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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

CONGRÈS - Maroun Asmar dresse un état des lieux - Le Liban produit 700 ingénieurs par an… - mais le chômage guette les nouveaux diplômés

Dans le cadre du premier Congrès international des ingénieurs et architectes organisé au siège de l’Unesco, M. Maroun Asmar, ancien président directeur-général de l’EDL et doyen de la faculté d’ingénierie de l’Université Saint-Joseph, s’est penché sur «les formations d’ingénieurs au Liban : état des lieux et perspectives d’avenir». Les mutations de l’économie mondiale et les nouvelles technologies, notamment celles liées à l’information et à la communication, ont conduit à intégrer de nouvelles compétences dans l’ensemble des formations supérieures et à faire évoluer les métiers existants. M. Asmar décrit ces nouvelles compétences comme étant «des capacités d’ajustement cognitif et social à des problèmes configurés de façon variable, selon les objectifs et selon la composition temporaire du collectif de travail». En inventoriant les formations assurées au Liban et celles suivies à l’étranger, l’intervenant insiste sur l’importance de «viser» les secteurs d’avenir et le type d’ingénieurs que les entreprises réclament. En effet, s’il y a pénurie d’ingénieurs dans certains pays industrialisés, il semble que dans les pays en voie de développement on en produit un grand nombre pour lesquels on est incapable de trouver un emploi. «La formation aboutit au chômage», signale M. Asmar. Se basant sur des statistiques faites en 1998, le conférencier dresse un bilan de la situation au Liban. Le nombre d’élèves ingénieurs représente 2,5 % de la population estudiantine. Le flux annuel de diplômés est de 700 ingénieurs. On compte 15 institutions qui délivrent des diplômes d’ingénieurs couvrant les spécialités allant de l’architecture, du génie civil et de l’environnement, au génie électrique et mécanique et aux technologies de l’information. De même, les nouvelles habilitations accordées, en vue de la création de nouvelles facultés, laissent présager un accroissement du nombre des ingénieurs. M. Asmar indique que le Liban vient en tête des pays de l’Escwa en ce qui concerne le taux d’étudiants qui suivent des formations supérieures : 2 715, sur 100 000 habitants, la Palestine en compte 2 500, le Koweït, 2 052, l’Égypte, 1 578, l’Arabie séoudite, 1 530, le Bahrein, 1 419, la Tunisie, 1 347, le Maroc, 1 129, le Yémen, 789, le Soudan, 378. En bref, le ratio au Liban est de 70 ingénieurs. Le même qu’en France ! En Libye il est de 25. En Irak, de 30. En Jordanie de 50. Ce ratio, très élevé pour un pays de 10 452 km2, explique «les flux migratoires d’ingénieurs vers les pays arabes, l’Europe et le continent nord-américain. Mais aussi la crise de chômage qui touche particulièrement les spécialisations de génie civil et d’architecture», dit M. Maroun Asmar. Brassant toujours les chiffres, il indique que le nombre des ingénieurs titulaires de diplômes décernés par des universités étrangères représente 41 % du nombre d’ingénieurs inscrits à l’Ordre de Beyrouth. La répartition géographique selon le lieu d’obtention du diplôme est la suivante : Europe de l’Est : 3 294. Amérique du Nord : 2 506. Europe Ouest : 1 005. Moyen-Orient : 796. Afrique : 706. Amérique du Sud : 56. Australie : 17. Par ailleurs, le pourcentage de femmes inscrites à l’Ordre des ingénieurs et architectes de Beyrouth représente 10 % de la population ingénieur. Ce pourcentage est de 25 % en France . Au vu de ces chiffres, quel sera l’avenir de la profession ? Quels seront les secteurs privilégiés à court et moyen terme ? Pour tenter d’estimer les besoins futurs du Liban en ingénieurs, le doyen de la faculté d’ingénierie de l’USJ a reproduit les tableaux sectoriels publiés par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). «Dans le cadre des secteurs de services et d’infrastructure en général, les montants programmés par le CDR pour la décennie 1992-2001 sont de l’ordre de 7 milliards de dollars américains», signale le conférencier. Quant aux secteurs concernés, ils sont les suivants : électricité ; eau ; télécommunications ; irrigation ; agriculture ; assainissement ; déchets urbains ; ports et aéroport ; santé ; bâtiments administratifs ; enseignement et installations sportives ; routes ; gestion de l’environnement. «La mise en application de ce vaste programme requiert la contribution de 20 000 cadres environ, dont plus du quart devrait être constitué d’ingénieurs», indique M. Asmar. «Ces investissements devraient faire appel ensuite, de façon permanente, à de nombreux ingénieurs pour leur exploitation et leur entretien. Dans ce cadre-là, 4 000 ingénieurs environ devraient être sollicités, auxquels il faudrait ajouter un nombre assez important d’ingénieurs spécialistes dans les technologies de l’information … Il est indéniable que la finalisation de tous les projets fera bénéficier le Liban de larges perspectives de création d’emplois, dont jouira principalement le monde des ingénieurs. Il sera difficile, faute de modèles économiques, de pouvoir quantifier leur impact positif», a-t-il ajouté. Pour conclure, M. Asmar trace le profil de l’ingénieur du troisième millénaire et donne les ingrédients de la formation idéale : «Une solide formation de base ; l’approfondissement d’une spécialité technologique ; la capacité d’adaptation et le goût de l’international ; l’art de la communication et de la négociation ; beaucoup d’humanisme et une grande culture ; l’esprit d’initiative et la capacité d’innovation».
Dans le cadre du premier Congrès international des ingénieurs et architectes organisé au siège de l’Unesco, M. Maroun Asmar, ancien président directeur-général de l’EDL et doyen de la faculté d’ingénierie de l’Université Saint-Joseph, s’est penché sur «les formations d’ingénieurs au Liban : état des lieux et perspectives d’avenir». Les mutations de...