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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - « Nous ne nous tairons pas sur ce qui s’est passé », affirme Aridi - Le Conseil des ministres promet de suivre l’enquête sur les abus jusqu’au bout

Contrairement à sa réunion de la semaine dernière, le Conseil des ministres a – enfin – adopté hier une attitude ferme par rapport aux arrestations et aux abus qui les ont caractérisées. Il a notamment promis de suivre «jusqu’au bout» l’enquête menée dans ce cadre et de demander des comptes aux coupables, c’est-à-dire à ceux qui ont donné l’ordre à des agents en civil d’opérer à l’aveuglette des rafles dans les rangs de jeunes étudiants désarmés et à ceux qui les ont sauvagement roués de coups. La séance d’hier s’est tenue sous la présidence du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, et en l’absence (pour cause de maladie) du ministre de l’Intérieur, Élias el-Murr, qui aurait pu fournir au Conseil des ministres quelques indications sur l’évolution de l’enquête, comme devait le relever plus tard le ministre de l’Information, Ghazi Aridi. Étaient également absents les ministres Sleiman Frangié, Talal Arslan, Abdel Rahim Mrad et Karam Karam. À l’ouverture de la séance, M. Hariri a pris la parole pour commenter les événéments tragiques de la semaine dernière, selon les précisions de M. Aridi à la presse. «Nous sommes tous au courant des moindres détails de ce qui s’est passé. L’important est que cela ne se répète plus, qu’on puisse en circonscrire les retombées et qu’on en efface les séquelles négatives», a déclaré M. Hariri, en estimant qu’une telle action «commande un effort, une solidarité, de bonnes intentions et une entente sur toutes les questions, parce que ce qui s’est passé est très grave et très délicat». «De toute façon, les jours prochains devraient juger des résultats», a ajouté le chef du gouvernement, toujours cité par M. Aridi. Et de poursuivre : «Il faut que les bonnes paroles se traduisent en action, qu’on reste tous sans exception au-dessous des lois et qu’on respecte la Constitution et le système démocratique. Le Conseil des ministres n’acceptera aucune transgression de ces principes». Citant toujours M. Hariri, le ministre de l’Information a enchaîné : «Nous avons assisté à d’énormes abus injustifiés qui ont été rejetés par le ministre de l’Intérieur, lequel avait d’ailleurs assuré qu’une enquête a été ouverte. Ces abus ont porté atteinte à la réputation du Liban, à ce que nous et le régime prônons. Nous ne nous tairons pas sur ce qui s’est passé». Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que «les libertés sont sacrées au Liban» et que «la démocratie fait partie intégrante de notre vie». «Tout ce que nous avons entendu au sujet de la crédibilité du Conseil des ministres et du Parlement doit être réglé avec un grand sens des responsabilités», a-t-il encore dit. Au journaliste qui lui faisait remarquer que le gouvernement a tardé à prendre position, M. Aridi a déclaré : «Chacun de nous avait assumé ses responsabilités, que ce soit au niveau individuel ou au niveau du Conseil des ministres. Il y a eu une déclaration très claire qui a été aujourd’hui consacrée dans le communiqué du Conseil des ministres. Ce qui s’est passé était mauvais et les propos du chef du gouvernement sont très clairs : nous ne pouvons pas nous taire sur ce qui s’est passé. Si le ministre de l’Intérieur était présent, nous nous serions enquis de l’évolution de l’enquête. Les membres du Conseil des ministres sont unanimes sur la nécessité de demander des comptes aux responsables de ces agissements, que ce soit à ceux qui ont donné les ordres ou à ceux qui les ont exécutés, et d’informer l’opinion publique de ce qui se passe. Nous insistons pour être informés rapidement des résultats de l’enquête avec les personnes responsables des agissements (de la semaine dernière). Après avoir souligné que c’est en définitive, un «optimisme prudent» que M. Hariri a affiché du moment qu’il a pris soin d’avertir que les jours prochains devraient juger des résultats, M. Aridi a déclaré : «Nous n’acceptons aucune atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays. Nous sommes tous d’accord sur les constantes nationales, mais nous n’acceptons pas les abus et nous ne pouvons pas leur assurer une couverture». En réponse à une question, le ministre a indiqué que la visite de M. Hariri à Damas n’a pas été évoquée durant la réunion. Il a fait remarquer par ailleurs que la majorité de l’ordre du jour de la séance a été adoptée. Le Conseil des ministres a notamment chargé le CDR de développer le réseau routier dans certaines régions et de réhabiliter la route Chtaura-Rayak-Baalbeck jusqu’à la frontière syrienne.
Contrairement à sa réunion de la semaine dernière, le Conseil des ministres a – enfin – adopté hier une attitude ferme par rapport aux arrestations et aux abus qui les ont caractérisées. Il a notamment promis de suivre «jusqu’au bout» l’enquête menée dans ce cadre et de demander des comptes aux coupables, c’est-à-dire à ceux qui ont donné l’ordre à des agents...