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Actualités - CHRONOLOGIES

Diplomatie - L’ancien ambassadeur américain chez Lahoud, Hariri, Hammoud et Siniora - Satterfield : « Nous souhaitons que la liberté d’expression continue d’être exercée au Liban »

En parfait diplomate, le sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires du Proche et du Moyen-Orient, David Satterfield, n’a pas voulu commenter les rafles opérées dans les rangs de l’opposition chrétienne et l’interpellation, souvent brutale, de jeunes militants. Mais sa réponse à la question d’un journaliste à ce sujet était on ne peut plus éloquente : «Il faut que les principes de liberté qui ont enrichi la vie et les valeurs libanaises continuent à être exercés». M. Satterfield, qui effectue une visite de 24 heures au Liban pour discuter avec les dirigeants libanais du dossier régional – principal objectif de la tournée qui doit le conduire aujourd’hui en Syrie –, a également soulevé avec ses interlocuteurs des questions en rapport avec l’actualité locale : la crise économique, la mission de la Finul au sud du pays et, surtout, les interpellations des militants de l’opposition chrétienne. «Je ne vais pas commenter les explications des autorités», a déclaré M. Satterfield au journaliste qui lui demandait à sa sortie du Sérail s’il partageait le point de vue de l’État selon lequel les interpellations seraient liées à des considérations d’ordre régional. Il a toutefois ajouté : «Je vais me contenter de faire une remarque : l’Administration américaine a de tout temps jugé que le Liban s’est distingué au fil des années par le respect des libertés personnelles, notamment la liberté d’expression et d’opinion. Nous souhaitons sûrement que ces principes, qui ont enrichi la vie et les valeurs libanaises, continuent d’être exercés et reflétés dans tous les aspects de cette vie». Tout est dit. Le responsable US devait revenir à la charge un peu plus tard en répondant aux questions de la presse au palais Bustros : «Le Liban s’est toujours vanté d’être un sanctuaire des valeurs et des libertés et les États-Unis ont toujours apprécié l’attachement qu’il a exprimé au fil de son histoire à la liberté d’expression. C’est aussi une valeur américaine à laquelle il faut rester attaché et qu’il faut appliquer constamment». M. Satterfield s’est rendu dans la journée auprès des chefs de l’État, le général Émile Lahoud, du Parlement Nabih Berry, du gouvernement Rafic Hariri, de la diplomatie Mahmoud Hammoud et auprès du ministre des Finances Fouad Siniora. Il était accompagné du chargé d’affaires américain sortant David Hale, de son successeur, Mlle Carol Calin, et de Mme Antonia Barry, conseillère politique de l’ambassade. Lahoud appelle à une intervention US dans les Territoires Devant ses visiteurs qu’il a reçus à Baabdate, le chef de l’État a souligné que Washington doit agir «fermement pour empêcher le Premier ministre israélien Ariel Sharon de poursuivre son plan de liquidation des Palestiniens, avant que la situation ne se détériore davantage et ne menace la sécurité régionale». Il a fait assumer à Israël la responsabilité des «obstacles posés devant toutes les tentatives de rétablir le calme dans les territoires occupés», estimant qu’en faisant la sourde oreille aux appels arabes et européens à «neutraliser» Israël, l’Administration américaine encourage «la poursuite de la violence pratiquée par Sharon contre les Palestiniens». «Le fait que les États-Unis ignorent ces appels entraînera un durcissement de la position arabe et pourrait ébranler les rapports arabo-américains», a ajouté M. Lahoud. Dans ses déclarations à la presse au terme des entretiens qu’il a eus à Beyrouth, M. Satterfield a réaffirmé «la détermination de Washington à œuvrer pour mettre fin à la violence (dans les Territoires) et pour débloquer les pourparlers de paix». Il a souligné que la priorité va à l’arrêt de la violence entre les Israéliens et les Palestiniens, «dans la mesure où elle risque de se répercuter sur l’ensemble de la région». M. Satterfield a mis l’accent sur la nécessité d’appliquer le rapport Mitchell «le plus rapidement possible», estimant qu’il est dans l’intérêt des deux parties au conflit. Il a affirmé avoir remis au chef du gouvernement un message du secrétaire d’État américain Colin Powell, qui réitère l’engagement des États-Unis à œuvrer pour réaliser une paix «juste et globale» dans la région. La missive, a poursuivi M. Satterfield, «exprime notre inquiétude face aux sources d’instabilité dans la région et notamment à la possibilité d’une escalade au Liban-Sud». Il a appelé les différentes parties au conflit à la retenue, «pour éviter justement une escalade qui serait le résultat d’opérations militaires», en allusion peut-être aux attaques que le Hezbollah mène contre des objectifs israéliens dans le secteur des hameaux de Chebaa. Interrogé ensuite au sujet de l’engagement de l’Administration américaine à aider le pays sur le plan économique, l’ancien ambassadeur a indiqué que cet engagement est «toujours aussi fort». «Nous attendons, a-t-il dit, que le Congrès approuve une série d’aides au Liban au cours de l’exercice financier prochain». Concernant l’avenir économique du pays, les États-Unis pensent qu’«il peut, voire qu’il doit être excellent», a répondu M. Satterfield, jugeant que les mesures adoptées par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire et accroître les recettes de l’État «vont dans la bonne direction».
En parfait diplomate, le sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires du Proche et du Moyen-Orient, David Satterfield, n’a pas voulu commenter les rafles opérées dans les rangs de l’opposition chrétienne et l’interpellation, souvent brutale, de jeunes militants. Mais sa réponse à la question d’un journaliste à ce sujet était on ne peut plus éloquente : «Il faut que...