Hélou : « Que l’on cesse d’accuser nos enfants - de collaboration avec Israël »

Le ministre d’État Pierre Hélou a assuré que les évènements des quinze derniers jours sont à l’origine du voyage du Premier ministre Rafic Hariri en Sardaigne. Il s’est également demandé si le Liban est en mesure de se permettre une crise ministérielle. Dans une interview accordée à la radio Voix du Liban, M. Hélou a assuré que «l’atmosphère peu satisfaisante des quelques derniers jours est indubitablement à l’origine du départ en voyage du Premier ministre», précisant qu’il n’entrait nullement dans les intentions de M. Hariri de prendre ce qu’il a appelé «un break». Il faut, a poursuivi M. Hélou, tenter de réparer le mal qui a été fait «car le Liban n’est pas en mesure de se permettre une crise ministérielle dans l’état actuel des choses et surtout à la lumière de la crise économique que traverse le pays. Des fautes impardonnables ont été commises. J’ai déclaré, à ma sortie de Dimane, que je ne croyais pas à l’existence d’un coup d’État. Alors pourquoi se sont-ils comportés comme s’il existait réellement une tentative de coup d’État ? Je connais des personnes qui devaient venir des États-Unis et qui ont annulé leur voyage au Liban pensant que l’aéroport de Beyrouth serait fermé comme c’est toujours le cas lors de coups d’État». «Pourquoi faisons-nous cette mauvaise publicité à notre pays ? Pourquoi le pape doit-il intervenir pour défendre les libertés au Liban ? Collaborons-nous avec Israël ? Certainement pas. Tous les partis politiques et toutes les communautés du Liban refusent de collaborer avec Israël. Que l’on cesse d’accuser nos enfants de collaboration avec Israël. Si quelques personnes collaborent avec Israël, il existe au Liban des tribunaux capables de leur infliger les sanctions les plus sévères. Mais il est totalement inacceptable que 250 jeunes soient arrêtés à l’insu du gouvernement et que l’on vienne prétendre qu’il existe une tentative de coup d’État qui menace tous les Libanais», a-t-il poursuivi. Prié de donner son avis sur la récente rencontre entre le patriarche Sfeir et le président Émile Lahoud, M. Hélou a conclu : «Il est normal que je me réjouisse de cette rencontre car elle marque le début du dialogue. Je souhaite que le dialogue demeure ouvert et ne se résume pas à un déjeuner ou à une visite. Parce que, ces jours-ci, nous constatons que le dialogue s’arrête à un déjeuner. Non, je ne crois pas qu’un déjeuner puisse résumer un dialogue sérieux. Le dialogue sérieux est celui qui atteint le cœur du sujet».