Aoun : L’impact de la déclaration du pape

Contacté hier par «L’Orient-Le Jour», l’ancien chef du gouvernement des militaires, le général Michel Aoun, a estimé hier que le message du pape dimanche, hostile aux rafles menées ces dernières semaines au Liban, avait joué un rôle certain au niveau de la libération des militants aounistes, parmi lesquels le général Nadim Lteif et plusieurs membres du comité exécutif du Courant patriotique libre (CPL). Parmi les autres raisons évoquées par le général Aoun, la crainte des effets probables de ces arrestations sur le prochain sommet de la francophonie à Beyrouth. Le général Aoun a par ailleurs estimé qu’une pression internationale avait été exercée dans ce sens. Mais pour lui, les personnes ont bénéficié hier d’une mesure de libération parce qu’elles «sont innocentes et pures comme les neiges du mont Sannine». Il a également indiqué qu’il émettait des réserves concernant les accusations portées contre les membres des Forces libanaises Toufic Hindi, Élie Keyrouz, Selmane Samaha et contre les journalistes Habib Younès et Antoine Bassil. Il a rappelé qu’il avait déjà émis des doutes concernant la vidéocassette de Toufic Hindi, se demandant dans quelle mesure «contacter un Israélien constitue un crime». Le général Aoun a en outre affirmé dans un communiqué distribué hier : «Le discours du Courant patriotique libre est très précis. Il ne contient que trois mots, “liberté, souveraineté et indépendance”, lesquels ne peuvent s’incarner que par le retrait syrien du Liban, le retrait des services de renseignements des institutions de l’État et l’établissement de relations équilibrées avec la Syrie». «Quiconque veut rejeter une telle position est libre de le faire. Nous voulons la même liberté aussi bien pour nous mêmes que pour les autres, mais les positions doivent être claires, qu’elles soient négatives ou positives», a-t-il poursuivi. «Reste qu’Israël est devenu pour ce régime et ses amis la source de la vie. Ils le combattent en apparence, coopèrent avec lui secrètement, et c’est nous qui en sommes les victimes. Mais ils ne peuvent plus dissimuler cette réalité», a souligné Michel Aoun. «Ce pouvoir cloné, avec toutes ses tares naturelles et artificielles, ne vivra pas longtemps. Il est entré dans la phase d’agonie en dépit de tous les soins qui lui sont prodigués», a conclu l’ancien commandant en chef de l’armée.