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Actualités - CHRONOLOGIES

PHOTOGRAPHES - Najy Massoud : un regard sensible

«Une photo réussie est comme une belle mélodie, elle raconte une histoire, retrace une ambiance, une atmosphère. Et tout le monde peut la comprendre, la goûter, du plus inculte au plus savant», dit Najy Massoud, photographe artistique, publicitaire et reporter. Cet ex-comptable reconverti en chasseur d’images parle de la photographie avec respect et enthousiasme. «Certes, elle ne nourrit pas son homme. Mais une bonne photo, c’est comme la recherche de la vérité, on peut lui sacrifier plein de choses». Au départ, pourtant, Najy Massoud ne pensait pas faire de la photographie – qu’il pratiquait en amateur – son métier. Avant la guerre, il était comptable dans une société à Kantari. En 1975, les événements éclatent, les routes sont coupées, il ne peut plus se rendre au travail. Désœuvré, il s’engage comme volontaire auprès de Caritas. Il s’occupe des stocks de nourriture et de médicaments, et fait l’ambulancier. Muni de sa caméra, il prend des clichés des scènes, tristes et barbares, qui défilent sous ses yeux. Ses photos-témoignages sont publiées par Caritas. En 1977, il réintègre son emploi. Il est enlevé, par trois fois, sur le chemin du bureau. Au troisième enlèvement, il laisse tomber son travail et se remet à la photographie, de manière professionnelle cette fois. «J’ai suivi des cours de photographie par correspondance. Et je me suis lancé en ouvrant mon propre studio», indique Najy Massoud. Là, il fait surtout des photos publicitaires et artistiques. «J’aime immortaliser les sites anciens, et particulièrement ceux qui ont une âme, un caractère sacré, ceux qui dégagent une impression de sérénité. Le patrimoine dans ces diverses facettes m’intéresse (vieilles pierres, traditions anciennes, paysages préservés, ou vieillards en costumes traditionnels). Ainsi que les enfants, pour leur candeur, leur innocence, que je peux capter sur leur visage». Par contre, les politiciens sont ses bêtes noires. «Je n’aime pas les photographier. Leurs visages sont pour moi l’image de l’hypocrisie et du mensonge», dit-il. Actif, le photographe s’essaye sur le terrain. Il accède en 1987 au poste de directeur du département de photographie au magazine al-Massira. Mais ne tenant pas en place «dans un bureau, confiné à envoyer des reporters ici et là», il préfère repartir, caméra au poing, sur les lieux de l’événement. «Là, il faut avoir la réaction vive, le regard sur tout et pas seulement dans le viseur de l’appareil. Contrairement à la patience dont il faut savoir faire preuve pour fixer un paysage, à la meilleure heure et sous le meilleur angle, pour en donner une image artistique». Najy Massoud, pour qui «simplicité fait beauté», utilise le moins possible les caméras sophistiquées. «L’appareil sophistiqué, avec sa programmation automatique, donne, à mon avis, des photos dénuées de sensibilité», dit celui pour qui une belle photo est avant tout le résultat d’un regard sensible.
«Une photo réussie est comme une belle mélodie, elle raconte une histoire, retrace une ambiance, une atmosphère. Et tout le monde peut la comprendre, la goûter, du plus inculte au plus savant», dit Najy Massoud, photographe artistique, publicitaire et reporter. Cet ex-comptable reconverti en chasseur d’images parle de la photographie avec respect et enthousiasme. «Certes,...