouer sur cette corde !», s’est-elle exclamée avant de poursuivre : «Depuis six mois, nous supportons (ces accusations) en silence. S’ils persistent dans ce sens, nous ouvrirons nombre de dossiers. (…). Assez monter des accusations de toutes pièces, et nul n’est en mesure de nous donner des leçons de patriotisme», a-t-elle ajouté. Pour Gebrane Tuéni, le dialogue avec le chef de l’État aura pour but d’exposer «le point de vue de l’opposition. Nous lui remettrons tous les communiqués issus de Kornet Chehwanee tout en lui transmettant les inquiétudes des gens», a-t-il déclaré avant d’ajouter en réponse à une question : «Le patriarche (Sfeir) est satisfait du dialogue qu’il a entamé avec le président de la République, et nous estimons que l’État a commencé à reconnaître son erreur dès lors qu’il a avoué que les cogneurs font partie des SR et que les personnes arrêtées ont été libérées». Revenant à la charge, Mme Moawad a affirmé que si les campagnes d’accusations se poursuivaient, «nous nous emploierons à y mettre fin. Nous défendons le droit, les victimes d’injustices et les institutions qui ont été bafouées. Une base populaire et l’histoire protègent notre décision». Prenant la parole à son tour, le député Nassib Lahoud a estimé qu’un dialogue n’avait aucune chance d’aboutir si l’on n’a pas défini les responsabilités au préalable. Le député Farès Soueïd a démenti, lui aussi, toute divergence de point de vue au sein des assises concernant l’opportunité ou non d’une réunion avec le président Émile Lahoud. Quant aux chances de succès d’un dialogue avec les gens du pouvoir, il a déclaré : «Nous avons posé les conditions pour l’entreprise d’un dialogue. Tout dépend de la vision qu’ils en ont, s’ils le considèrent comme une initiative de pure forme ou comme un dialogue en profondeur». Le secrétaire général du Parti national libéral Élias Abou Assi a en outre affirmé que «d’après le patriarche Sfeir, le pouvoir a l’intention d’entamer le dialogue».
Les assises de Kornet Chehwane ont exigé hier des sanctions contre les responsables des rafles de militants antisyriens pour favoriser l’ouverture d’un dialogue avec le pouvoir, notamment avec le président de la République, le général Émile Lahoud. «Nous avons décidé d’entrer en contact avec les dirigeants, à leur tête le chef de l’État, afin d’établir un...