Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Répression - « Le pouvoir a violé la Constitution et la loi », souligne le Rassemblement - Kornet Chehwane dénonce « une situation de putsch »

Le Rassemblement de Kornet Chehwane a accusé hier le pouvoir d’avoir «violé» la Constitution et les lois en vigueur dans les rafles organisées la semaine dernière. Dénonçant «une situation de putsch» créée dans le pays, il a réclamé des sanctions contre les responsables de la répression et proclamé son rejet de la politique «hostile» suivie par les autorités contre les chrétiens. Le Rassemblement a lancé ces accusations dans un communiqué au ton musclé, publié à l’issue d’une réunion regroupant des membres du directoire du Rassemblement au domicile de Boutros Harb, député du Batroun. Les autres participants étaient Nassib Lahoud, Dory Chamoun, Gébrane Tuéni, Samir Frangié, Élias Abi-Assi, Simon Karam et Samir Abdel Malak. «Le jour où nous avions appelé au dialogue comme moyen de permettre le renouveau de l’État, de combler le fossé entre ce dernier et la société civile, d’approfondir les liens entre Libanais et de corriger le cours des relations avec la Syrie, nous pensions que les dirigeants allaient bien accueillir notre appel et se hâter de le concrétiser, qu’ils allaient saisir l’importance du rôle que peut jouer le dialogue pour tourner définitivement la page du passé», commence le texte. «Nous pensions qu’ils étaient réellement convaincus de l’importance de l’unité nationale et donc de la nécessité d’en assurer les fondements, au lieu de se contenter d’en user uniquement comme un slogan, au moment où il faut faire face aux répercussions de la crise régionale provoquée par l’entêtement d’Israël. Au moment, aussi, où il faut affronter la difficile conjoncture financière, économique et sociale qui risque d’anéantir la nation», ajoute le Rassemblement. «Cependant, les regrettables événements, qui se sont succédé sur un rythme croissant et qui avaient été déclenchés quelques heures à peine après la fin de la visite historique du patriarche maronite à la montagne, ont déçu tous les espoirs. Plus grave, ils ont projeté la lumière sur une tragique situation de putsch, visant autant le fondement du système démocratique parlementaire que les impératifs du dialogue, de l’entente et de la coexistence», poursuit le communiqué. Partant de ces données, le Rassemblement de Kornet Chehwane réaffirme son «rejet absolu des pratiques dont a fait usage le pouvoir dernièrement». Il dénonce notamment «les arrestations aveugles dans les rangs des jeunes et des autres citoyens ainsi que les méthodes sauvages appliquées par le biais d’individus en civil dans la répression des étudiants et des avocats». Pour les signataires, «cette répression est sans précédent dans notre histoire, d’autant qu’elle a été pratiquée avec une haine et une violence que les circonstances ne justifiaient pas et que les règles judiciaires et les besoins sécuritaires n’autorisaient pas». «Le pouvoir a donc violé les règlements en vigueur dans les arrestations. Il a outrepassé la règle de l’inviolabilité des domiciles privés hors des heures ouvrables, il n’a pas respecté les législations relatives au Barreau et aux professions libérales, qui prévoient des procédures spéciales pour l’arrestation des avocats et des ingénieurs et, par, dessus tout, il a violé les dispositions de la Constitution protégeant la liberté individuelle. Dans son article 8, la Loi fondamentale stipule en effet que nul ne peut être capturé, emprisonné ou placé aux arrêts qu’en conformité avec les lois en vigueur», souligne le communiqué. «Le pouvoir a aussi arrêté des personnes sans mandat judiciaire, il les a détenues pendant des périodes non autorisées par les lois et s’est abstenu de les déférer toutes devant la justice. Tout cela, sans parler des cas de torture qui ont filtré», ajoute le texte. Il estime que «le pouvoir continue de détenir illégalement (l’ex-responsable FL) Toufic Hindi, sans l’interroger conformément à la loi et en se contentant de lancer, par le biais des médias, des accusations à son encontre». Pour les signataires, le pouvoir «tente d’obtenir une condamnation populaire et nationale» de M. Hindi «afin de préparer le terrain à une condamnation judiciaire». «Cela est contraire aux règles fondamentales de notre système judiciaire qui imposent le secret des premières investigations», notent-ils. «Ces faits nous poussent à rejeter tout le cours de l’enquête qui se déroule dans l’ombre, et qui est menée par des services de sécurité ne relevant pas de la police judiciaire. Ces services relèvent plutôt des renseignements militaires échappant au parquet. Tout comme le Barreau, nous considérons donc cette enquête nulle et non avenue», proclame le communiqué. Le Rassemblement ajoute qu’il «ne saurait se taire face à toutes ces violations flagrantes. Il appelle les responsables à enquêter et à sanctionner tous les coupables, de sorte qu’aucun de ceux qui ont agressé des citoyens dans leurs libertés et dans leurs droits ne reste impuni». La politique « hostile » aux chrétiens D’autre part, le Rassemblement proclame son «rejet absolu de la politique hostile aux chrétiens suivie par le pouvoir». Il dénonce «ses tentatives visant à suggérer que les chrétiens misent sur le facteur israélien et à mettre en doute leur appartenance historique à l’arabité. La dignité des chrétiens est celle du Liban et la dignité du Liban résulte de celle de tous ses fils, musulmans et chrétiens. La trahison, la haute trahison, est commise par celui qui offre à Israël un cadeau gratuit en faisant croire que certaines communautés libanaises sont favorables à Israël et hostiles aux Arabes», souligne-t-il. «Quant au Rassemblement de Kornet Chehwane, il fut à l’avant-garde de ceux qui avaient mis en garde, dans son document historique du 30 avril 2001, contre la montée des périls au Liban et dans la région après l’arrivée au pouvoir d’(Ariel) Sharon», rappelle le texte. «À cette occasion, le Rassemblement avait réaffirmé qu’Israël constituait le principal danger menaçant le peuple libanais et la terre libanaise. C’est aussi le Rassemblement qui avait appelé à soutenir la lutte du peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits légitimes et l’établissement d’un État indépendant avec Jérusalem pour capitale. C’est toujours lui qui avait réclamé une action destinée à élaborer un projet arabe de paix préservant les droits des Arabes et instaurant un ordre régional arabe moderne (…)». Les signataires demandent au pouvoir de «prendre des mesures sévères à l’encontre de tous ceux qui insistent pour insuffler à nouveau le facteur israélien dans la vie nationale, car, consciemment ou non, ce sont eux qui se rendent coupables d’atteinte à l’unité de la position libanaise face à l’ennemi israélien». Le Rassemblement annonce enfin que, «désormais, il refuse que l’on continue à traiter les communautés chrétiennes ou toute autre communauté comme ayant toujours besoin d’un certificat d’innocence».
Le Rassemblement de Kornet Chehwane a accusé hier le pouvoir d’avoir «violé» la Constitution et les lois en vigueur dans les rafles organisées la semaine dernière. Dénonçant «une situation de putsch» créée dans le pays, il a réclamé des sanctions contre les responsables de la répression et proclamé son rejet de la politique «hostile» suivie par les autorités contre...