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Actualités - CHRONOLOGIES

DIPLOMATIE - De Mistura sera reçu dans les prochaines heures par Hammoud - Beyrouth conteste les propos d’Annan dans l’affaire de la vidéocassette

Le Liban exprime de fortes réserves sur la prise de position de l’Onu dans l’affaire de la vidéocassette en rapport avec l’enlèvement de trois soldats israéliens par le Hezbollah dans le secteur des fermes de Chebaa et refuse catégoriquement qu’Israël les visionne. Les objections libanaises seront incessamment communiquées au représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura, qui a regagné hier Beyrouth au terme d’une visite en Europe. C’est ce que des sources gouvernementales citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, ont indiqué hier en rappelant que le Liban a reçu officiellement vendredi une copie du rapport du secrétaire général adjoint de l’Onu pour la gestion, Joseph Connor, sur les résultats de l’enquête concernant l’affaire de la vidéocassette tournée par un Casque bleu indien au lendemain de l’enlèvement des trois soldats. Beyrouth ne conteste pas le rapport de Connor qui révèle l’existence d’une deuxième vidéocassette tournée le jour de l’enlèvement, précise-t-on de mêmes sources. Les dirigeants libanais s’étonnent en revanche de la déclaration du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan qui avait exprimé ses «regrets» vendredi parce que des responsables des Nations unies avaient «commis de sérieuses erreurs de jugement» et n’avaient pas transmis aux Israéliens des informations qui auraient pu les aider à mieux connaître le sort des trois soldats. M. Annan avait aussi proposé à Israël de visionner les deux cassettes, ce que le Liban refuse catégoriquement, partant du principe que les Nations unies, dont les forces sont déployées sur le territoire libanais, n’ont pas le droit de communiquer des informations à Israël dans la mesure où il s’agit d’un État ennemi. Beyrouth avait avancé cette argumentation une première fois le mois dernier, au moment de la polémique entre l’Onu et Tel Aviv qui avait accusé l’organisation internationale de ne pas avoir révélé toutes les informations en sa possession sur les circonstances de la capture des trois soldats et d’avoir caché l’existence des vidéocassettes. Selon le rapport Connor, la deuxième cassette tournée par un inconnu, montre des positions israéliennes bombardées par le Hezbollah au moment de l’attaque, mais pas la capture des soldats. La première cassette, filmée par un Casque bleu indien le 8 octobre, montre des militants présumés du Hezbollah récupérer deux véhicules apparemment utilisés pour l’enlèvement. Pour des raisons de sécurité, l’Onu avait décidé d’obscurcir les visages des membres du Hezbollah. Jusqu’à présent, Israël refusait de voir une version censurée et réclamait le film dans son intégralité. Les autorités comptent transmettre encore une fois leurs réserves à l’Onu, surtout qu’Israël se dit aujourd’hui disposé à visionner les deux vidéocassettes. M. de Mistura sera reçu par le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, aujourd’hui ou demain matin au plus tard. Des experts israéliens à New York L’État hébreu avait annoncé durant le week-end qu’il allait envoyer en début de semaine des experts à New York pour visionner les deux cassettes. L’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Yehuda Lancry, avait indiqué vendredi soir que son gouvernement acceptait l’offre de M. Annan de visionner ces cassettes, y compris une censurée. Cette équipe examinera aussi quelques-uns des objets tachés de sang récupérés par l’ONU dans les deux véhicules tout-terrain ayant apparemment servi à l’enlèvement. «Nous avons la forte présomption que nos soldats sont vivants», a dit l’ambassadeur israélien. M. Annan a proposé que des analyses soient faites pour déterminer si ces traces de sang étaient celles des soldats qui auraient pu être grièvement blessés. Israël accepte de voir «sans aucune limitation la cassette vidéo du 7 octobre et avec des limitations celle du 8 octobre», a dit M. Lancry aux journalistes après la publication du rapport Connor. Il a expliqué ce revirement par le fait qu’Israël était «totalement convaincu de la bonne foi du secrétaire général». Pour en revenir à l’entretien que le chef de la diplomatie aura avec M. de Mistura, il convient d’indiquer qu’il portera également sur les accusations israéliennes contre le Liban au sujet du pompage des eaux du Wazzani.
Le Liban exprime de fortes réserves sur la prise de position de l’Onu dans l’affaire de la vidéocassette en rapport avec l’enlèvement de trois soldats israéliens par le Hezbollah dans le secteur des fermes de Chebaa et refuse catégoriquement qu’Israël les visionne. Les objections libanaises seront incessamment communiquées au représentant personnel du secrétaire...